R.P. TOURNAY René

Né à Mellery (Bt wallon), 15/09/1929
Décédé à Kongolo, 1/01/1962
Nationalité: belge
Profession à Cellule (Fr): 8/09/1950
Sous-diaconat à Leuven: 8/03/1955
Diaconat à Leuven: 4/06/1955
Prêtrise à Leuven: 28/10/1955
Consécration à l'apostolat à Leuven: 8/07/1956
Voeux derniers à Leuven: 8/09/1953

Par un clair dimanche d’octobre 1940, sur la route alors bien mauvaise qui relie Mellery à Gentinnes, un petit garçon de onze ans roulait en vélo, point minuscule et mouvant, au milieu de la campagne brabançonne. Tout seul, comme un grand, il s’en allait au Collège de Gentinnes, demander son admission en septième préparatoire. Quelques jours auparavant, son père l’avait présenté à un professeur du Collège de passage au garage : « Et celui-là, Père, vous le prendriez déjà à Gentinnes ? » Le Père avait dit oui ; la maman avait dit oui. Et maintenant, René allait se faire inscrire. Il parvint à la grille du collège, ne vit personne, fit le tour de la propriété et, déçu, s’en retourna pour servir les vêpres à Mellery. Mais, après la cérémonie, cette fois accompagné de son papa, il pénétra plus avant à l’intérieur du Collège et fut admis…

Le 29 juin 1949, la famille Tournay était rassemblée auprès du fils déjà grand maintenant, en la chapelle de Gentinnes, pour sa prise d’habit religieuse. C’est chaque fois un moment d’émotion intense lorsque, sortant de la sacristie, les futurs novices apparaissent pour la première fois revêtus de la soutane. La maman de René ne l’oubliera jamais. Dieu seul savait les prières et les sacrifices de cette mère admirable pour la vocation de son fils.
En 1952, alors que déjà pour elle la mort est proche et que René est accouru à son chevet, elle répond sans hésiter à cette question qu’il pose anxieux : « Maman, crois-tu que je doive revenir, pour aider Papa ? » « Non, René, je veux que tu continues. Le jour où tu seras prêtre, ce sera si bon pour tous et je te verrai du ciel. »
Le jour où René devint prêtre, ce fut le 28 octobre 1955. Il reçut le sacerdoce des mains de Mgr Marie-Paul Ro, vicaire apostolique de Séoul. Et le dimanche 6 novembre il put enfin monter à l’autel de son église paroissiale.

Il fallut attendre le 25 mai 1957 pour voir enfin la réalisation du grand rêve de René. Le bateau s’éloigna lentement du quai. Enfin, René s’en allait vers cette Afrique dont il avait si souvent rêvé. Il n’avait pas 28 ans.
« En voyant ce jeune nouveau qui arrive à Lubunda (Ecole Normale, 150 élèves), les noirs nous disent : Que le bon Dieu nous aime bien en Belgique et nous soigne bien. » écrit-il …

Mais ce Congo est en pleine évolution. Le désordre va s’installer pour - après la proclamation de l’indépendance et la débâcle de la Force Publique - se muer en anarchie… Le Nord-Katanga est dans la zone la plus troublée du pays. Fin octobre on appelle René au Séminaire de Kongolo pour y remplacer un confrère malade. Puis il est à Ankoro. Ensuite, obligé par les difficultés (pillages etc.) de nouveau à Kongolo. Puis on lui destine l’Ecole Normale de Lubunda, mais il ne peut s’y rendre (il y a des émeutes et les Pères ont été faits prisonniers et emmenées à Stanleyville… Puis (combien de ‘puis’ encore ?) René tombe malade et le médecin le renvoie en Europe. Il rentre donc en Belgique le 29 décembre 1960…

René repart cependant au Congo le 30 août 1961, calme et décidé, en compagnie du vieux Frère Bernulphe, un vétéran du Congo
René retrouve Lubunda, son premier poste et l’Ecole Normale. Dans sa dernière lettre (du 5 décembre 1961) il écrit : « Je suis toujours à Lubunda, à 18 km de la frontière du Katanga, avec tous mes élèves. L’aviation katangaise bombarde parfois, aux environs, les postes de l’armée du Nord. Par deux fois, les élèves ont bouclé leurs valises et ont voulu partir. J’ai réussi à les retenir. La vie continue, presque normale, d’une alerte à l’autre, mais sans panique. Le principal, pour nous, c’est que l’école puisse continuer, malgré tout. A la Noël, je serai à Kongolo, du 26 décembre au 1er janvier… si l’on n’est pas expulsé auparavant… »


Uit "Het drama van Kongolo" (p.48-49)
Pater René Tournay, de stevig gebouwde Brabander, met de brede schouders en de even brede glimlach, was afkomstig uit het dorpje Mellery, gelegen op een drietal kilometer van Gentinnes. Het was daar dat de goedige dikkerd kwam studeren aan het Kollege der Paters van de H.Geest. De rustige, vreedzame, altijd vriendelijke jongeman was er de vriend van iedereen.
Hij is nauwelijks vier jaren in Kongo geweest. Na de eerste tragische avonturen bij de beroeringen in de missie van Ankoro werd hij ziek, en in januari 1961 keerde hij terug naar België voor een verlof van enkele maanden. Toen hij terugkeerde naar Kongolo was nagenoeg de gehele bevolking van Mellery op het vliegplein om afscheid te nemen.
Pater René maakte zich geen illusies. Zijn oversten hadden hem trouwens op de hoogte gebracht van het risico dat de missionarissen liepen, al verzekerde de U.N.O. dat zij overal de orde zou gaan handhaven.
Pater Tournay aarzelde niet. " Daarginds, zei hij, kunnen mijn medebroeders het vele werk niet meer aan, ze houden het nog slechts uit dank zij een bovenmenselijke wilskracht. Het is mijn plicht ze te gaan helpen. Ik vertrek."

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