Le Père Adolphe SCHLURAFF
décédé à Wolxheim, le 31 août 1985, à l'âge de 78 ans


Le Père Adolphe SCHLURAFF est né le 12 juillet 1906, à Ranspach, dans le Bas-Rhin. Ce petit village du Sundgau qui, àl'époque, ne dépassait pas 500 habitants, devait donner plus de 15 missionnaires spiritains.

Après ses études secondaires à Blotzheim, Saverne et Saint-Ilan, le jeune Schluraff est admis au noviciat d'Orly où il fait sa première profession, le 8 septembre 1929. Il sera ordonné prêtre à Chevilly, le 8 octobre 1935. L'année suivante, il reçoit son obédience pour le vicariat apostolique d'Oubangui-Chari.

Il fait ses débuts dans la vie missionnaire à la mission de Bozoum, avant d'être nommé en 1938 à la paroisse NotreDame de Bangui. Dix ans plus tard, il est affecté à Fort-Crampel, aujourd'hui appelé Kaga-Bandoro. En 1951, il revient à Bangui où on lui confie la paroisse Notre-Dame de Fatima. Puis, il retourne à Crampel en 1959 : il y restera plus de 15 ans. Les cinq dernières années avant son retour définitif en France, en 1980, il les passera à Mbaiki.

En parcourant les différentes étapes de la vie missionnaire du Père Schluraff, on voit se dérouler toute l'histoire de la mission en Afrique : temps des fondations, temps des constructions (églises, écoles, dispensaires), temps aussi des épreuves physiques et matérielles qui viennent parfois compromettre terriblement le fruit de longues années d'effort et de travail. Mais, peu à peu, naissent partout des communautés chrétiennes, grâce à la formation de catéchistes et de laics engagés.

En 1951, alors qu'un cyclone vient de ravager complètement la mission de Crampel, notre confrère note dans une de ses lettres : " ... Bien que rudement éprouvés, nous avons la grande joie d'accueillir le deuxième prêtre centrafricain, l'abbé Albert Lingo. Cette arrivée nous redonne courage et optimisme... "

Le Père Schluraff a laissé chez tous ceux qui l'ont connu et approché pendant ces quarante quatre années de vie missionnaire en Centrafrique, le souvenir d'un religieux fidèle et ponctuel, d'un missionnaire courageux et respectueux des autres, ainsi que l'écrira Monseigneur N'Dayen, archevêque de Bangui. En effet, sa vie fut une longue succession de joies et d'épreuves, mais la foi,le courage, la confiance habitaient son coeur de prêtre.

En 1980, il est obligé, pour des raisons de santé, de rentrer définitivement en France. Ces années de retraite à Wolxheim furent le reflet d'une vie religieuse et sacerdotale vécue dans une joie épanouissante. Il portait dans sa prière ce pays centrafricain qu'il aimait tant et où il avait, comme il aimait à le répéter souvent, les quarante-quatre plus belles années de sa vie.

La dernière année, même ses chers souvenirs lui seront enlevés : il était devenu totalement amnésique. Le 31 août, après une longue purification, le Seigneur lui a ouvert les portes de son Royaume de paix et d'amour qu'il a tant fait connaître avec foi et conviction.
Jean-Paul KARRER

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