Le Frère François-Antoine (Marius) SPEHNER
PM 132 1987

décédé à Chevilly, le 25 juillet 1987, à l'âge de 72 ans

François-Antoine SPEHNER, en religion Frère Marius, est né à Lipsheim, à une vingtaine de kilomètres au sud de Strasbourg, le 6 février 1915. Il fait son service militaire à Sélestat. Le 20 juin 1940, il est fait prisonnier sur les bords du Rhin, relégué à Neuf-Brisach et relâché par les Allemands, le 4 ou 5 juillet de la même année. Il sera alors cultivateur et ouvrier-machiniste jusqu'à son arrivée à Piré en 1946. Il y fera son postulat et son noviciat. Pourquoi est-il entré dans la Congrégation ? Quelle est l'origine de sa vocation ? Aucune trace dans ses lettres aux différents Supérieurs, du Général au Local en passant par le Provincial. Il avait d'autres problèmes à traiter et à régler.

Le 15 septembre 1948, c'est la date de sa première confession. Dès lors ses demeures et fonctions vont être nombreuses et variées. Il commence son circuit à Neufgrange comme cuisinier, mais dès 1949 il est chargé de l'élevage des porcs, et ce pour une année, et sa nou-velle demeure sera Saverne. C'est dans cette maison que le 5 septembre 1954, il prononce ses voeux perpétuels. Ses fonctions peintre en été et relieur en hiver. En 1958, ses responsables lui trouvent une nouvelle activité celle d'infirmier ou aide?infirmier qu'il exerça d'abord à Wolxheim jusqu'en 1960, puis à Langonnet jusqu'en 1963.

Après cette nouvelle expérience, on trouve le Frère Marius sous le patronage de SaintJoseph à Allex. Il est employé au secrétariat comme relieur. Il s'y connaissait en reliure, il la faisait avec art et goût. Au bout de trois ans, il vient à Chevilly pour y faire de la reliure. En 1972, adieu la reliure ! Il est envoyé à Wolxheim et, pendant quatre ans, il sera chargé du cimetière ; après cette nouvelle expérience de fleuriste, il revient à Chevilly comme réfectorier et relieur. Peu à peu, il faut le décharger de ses fonctions, car il ne cesse de répéter au responsable de la Communauté : " Je suis à plat. "

Cette fatigue, " usure prématurée " alliée à une grande nervosité, constatée dès 1968, éclatera en une crise très grave et nécessitera un changement de lieu. En mars 1985, son état de santé se dégrade ; il passera six mois dans les hôpitaux de Bicêtre et d'Ivry. Il reviendra ensuite à l'infirmerie de Chevilly ; il ne pourra plus se servir de sa main droite. Peu à peu, il s'affaiblira, ne s'alimentera pratiquement plus et devra rester alité. Il y a un mois, il recevait le sacrement des malades. Pendant sa longue maladie, son chapelet restait sa force. Il est vrai que Frère Marius aimait la Vierge Marie, mais beaucoup plus en-core ses apparitions et ses prédictions.

Et c'est le samedi 25 juillet que la Sainte Vierge est venue le chercher pour le conduire dans la demeure définitive de Dieu où il n'y a ni plainte ni douleur.
Joseph Heidmann

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