LE PÈRE DONAT SCHLOSSER
(Notices biog. V p. 455-456) de la Province des Etats-Unis


Le P. Schloesser, naquit le 26 décembre 1859 , à Linthal près de Guebwiller, au diocèse de Strasbourg. Il se réfugia avec ses parents à Saint-Dizier (Haute-Marne), ayant opté pour la nationalité française, après l'invasion et l'annexion de l'Alsace par les Allemands.

Ce fut dans cette ville qu'il commença ses études. Il reçut des Frères des Écoles Chrétiennes l'enseignement primaire. Il débuta ensuite pour le latin en cette même " ville, dans le collège ecclé­siastique de l'Immaculée-Conception, si bien qu'il put entrer au Scolasticat de Cellule, où il fut admis en cinquième.

Ses lettres dimissoriales, qu'il sollicitaita en 1883, sont de cette même année, et libellées au nom de Mgr Stumpf, coadjuteur de Mgr Raess. Praelaudatae Congregatiôni te donamus, porte le texte écrit tout entier à la main.

A Cellule, où il fit toutes ses humanités, il est reçu Scolastique titulaire, le 10 février 1878. Il passe au grand scolasticat le 20 septembre 1881, et au noviciat le 15 septembre 1885.

Ces années de formation demandent à être bien employées, car « s'il va bien pour l'ensemble, porte une de ses notes, il n'est pas encore parfait. » Au physique, ce qui se traduit surtout, c'est un tempérament nerveux, dont il aura bien à souffrir par la suite. Il est facilement impressionnable, il devient parfois susceptible. A cela s'ajoute ce qui s'y rattache souvent, une tendance à être scrupuleux. Mais il sait se défendre. « Il est parfois un peu large, sous prétexte de ne pas céder aux scrupules », observe un de ses directeurs.

Ordonné prêtre le 1er novembre 1885, il est appelé à. la profession le 29 août de l'année suivante, puis envoyé aux Etats-Unis, dans 14 Communauté de Morilton, Nous n'avons guère pour le suivre que des indications de statistique. Celle-ci marque surtout, après l'émission de ses voeux Perpétuels, le 23 août 1890, de fréquents retours e 1 n Eu­rope. Quatre fois l'état de sa santé le ramène en France, et aus­sitôt qu'il se sent suffisamment remis, il reprend son essor vers ses chères Missions. De Morrilton il avait été envoyé à Détroit et ensuite placé à Pittsburgh. Il avait, pendant l'absence des supé­rieurs respectifs de ces communautés, fait des intérims fatigants à Millvale ainsi qu'à Détroit.

De Morrilton il écrivait en 1896 au sujet de sa santé : «Mon système nerveux est faible et à moitié usé. Or le climat d'ici joint aux fatigues et aux courses auxquelles je suis obligé de me soumettre, use encore davantage ma constitution. Je crains une rechute et un break down. Par suite d'une certaine faiblesse des nerfs un rien m'excite et m'irrite. Et si la moindre fièvre survenait, je serais repris par les souffrances angoissantes auxquelles j'ai été en proie en 1890 et dont j'ai gardé un souvenir si pénible. »

Déjà en 1892 le P. Goepfert écrivait de Dearborn. « Tout le système nerveux du P. Schloesser est fatigué. Il a besoin d'un repos complet pendant une année, réduisant ses prières, études et autres occupations le règle à leur minimum. »

Dans de telles conditions on pouvait pressentir une mort prématurée. Elle le fut en effet. « Le bon P. Schloesser est mort à Alexandrie, écrit le P. Supérieur, le samedi 31 octobre au soir. Il se trouvait à l'hôpital, malade, mais la veille il s'était senti si bien qu'on l'avait amené chez le P. Crouenberger. Mais quelques heures après, il avait une rechute. «Le bon Mgr Vandeven lui a administré les derniers sacrements, et après il m'a écrit une lettre charmante me faisant connaître les bonnes dispositions de notre cher Confrère, qui a été heureux de mourir dans la Congrégation et de donner sa vie pour les pauvres nègres de la Louisiane. » Le P. Donat Schloesser n'avait que 55 ans ; il en avait passé 38 dans là Congrégation, dont 28 comme profès.

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