Le Frère Marcellin STRIEBEL
décédé a Neufgrange le 20 avril 1991, a l'âge de 79 ans
Né: 03.03.12, a Schiltigheim. Profès: 11.12-32, Neufgrange.


Fonctions: imprimeur, a Neufgrange (35-39); Basse-Terre (47-51); Neufgrange (51-86). Retraite: accueil a Neufgrange (86-91).

Camille Striebel a peu connu son père, tombé au début de la guerre 14-18. Sa mère s'est remariée et c'est son beaupère, M. Charles Schaeffer, qui s'est occupe de lui, à Strasbourg, puis à Molsheim Il aura un premier contact avec la Congrégation comme élève à Blotzheim, en 1922 (PP.. Wach et Wunsch). Il continuera ses classes à Strasbourg, puis sera employé de bureau dans une fabrique de quincaillerie à Molsheim, jusqu'à ses 18 ans. Il y retrouve le P. Wach, venu prêcher un triduum. Celui-ci le met en rapport avec le P. Finck, de Neufgrange, qui le visite à lusine, sous l'oeil bienveillant d'un directeur. Si bien que, ses camarades faisant le choix de leurs futures épouses, il entre au postulat, puis au noviciat de l'Institut St-Joseph. Il y prit le nom de Marcellin, sous lequel nous l'avons tous connu.

A Neufgrange, jusqu'à la guerre, il fut toujours employé comme imprimeur et sacristain. Comme celle de tous ses contemporains, son existence fut marquée par les mobilisations, la guerre, les expulsions. En 1941, il est à Chevilly, où il contribue au ravitaillement, en allant aux Halles de Paris, avec un vélo a remorque, ou en négociant dans les bureaux l'octroi des tickets d'alimentation et des cartes de tabac.

A cette époque, il est hanté par l'idée du sacerdoce. Il s'en ouvre clairement, humblement, conscient de l'obstacle qu'opposeraient les études à son âge, et le changement de condition, d'avance soumis à la décision de ses supérieurs.

En 1947, Mgr Gay l'accueille a Basse-Terre et lui confie l'imprimerie et l'hebdomadaire local : "Clartés", composé entièrement à la main... et imprimé à la pédale, vu les pannes fréquentes de l'électricité !

En 1951, il revient à Neufgrange, se familiarise avec la linotypie et pendant des années assure, avec sa minutie coutumière, la sortie de l'Echo, du Calendrier et de leurs annexes. Ses dernières années à l'Accueil l'ont révélé à ceux qui s'adressaient à l'Institut St-Joseph : par sa délicatesse, sa discrétion, sa serviabilité. Ce que nous retiendrons surtout, c'est son dévouement inlassable auprès des malades, son don pour établir des liens, surmonter des antagonismes, maintenir dans son entourage la paix qui rayonnait de lui. Le Seigneur l'a accueilli un dimanche après-midi, alors que le soleil printanier l'invitait à se perdre en Dieu, soleil et paix de nos vies.

René COURTE

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