Louis Sénéchal est né le 11 février 1926 à «La Chapelle Saint Aubert», petit
village près de Fougères. Aîné d'une famille nombreuse (8 enfants), il gardera
toute sa vie des liens très forts avec les siens. C'est à Langonnet en 39, qu'il
a ses premiers contacts avec les spiritains, l'école apostolique de Piré y étant
transféré à cause de la guerre. Il va résider à l'abbaye, puis à Saint Michel en
Priziac de 39 à 44, terminant ses études secondaires à Saint Ilan, après la
libération. Puis c'est la filière habituelle de la formation spiritaine. Ordonné
prêtre le 17 avril 54, il fait sa « Consécration à l'apostolat » le 3 juillet 55
et reçoit son obédience pour la Guinée. Son abondante correspondance nous
dévoile la personnalité de Louis : Un homme religieux, bien ancré dans sa
vocation spiritaine, malgré les nombreux problèmes de santé qu'il connaitra ; un
homme de relation, très fidèle aux nombreuses amitiés qu'il nouera tout au long
de sa vie; un homme courageux et persévérant dans la réalisation des projets qui
lui seront soumis ou des décisions qu'il aura à prendre, quelles que soient les
difficultés à les réaliser.
Affecté à la Préfecture apostolique de Kankan
dans la région forestière de Guinée, c'est avec ses qualités et ses limites
qu'il se dévoue aux différents ministères qui lui sont demandés durant les 12
années de sa présence en Guinée : ministère paroissial - Procure - enseignement-
et surtout ministère de brousse en pays Kissi. <>br En 67, il doit quitter la
Guinée, expulsé comme tous les missionnaires spiritains par le président Sekou
Touré. Après plusieurs mois d'attente en France et en Belgique, Louis est nommé
en 1968 pour la R.C.A. et il est affecté à la mission de Bambari, où il va
passer 30 années, de 1968 à 1998. D'après «Ses Mémoires», on peut distinguer
facilement deux périodes dans sa vie missionnaire à Bambari.
Durant la
première - d'une vingtaine d'années - en tant que vicaire puis curé de la
mission Saint Joseph il participe activement à la naissance et au développement
du diocèse de Bambari, nouvellement érigé avec Mgr Michel Maitre.
La
deuxième période est plus difficile et délicate, alors que petit à petit la R.
C. A. connaît de plus en plus de difficultés et que, dans le même temps,
l'Eglise Centrafricaine connaît des périodes de crises. Lui-même est confronté à
de sérieux problèmes de santé, nécessitant des rapatriements sanitaires en
France en 88 et en 91.
En 1998, il rentre en France. Affecté à Piré
quelques années, Louis rejoint la communauté de Langonnet en 2008. «Mal
entendant», «mal-voyant», il se voit condamné à un isolement physique de plus en
plus grand, mais il reste très présent à la vie de la communauté, et toujours
très lié à sa famille et à l'Eglise de Centrafrique. Il vit cet isolement avec
courage, gardant jusqu'au bout une grande sérénité et un réel optimisme. Le
Seigneur est venu le rappeler à Lui. Qu'il repose dans la paix de Celui qu'il
aura aimé et servi.
Jean Ferron
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