Père Victor THIEL
Décédé à Chevilly le 8 juillet 2003, âgé de 90 ans.
Né: 21/2/13, Zetting (57). Profès: 8/9/32, Orly. Prêtre: 26/8/39, Langonnet.

AFFECTATIONS :
FRANCE : Saint-Ilan (41-42) ; Malakoff et La Coumeuve (42­45).
CONGO : Brazzaville (45-46, St François) ; Linzolo (46-56) ; Brazzaville (56­57, St François) ; Kinkala (57-75) ; Kibouende (76-79) ; Brazzaville (78-79).
FRANCE: Grasse (79-89) ; Chevilly (89-2003).


Tous ceux et celles qui ont fréquenté le père Victor ces derniers temps ont été frappés par son merveilleux sourire qui illuminait tout son visage. Alors qu'il ne pouvait plus s'exprimer en paroles, que pouvait-il percevoir ? Sûrement que le Seigneur l'a accueilli avec un large sourire, après une si longue vie missionnaire.

Victor est né en 1913 à Zetting (57), d'une famille solidement chrétienne. Très tôt, il entend l'appel à aller apporter la Bonne Nouvelle au loin. Il fait ses études à Neufgrange, à Saverne et, après son noviciat, les études de philosophie et de théologie telles que la Congrégation les proposait à cette époque.

La guerre de 1939-1945 va interrompre brutalement le cours des choses. Victor est enrôlé dés le début des hostilités et a failli être victime d'une attaque allemande, tout près de chez lui, à la frontière. Ordonné prêtre, il sera un temps à Saint Ilan et vicaire dans la banlieue parisienne.

Ce n'est qu'en 1946 qu'il partira pour le Congo, ce pays d'Afrique centrale où il passera la majeure partie de sa vie missionnaire. Grand travailleur, esprit curieux et néanmoins critique, fidèle en amitié, avec le verbe parfois haut qui pouvait prendre des accents ironiques, Victor s'est rendu proche des gens et a aidé les communautés chrétiennes à se construire, notamment dans la région de Kinkala.

En 1979, il revient en France et sera affecté à la communauté de Grasse, il travaillera comme aumônier de prison. Son caractère énergique comme son cœur rempli de compassion l'ont fait apprécier des prisonniers. Ce n'est pas une tâche aisée. Fatigué, il vient dans la maison de Chevilly en 1989. Bien que solide encore, ses forces peu à peu déclinent. Il s'est éteint doucement au début de ce mois de juillet, pendant le Chapitre de la Province de France.

Victor a été un missionnaire bien typé, sachant se situer dans les situations difficiles du Congo des années avant et après l'indépendance. Sa foi et sa charité l'ont aidé à tenir, et aussi un certain entêtement, peut-être lorrain, à l'image du paysan qui, une fois le sillon creusé dans la terre argileuse, ne revient plus en arrière.
Gérard MEYER