Cadet d'une famille de 3 enfants dont le père était cheminot, c'était surtout la maman qui s'occupait de l'éducation des enfants. La foi en Jésus-Christ faisait partie des valeurs de base. L'appel missionnaire l'a amené à l'école de Blotzheim, puis de Saverne. La guerre a momentanément interrompu son parcours scolaire.

En 1945, il a vécu un drame terrible qui le marquera pour la vie. Lors d'un bombardement, sa maison paternelle a été pulvérisée. Sa maman et sa sœur ont été tuées sur le coup, lui-même et son père ont été blessés. Et, pour comble, son frère âiné a été fait prisonnier en URSS. Cette épreuve fut pour lui une invitation à enraciner plus fortement sa foi en Jésus-Christ qui seul peut nous offrir un avenir.

En 1954, après son ordination il s'embarque pour la Guadeloupe où il exercera divers ministères paroissiaux et en 1966, il continue sa mission en Martinique. Sa famille ne le reverra que durant les rares congés qu'il passera en Alsace. Il saura alors se montrer proche de ses neveux et nièces. Il savait faire plaisir. Son humour particulier, qui traduisait sa volonté de donner le meilleur de lui-même, restera vivant dans le cœur de tous.

A partir de 1972, il restera en Alsace et s'insérera dans la pastorale du diocèse.

Ce n'est qu'en mai de cette année, après le décès de sa gouvernante et du fils de celle-ci qu'il viendra à Saverne, dans la maison St Florent. C'est donc en communauté spiritaine qu'il passe la dernière étape de sa vie. Après un temps d'adaptation, il s'est senti à l'aise avec ses confrères. Il aimait raconter quelques uns des souvenirs qui lui tenaient à cœur. Il savait mettre un brin d'humour dans la conversation. D'une manière plaisante, il parlait du temps qu'il lui restait encore à parcourir. Cela variait selon le moment, mais il y pensait. Durant son séjour en communauté, il s'est préparé à vivre le grand passage.

Le 9 octobre, il a fait une chute dans sa chambre. Hospitalisé le 10 octobre, il était opéré le 12 d'une fracture du fémur. Après quelques jours à l'hôpital de Saverne, il a été transféré au moyen séjour de Sarre Union. Et là, son état de santé s'est rapidement dégradé. Le mardi 4 novembre, il a été évacué d'urgence à l'hôpital de Saverne où le médecin a diagnostiqué un oedème pulmonaire et une grande fatigue du cœur. Lucide sur la gravité de la situation, il se confiait au Seigneur et recevait avec joie le sacrement de la réconciliation et celui des malades.

Le 6 novembre, vers les 15hOO, Pierre nous quittait. Nous le confions à la miséricorde de Dieu notre Père.
Pierre GASCHY