Le Père Gaston SCHAUB,
décédé le l0 janvier l990, à Brazzaville,
à l’âge de 90 ans


Gaston Schaub, né le 18 juin 1899, est un Alsacien du Bas-Rhin. Mobilisé dans l’armée allemande à la fin de la Grande Guerre, la victoire des Alliés en fit. un Français et le rendit à la formation spiritaine. En 1926, il partait pour le Congo, où il travailla le reste de sa vie. Il a eu l’occasion de passer par un nombre relativement important de postes, pratiquant à fond la langue lari et s’identifiant avec la population paysanne du Pool.

Il a fini son existence chez les Petites Sœurs des Pauvres, d’abord comme aumônier de la maison. Pour bien assurer ce ministère, à 80 ans passés, il apprend le lingala. Ces dernières années, devenu pratiquement aveugle et ne se déplaçant qu’en fauteuil roulant, il n’était plus qu’un vieillard parmi les autres, mais portant dans son cœur une prière incessante pour l’Église du Congo.

Pour les Africains, c’était Ma Schaubi. Ce préfixe Ma, marque de respect et d'affection, montre que le P. Schaub s’était imposé comme un Congolais authentique, adopté par son peuple, partie intégrante du clan, de toutes les fibres de son être.

Que de visites chez Ma Schaubi, pour écouter ses conseils et surtout ses silences… ll a beaucoup soigné dans sa vie, jusque dans son bureau de vicaire général, mais surtout il fut apôtre, catéchiste, évangélisateur. Exigeant pour lui-même, il était mortifié. La corne de ses genoux était connue. Exigeant pour le peuple de Dieu, il a pu paraître un peu dur. « C’est un saint, disait le P. Jean-Baptiste Houchet, mais un saint difficile ». Ce fut, au long des années, de moins en moins vrai. Il s’interdit peu à peu cette vivacité (avec de beaux restes !) qu’il avait cru devoir pratiquer pour donner du tonus. Il s’était jugé et surveillé. Témoin cette patience prodigieuse qui retenait le moindre mouvement d’impatience, d’irritation ou de condamnation. - Mgr Raymond de la Moureyre - PM, n° 157.

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