Le Frère Winoc TOP,
décédé à Bouanza, le 8 novembre 1904,
à lâge de 29 ans.


Ernest Top, en religion F. Winoc, naquit à Ghyvelde, au diocèse de Cambrai, le 27 juin 1875. Pieusement élevé par son excellente famille, il continua, au retour du service militaire, au témoignage de M. le curé de Ghyvelde, à être pour la paroisse un modèle, par sa conduite édifiante. Un jour, il trouve à la maison les Annales de la Propagation de la Foi, il les lit avec un vif intérêt, et la pensée de devenir missionnaire s’empare de son âme. Il va faire une retraite à la Trappe de Notre-Dame-du-Mont-des-Cats ; et là, sur les conseils du R. P. Prieur, il sollicite son entrée dans notre congrégation. Ce fut un coup de foudre pour ses vieux parents, pour son père surtout, qui lui avait appris son état de charron, avec la pensée de le garder avec lui. Cependant, foncièrement chrétiens, ils finirent par lui accorder leur consentement.

Après avoir commencé son noviciat à Chevilly, le F. Winoc alla le terminer à Misserghin. Il y rendit de grands services comme charron ; mais surtout il contribua, par sa piété, sa régularité, son dévouement, au bien du noviciat qu’on venait d’y commencer. Admis à la profession le 15 septembre 1901, il reçut, lors de la suppression de la communauté de Misserghin, sa destination pour le Congo français, et s’embarqua à Oran le 7 décembre 1903, pour Loango, d’où il devait se rendre à Bouanza.

Son apostolat devait être, hélas ! de courte durée. Le 6 novembre 1904, une caravane arrivant de Bouanza à Loango apportait les meilleures nouvelles de tout le personnel. Le F. Winoc était alors occupé dans la forêt à abattre des arbres pour la charpente de la chapelle. Le lendemain, un télégramme annonçait sa mort. Voici ce qui s’était passé, d’après une lettre du P. Retter. Le Frère faisait descendre le bois sur un radeau par le Niari. Mais au dernier chargement qu’il devait transporter, le courant se trouva si violent en un endroit, que l’embarcation faillit être emportée. Il parvint cependant à échapper au danger avec ses Noirs ; mais il revint si fatigué qu’il en tomba malade, et trois jours après, il était atteint d’un abcès pernicieux, avec albuminurie. Le voyant en grave danger, le P. Retter lui donna les derniers sacrements et lui fit émettre les vœux perpétuels, en présence de tous les membres de la communauté. Le bon frère reçut avec une grande piété les derniers secours de la religion, fit généreusement le sacrifice de sa vie pour le salut des âmes ; et le dimanche 6 novembre, à six heures du soir, il s’endormait doucement du dernier sommeil. -
BG, t. 23, p. 134.

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