Le Père Jean-Louis Simonet,
1824-1899.


Né le 25 août 1824, à Propières, archidiocèse de Lyon, Jean Louis Simonet fit ses études classiques au petit séminaire de St-Jodard et sa philosophie dans la maison d'Alix, d'où il entra au grand séminaire StIrénée de Lyon. Après quatre années passées sous la pieuse direction des Sulpiciens, il demanda au Vénérable Père Libermann à être admis parmi ses enfants, dans le but de se vouer à l'évangélisation des noirs. Il arriva à Paris le 5 avril 1849, étant déjà sous-diacre.

L'union de l'œuvre naissante des Missionnaires du St-Coeur de Marie avec l'ancienne Société du Saint-Esprit venait de s'accomplir. Le nouveau postulant y devint donc l'élève du R.P. Gaultier, qui enseignait alors la morale. Or on sait combien ce cher Père était intransigeant sur la question de la liturgie et des doctrines romaines. Lorsqu'il vit le nouvel arrivé avec son bréviaire lyonnais : "Ah, ça, là-dedans, fit-il, avec un regard scrutateur, voilà encore un gallican !" Mais il fut bientôt rassuré. L'abbé Simonet était, en effet, dès lors parfaitement romain dans l'âme, comme il le fut toute sa vie.

Après avoir achevé sa théologie, il passa au noviciat et fit sa consécration à l'apostolat en 1850. Envoyé aussitôt après au Sénégal, il reçoit de Mgr Kobès son obédience pour le poste de Bakel, un peu au-dessous de Kayes. En 1854, il vient à Saint-Louis et y reste comme vicaire jusqu'en 1857, quand la maladie l'oblige a rentrer en France.

Après un an à Bordeaux, il reçoit, en 1858, son obédience pour la Martinique. Quatre ans auparavant, le premier évêque de cette colonie, Mgr Le Herpeur, avait confié à la Congrégation le pèlerinage de N.D. de la Délivrande au Mome-Rouge et la direction de son grand séminaire. Le P. Simonet était envoyé à titre de professeur en cet établissement, dont le R.P. Emonet était le superieur. Mais bientôt il dut lui succéder , tout en prenant l'économat et en gardant ses cours. Il fit de son mieux pour subvenir à tout, sans se laisser abattre.

En 1866, la Maison-Mère arrêta son choix sur le Père Simonet pour succéder au Père Pascal, supérieur principal de nos Pères en Haïti. Résidant d'abord à Pétionville, puis à Ste-Anne, le P. Simonet vint s'établir à Port-au-Prince pour la direction du petit séminaire de Saint-Martial. L'établissement était remis sur un bon pied quand, après dix ans de supériorat, le P. Simonet revint en France pour le chapitre général de 1881.

Il se trouvait alors très fatigué ; cependant, après quelque temps de repos en France, il demanda à retourner au milieu de ses chers Noirs d'Afrique et fut nommé curé de Rufisque. Mais ses forces trahirent bientôt son courage et, au bout de quelques mois, il fut contraint de regagner définitivement la France.

Le T.R.P. Emonet le chargea alors du soin des Archives de la Maison-Mère. Il remplit cette fonction de confiance avec un vrai dévouement, pendant neuf années. Épuisé, devenant presque sourd et aveugle, il dut se résigner au repos à Langonnet. C'est là qu'il s'endormit pieusement dans le Seigneur le 3 décembre 1899, laissant le souvenir d'un vrai missionnaire et d'un saint religieux.

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