Le Père Julien TANGUY,
1909-1996


Né sur les bords du Scorff, en la paroisse de Plouay, Julien Tanguy fut orphelin de père à sept ans. Il garda les vaches chez son parrain, puis, après un court passage à l'école, il fut garçon de ferme, factotum chez un médecin de Plouay, apprenti-verrier en Lorraine, apprenti-cuisinier à Nantes, valet de chambre ou maître d'hôtel dans de riches familles, matelot sur des cargos, chauffeur de maître .... tout en gardant secrètement au cœur le désir apparemment illusoire de "devenir missionnaire". Cependant, en 1933, il a 24 ans, Saint-Ilan lui ouvre la voie malaisée des études : on l'a vu peiner humblement, mais peu àpeu s'épanouir, jusqu'à devenir lumineux, au sortir de Chevilly.

Prêtre en 1945, il fut envoyé à La Réunion . "C'était considéré comme une Mission facile pour les plus âgés et les "petites santés". Mais les épreuves n'y manquèrent pas...

Il fut successivement vicaire à St-Denis, curé à l’Etang-Salé, à Ste Rose, économe à La Ressource, vicaire à St-André, curé à Quartier-Français. C'est là que le cyclone de 1962 détruisit la cure où il s'était réfugié. Le choc nerveux fut terrible. Sa santé, déjà fragile ne tint pas. Cependant, après une année de repos en France, il demanda à retourner à la Réunion. Il est curé à St-Philippe, au Brûlé, aumônier à La Montagne, puis en semi-retraite active au Guillaume.

Epuisé, il doit quitter sa chère île en 1975. Il demeure à l'Abbaye de Langonnet pendant 21 ans. Son temps est bien occupé : prière, correspondance assidue avec d'anciens paroissiens, accueil de pénitents éventuels... Son dernier regard sur sa vie peut se résumer dans cette réflexion de sage et d'homme de foi : "Sachant que je suis fixé ici, pour autant que je vivrai, je suis heureux autant qu'on peut l'être. Je me prépare à mon éternité dans la maison de notre Père des Cieux. Que sa volonté soit faite." P. Jean Ferron

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