Tanneguy TIPHAIGNE

Né : le 11 novembre 1968 à Pnom-Penh (Cambodge)
Profès : le 07 septembre 1997 à Chevilly-Larue
Prêtre: 1er juillet 2001 à Allex.
Décès: 15 juin 2013 à la Croix Valmer à45ans AFFECTATIONS :
FRANCE:
Allex (2000-2001; Econome); CENTRAFRIQUE: Pissa (2001-2004; Pastorale); Bangui(2004-2008; Maison St Charles); FRANCE: Rennes (2008-2010; Econome); La Croix-Valmer (2010-2012; service); (2012-2013; Supérieur)

Né au Cambodge où travaillait son papa, Tanneguy grandira et ira à l’école à Blois. À partir de la seconde, il choisit une formation en génie civil à Joué-lès-Tours. Il y rencontre un jeune Burkinabé, Frère des écoles chrétiennes, qui suit la même formation. Un amitié se noue entre les deux. Ce sera pour Tanneguy la première ouverture vers l'Afrique et vers la vie religieuse.
Après son service militaire il est embauché dans un bureau d'études comme dessinateur en bâtiment et travaux publics. Mais il aspire à de plus larges horizons et se porte volontaire pour la coopération à la DCC afin de mettre ses compétences au service du Tiers-Monde.
Envoyé comme constructeur à Mbaïki en RCA, il conduit les travaux de restauration de l'église historique appelée à devenir la cathédrale du diocèse (créé en 1995). Parti pour 2 ans, il demandera à en faire 3. Ce sera son "expérience fondatrice" : découverte de la vie missionnaire spiritaine mais aussi, début d’une amitié profonde avec Rufin et sa future épouse Jeanne-Marie, deux jeunes de son âge se préparant à fonder un foyer. Tanneguy est amené à réfléchir avec eux à son propre avenir. Et, au cours de la visite de ses parents en Centrafrique, il annonce à table, sa décision de s'engager dans la vie religieuse.
Il entre donc au CML en 1994. Au milieu des autres étudiants il se révèle fraternel, attentif aux autres, celui à qui on peut confier ses difficultés, une source de chaleur pour la vie communautaire. Après son noviciat en 1997, il entre à Clamart pour la théologie. C'est là que se déclare brutalement un sévère diabète. Il lui faut maintenant envisager -avec cette maladie- la vie missionnaire à laquelle il se sent appelé. Avec les encouragements de ses confrères et des supérieurs, il décidera de réaliser quand même son projet missionnaire.
Ordonné prêtre en 2001 il est affecté en RCA, à la paroisse Saint Esprit de Pissa, sur la route de Mbaïki. Là, pendant 3 ans, il s'épanouit, accompagnant les communautés chrétiennes, préparant les adultes au baptême et au mariage. Avec Moïse d'abord puis avec Tristan, nous partageons en frères, les joies et les peines de la vie spiritaine.
En 2004, il est économe à Bangui, à la maison St Charles. En ville, il y a davantage de sécurité pour trouver rapidement un médecin ou des médicaments. Pendant 4 années, il montre là encore son esprit de service, son talent pour l'accueil… Sa sœur Guénolée le décrit très bien: «où qu’il aille, Tanneguy a semé sa jovialité, son humour irrésistible, ses coups de gueule, sa tendresse, ses doutes aussi, et cette façon qu’il avait d’écouter avec une infinie mansuétude. Il n’était pas un homme de clan, bien au contraire, sa famille, c’était celle du cœur. Ce n’était pas un homme de conventions non plus, sa pensée ne tournait pas en cercle sur elle-même, elle n’était pas prisonnière d’une société bien-pensante et savait s’évader pour découvrir un monde qui évolue, un monde où tout est possible pour ceux qui ont du courage et de l’imagination».
Cependant le diabète ne lui laisse pas de répit et il paraît sage de décider un retour en France en 2008. Pendant 2 ans à Rennes, il participe au déménagement de la paroisse St Marc à celle du Bx Ozanam puis à la fondation de la maison Poullart des Places, rue Guéhenno. Puis, on lui propose la Croix Valmer où les horaires, plus stables, devaient l'aider à réguler son diabète. En 2012, il accepte la responsabilité de supérieur de la communauté. Comme toujours, il se donne à fond. Ces derniers temps, des signes de fatigue étaient apparus. Il fait un premier coma et il se rétablit à l'hôpital. Revenu à la maison, il paraissait bien. Mais samedi, on l'a retrouvé le matin sur son lit. Il était trop tard. Je garderai le souvenir d'un frère au sens fort, quelqu'un sur qui on peut compter. Aujourd'hui nous remercions Dieu de nous avoir offert un témoin qui a donné sa vie pour les autres.
Philippe RIVALS

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