Ordonné
prêtre le 4 octobre 1953 à Chevilly, Maurice a commencé son
apostolat à Langonnet où il fut sous-directeur de
l’école apostolique et professeur de mathématiques de 54
à 60. Finalement, il part à Madagascar en 1960.
A Diego, Mgr
Wolff lui propose d’apprendre le malgache et de commencer son apostolat
à Maroantsetra. Pendant trois ans il va sillonner la brousse, apprendre
la langue, et contacter beaucoup de monde. En janvier 64 il se rend au
monastère cistercien de Maromby pour faire un essai de vie monastique.
Là, il comprend qu’il n’est pas fait pour la vie
cloîtrée. Il est alors nommé vicaire à
Fénérive. Il y restera 9 ans, tour à tour vicaire,
curé, puis vicaire épiscopal du secteur sud. En 1973, il est
envoyé à la cathédrale de Diego pour un intérim
puis rejoint bientôt la mission d’Ambilobe à 137 km au sud
de Diego. Son tempérament volontaire et généreux le
poussait à aller au bout de ses forces. Au bout de trois ans,
épuisé, il rentre en France pour se reposer. Il en profite pour
faire un recyclage et accepte le poste de sous-maître des novices
à Montigny.
En 1977, il est tout heureux de retourner à
Madagascar. Mgr Wolff lui confie la mission d’Anivorano-Nord sur la route
de Diego, dans le massif de l’Ankarana. En 1979, il revient 3 ans
à Ambilobe et 12 ans à Fénérive. En 1994 Maurice
part en congé et c’est lors de son séjour chez son
frère, dans la région de Bordeaux, qu’il est
terrassé par un AVC. Après un long séjour à
l’hôpital, il est transporté à Chevilly où son
calvaire durera 18 ans.
Maurice avait plusieurs cordes à son arc.
Il était très habile de ses mains : témoin le magnifique
autel en bois de l’église de Fénérive,
véritable travail d’é
bénisterie. Artiste,
poète, il se passionna pour la traduction de nombreux contes
du
folklore malgache que des spécialistes l’aidèrent à
éditer. Il ne ménageait
pas sa peine et mettait ses talents
au service des autres. Il était toujours prêt à
dépanner et je fus souvent bénéficiaire de son aide. Il
aimait beaucoup Madagascar et les Malgaches et était souvent beaucoup
plus indulgent que nous envers certaines de leurs coutumes.
L’évènement le plus important de sa vie aura
été ce long calvaire de 18 années de combat contre ce mal
inexorable. Nous avons été témoins de son courage et de sa
ténacité à lutter pied à pied contre sa maladie. Il
voulait guérir, forcer son corps à marcher coûte que
coûte et retourner à Madagascar. Maurice a terminé sa
longue agonie par la prière du Christ à Gethsémani :
« Père, que ta volonté soit faite et non la mienne
» et il est mort dans la paix et la sérénité.
René GAILLARD