Le Père Michel STEPHANT,
1921-1991

décédé à Quimperlé le 8 juin 1991, à l'âge de 69 ans

Le Père Michel Stéphant est né à Poullan-sur-Mer le 2 décembre 1921. Il m'a souvent parlé de son père marin, de sa mère, de ses frères et sœurs, Anne, Marie et Jean. Lui, mon frère Louis et moi, nous étions entrés ensemble en sixième à Langonnet, en 1934, et nous avons été ensemble presque toujours, jusqu'à la prêtrise, qu'ensemble nous avons reçue le six juillet 1947. Nos chemins ont alors divergé.

Il est parti pour le Cameroun en 1948. De 1948 à 1964, il a travaillé dans le diocèse de Yaoundé (Akok, Saa, Olembé), puis dans le diocèse de Bafia (Ombessa, Ntui). Il a mis, au service de la Mission, ses talents de constructeur et de musicien, sa facilité pour les langues (il maniait l'ewondo comme le breton), et surtout sa générosité. C'est elle que je voudrais souligner. Car, en 1978, il est revenu en France.

Il est nommé aumônier de l'Hôpital Saint-André (Bordeaux). C'est là que je l'ai retrouvé en 1985. Je l'ai vu vivre, chez nous, sa vie de communauté et sa vie d'aumônier d'hôpital. Pour être toujours disponible, il couchait à l'hôpital. Ses malades, il les visitait deux fois par jour. Pour le sacrement des malades, il était toujours présent, dérangé quelquefois trois fois par nuit, et plus. Il connaissait bien les docteurs, les infirmières, ce qui lui facilitait l'accès aux malades. Il était homme de contact.

Comme on connaissait sa générosité sans borne, on en abusait souvent, dans tous les domaines. Il ne pouvait pas refuser, même quand la demande était injustifiée, abusive. "Je ne peux pas faire de la peine à quelqu'un, je ne peux pas refuser", me disait-il, quand je lui reprochais sa trop grande bienveillance.

Sa retraite à l'Abbaye de Langonnet n'aura pas duré un an. Il m'écrivait qu'après un moment de désarroi, il y avait trouvé un milieu de prière, de méditation, et me pressait de l'y rejoindre.

Souvent, il m'avait dit à Bordeaux : "Jo, c'est toi qui présideras mes obsèques." Et cela s'est fait ainsi. Il nous a quittés le jour de la fête du Cœur Immaculé de Marie, avec beaucoup de souffrances. Lui, l'aumônier, savait ce qu'il avait. Que le Christ Jésus lui accorde le Royaume éternel, promis à ceux qui ont tout donné.
Joseph Kerguénou

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