Le Père Mathias SCHMITT,
décédé à Boma, le 9 février 1882,
à l’âge de 30 ans.


Mathias Schmitt est né le 9 février 1852, à Didenheim (Haut-Rhin). Il commença ses classes latines au collège de Mulhouse et, en 1869, au petit séminaire qui venait d’ouvrir à Zillisheim. Il y fit la seconde, la rhétorique et la philosophie. C’est là qu’il montra un intérêt grandissant pour les missions. En 1871, grâce à un échange de correspondance entre les scolastiques, il découvrit la congrégation du Saint-Esprit et, en 1873 il alla achever ses études à Notre-Dame de Langonnet.

Il fut ordonne prêtre en 1875 et reçut son obédience pour le Loango. Il s’attacha d’abord à traduire le catéchisme en langue locale. Il aimait faire le catéchisme dans les villages malgré les difficultés qu il y rencontrait : « Quand, pour la première fois, j’allais parler à nos Noirs du bon Dieu, raconte-t-il, ils s’attachèrent à m’écouter. Je pus même, à plusieurs reprises, faire le catéchisme dans les villages. Mais le démon ne tarda pas à s’en mêler ; les indigènes eurent peur pour leurs fétiches : à mon approche, une terreur panique s’emparait d’eux. Des “gangas” ou prêtres fétichistes soulevèrent le peuple contre moi, m’imputant toutes les calamités qui affligeaient le pays. lls voulurent même m’interdire l’entrée de leurs villages et une fois, le dus m’éloigner devant l’exaspération de la foule. »

En 1880. Iorsqu’on fonda le poste de Boma, le P. Schmitt fut aussitôt choisi pour diriger cette nouvelle mission.

Il fit aussi plusieurs voyages très pénibles pour visiter la chrétienté de Saint-Antoine, une autre mission, et pour y soutenir le catéchiste.

Le P. Carrie, son supérieur décrivait ainsi le caractère du P. Schmitt : « Humble dans ses pensées et ses paroles, il était sans prétention. Naturellement timide, il savait se dominer quand il le fallait. Cette timidité jointe à son humilité donnait à son extérieur et à ses paroles un cachet de modestie qui lui gagnait bientôt les cœurs de ceux qui avaient à lui parler. Il pesait bien lout ce qu’il disait et ne disait jamais rien qui put offenser. »

Malheureusement sa nouvelle mission ne devait pas profiter très longtemps des qualités du P. Schmitt qu’une dysentrie, peut-être due au choléra, devait emporter dès 1882.

Le 9 février 1882, vers 11 heures du soir il s’aperçut que ses mains et ses jambes raidissaient. Il reçut l’extrême-onction et rendit doucemenl son âme à Dieu. -
Marc Glotz - BG, t. 12, p. 276.

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