Le Père Eugène SCHIBLER

Né : 12 décembre 1916 à Romanswiller (67);
Profès: 08 septembre 1937 à Orly
Prêtre: 04 juillet 1948 à Chevilly;
Décès: 30 janvier 2016 à Wolxheim

AFFECTATIONS:
MADAGASCAR:
Besalampy (49-54); Port-Bergé: (54-57; curé); Ambato-Boéni (57-60; vicaire); Port-Bergé (60-74; vicaire); (72-73; Directeur de l'école des Catéchistes); FRANCE: Arbresle (73-74; recyclage); MADAGASCAR: Madiravolo (74-82; vicaire); Marovoay (82-87; vicaire); Mahajanga (87-90; Chancelier à l'évêché, aumônier de l'hôpital); FRANCE: Neufgrange (90-95; secrétariat et ministère); Wolxheim (1995-2016; retraite)

«Je n’ai pas fait de merveilles ni des choses extraordinaires. Bien des confrères m’ont battu assez largement quant au nombre d’années en mission. Mais avec mes moyens et la grâce de Dieu, j’ai essayé de faire avancer le Royaume.» C'est par ces simples mots que le P. Schibler décrit 41 années de vie missionnaire à Madagascar. Nous savons qu'en réalité il n'a pas ménagé sa peine, en particulier dans la formation des laïcs responsables et des catéchistes, aussi bien dans les villages de brousse que dans l'école des catéchistes créée à la mission centrale. Nous savons aussi qu'il a joué, plusieurs fois, le rôle ingrat de «sauveur des causes désespérées, remettant de l’ordre dans les finances, dans la pastorale, dans une certaine restauration de l’image de telle ou telle mission.» A la fin de son séjour à Madagascar il a été un aumônier très apprécié et aimé par les malades de l'Hôpital de Majunga. «Eugène apportait réconfort et courage par son sourire, mais aussi par son écoute et ses paroles bienveillantes.» De Madagascar, il retient surtout les qualités du peuple qui l’a accueilli.«Je découvre un peuple accueillant et attachant que je quitte à regret en 1990, pour raisons de santé… Il me faut rappeler l’hospitalité chaleureuse que les communautés chrétiennes nous réservaient lors de nos tournées de brousse. J’ai été impressionné également par le sens de l’entraide entre les gens.»
Beaucoup moins connue est son attitude de don de soi pendant la deuxième guerre mondiale. Appelé sous les drapeaux en septembre 1939, il est fait prisonnier le 17 juin 1940 et passe les cinq longues années de guerre en captivité, en Prusse Orientale. Etant alsacien, il aurait pu être libéré dès l’été 1940. Par solidarité avec ses compagnons d’infortune, il a préféré partager leur sort jusqu’au bout, comme «prisonnier volontaire». Plus tard, en 1942, il aurait pu être libéré grâce à l’arrivée d’un volontaire du STO ; il a préféré céder sa place à un compagnon de chambrée, père de famille nombreuse.
L’humilité et le don de soi sont des signes d’une profonde vie spirituelle. En 2011, il participe activement à la réflexion menée par la communauté de Wolxheim pour réécrire le projet communautaire. Voici quelques-unes de ses remarques. «Face au déséquilibre des générations dans notre Province, je veux garder l'espérance. Dieu a ses desseins, nous sommes les instruments de Dieu. A chacun de nous, jeunes ou aînés, de nous associer à l'Evangélisation, nous les aînés, particulièrement par la prière, l'offrande de notre personne, avec nos déficiences et nos infirmités. Quand on se sait consacré au Seigneur, pour la vie, on ne peut être malheureux. Rien n'ébranle mon espérance, ma joie.» < /i>De ses 21 années à Saint-Léon, beaucoup se souviennent de son sourire, de sa gentillesse, de ses homélies simples et profondes et du soin avec lequel il veillait à la propreté de la grotte de Lourdes.
Le P. Eugène Schibler a achevé sa belle et longue vie, presque centenaire, dans la semaine où nous nous préparions à célébrer l’anniversaire du décès du P. Libermann. Il a vraiment été un missionnaire selon le cœur de notre Vénérable Père.
Jean-Paul HOCH
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