Le Père Albert SCHMITT
décédé à Wolxheim, le 25 août 1997, âgé de 83 ans
inhumé à Wolxheim, le 29 août


Né: 22 10. 13, Ranspach-le-Bar (58). Profès:09.09.33, Neufgrange. Prêtre:06.O7.41, Blotzheim
AFFECTATIONS- France : Thionville, vicaire (42-46),- Cameroun: Mvolyé. vicaire (46-52), Mokolo, directeur (53-58) ; Nkol Avolo, vicaire (58-60); Efok curé (60-63),- Mvolyé, directeur et curé (63-93), Yaoundé. aumônier de l'Hôpital (93-97). France . Retraite d Wolxheim (97).

Ranspach-le-Bas est un village rural, proche de Blotzheim. La mère d'Albert Schmitt était couturière, son père cultivateur. Albert a fait ses études, courageusement, mais petitement. Toujours bien noté cependant, pour son esprit religieux, ses relations faciles, sa débrouillardise et sa bonne humeur. Il fait la guerre sur la frontière sarroise, tandis que sa fan-ùlle est évacuée dans les Landes. Il achève le scolasticat àBlotzheim. Prêtre en 1941, il passe d'abord quatre ans en Lorraine occupée. Il part ensuite en 1946 pour le Cameroun, pays qu'il n'a jamais quitté : il y a deux ans il fêtait ses cinquante ans de présence !

Voici ce qu'il écrit lui-même : "En 1946, le Cameroun n'était guère développé. Mon premier service fut d'être auprès de ce peuple pour qu'il trouve son chemin. Mes semaines se passaient dans les tournées de brousse, de village en village, en prenant contact avec les habitants, en écoutant leurs doléances pour les répercuter à l'administration française : pont coupé, exaction, des acheteurs de cacao, traductions erronées en ewondo.

Ainsi, je me souviens de ce discours du Chef de subdivision à Afanayo, qui demandait à la population de débrousser les pistes. Traduction de l'interprète : "Le Blanc nous enverra du monde pour débrousser nos pistes, refaire nos ponts ". Ce qui provoquait des applaudissements que le Chef de subdivision ne comprenait pas. Un autre travail fut la création des premières écoles primaires, en brousse : apprendre aux enfants les rudiments du français, aider les maîtres d'école, trouver quelques fournitures scolaires... Nous avons fait notre devoir de prêtre en parfaite liberté. Nous en avons la preuve maintenant les résultats sont là.

Ces cinquante ans de vie au Cameroun m'ont profondément marqué et j'ai sans doute beaucoup marqué ceux qui m'étaient confiés

Albert souffrait depuis plusieurs années d'arthrose lombaire et son état se dégradait. Aumônier de l'Hôpital Central, il voulait d'abord rester au Cameroun, mourir sur place, auprès de ceux qui étaient sa véritable famille. Mais fin juin 97, il m'a demandé de rentrer : il sentait qu'il serait une trop lourde charge pour la Casba. Les choses se sont précipitées : Yaoundé, Paris, Wolxheim ; de Wolxheim à l'hôpital de Strasbourg. Ramené à Saint-Uon, il y a rendu son âme à Dieu, nous laissant la légère dépouille d'un corps usé.
Gérard SIREAU

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