Le Père Léon THEILLER
décédé à Paris, le 30 octobre 1988, à l'âge de 77 ans


Le Père Léon Theiller est né le ler août 1911 à Eguisheim. Après avoir fait sa première profession religieuse à Orly le 8 septembre 1930, il est ordonné prêtre le 3 octobre 1937 à Chevilly. Lors de sa consécration à l'apostolat, il reçoit pour obédience le Cameroun. Son apostolat dans ce pays le mènera successivement à Medzek, Mvaa, Emana et Nnaga Ebogo. Cinquante ans plus tard, dans le courant de l'été 1987, il rentre en France et rejoint la maison du Père, le 30 octobre 1988.

C'est une vie bien remplie que celle du Père Theiller, et si peu d'informations à ce sujet nous ont été laissés, il m'a été possible d'apprendre que Léon est né dans une famille de 8 enfants, que tout jeune il avait manifesté un attrait pour le sacerdoce. Il paraît qu'un jour, ayant fait part de son désir d'aller à l'école apostolique de Blotzheim, son père lui aurait répondu :"d'accord, mais ... tu ne reviendras pas". Au dire des responsables des différentes maisons de formation par lesquelles il est passé, c'était un bon enfant, souriant, un peu timide ....

Peu de choses en ce qui concerne son séjour à Medzek, de 1938 à 1940, sinon qu'il s'est efforcé d'apprendre la langue ewondo, conformément au souhait du jeune Vicaire Apostolique, Mar Graffin. Puis c'est le départ pour Nlvaa, au pays Eton. Là, le Père s'occupe avec attention des écoles de la mission. Il a su s'attirer tant la sympathie des élèves que l'amitié des instituteurs. En tout 10 années de présence active.

A la demande de l'évêque de Yaoundé, Mgr Graffin, le Père Theiller part à Emana pour fonder une mission. Emana était alors un simple village étalé le long d'une piste qui traversait la forêt tropicale. Les premiers contacts n'ont pas été faciles, parce qu'on ne pouvait se déplacer que précédé de quelques vigoureux Etons armés de machettes.

Léon s'est mis à l'ouvrage, bâtissant à la fois la mission et la communauté chrétienne, à son rythme et pendant 32 ans : des chantiers à surveiller, la visite des chrétiens, l'animation des réunions à la mission, la catéchèse à l'école, la formation des catéchistes et des instituteurs, la préparation des célébrations liturgiques, les confessions. Léon savait "perdre son temps" à écouter les gens, à les interroger afin de mieux comprendre les personnes et les situations. Il était vraiment heureux parmi les siens et profondément enraciné dans la terre des Etons. Une terre qu'il a fallu quitter en 1981 pour Nanga Ebogo. Mais sa santé de plus en plus précaire l'obligea à rentrer en 1987. Très affaibli, il a fait un long séjour à l'hôpital Pasteur de Colmar, puis il s'est retiré dans le lieu d'où il était parti comme jeune missionnaire.

Les communautés chrétiennes de Mvaa d'Emana et de Nanga portent avec nous le deuil pour leur Père. Avec nous, elles l'accompagnent de leurs prières car c'est de lui qu'elles ont reçu encouragement et dynamisme.
Martin GROFF

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