Jean Travers est né dans une famille très chrétienne de 3
enfants. Ses parents exploitaient une ferme au Val d'Izè et c'est
là qu'il eut conscience pour la première fois de sa vocation.
"Dès l'âge de 10 ans j'ai senti l'appel à la vie
missionnaire, après le passage d'un Père du Saint Esprit au Val
d'Izé. À 12 ans je suis entré à l'école
apostolique de Langonnet où je suis resté 2 années, mais
comme ma sœur aînée voulait se faire religieuse alors que la
seconde était déjà au couvent, je suis rentré
à la maison pour aider mes parents." Il travaillera pendant 10 ans
à la ferme paternelle. Après le décès de sa
mère et quand son père infirme fut admis dans un hospice, rien ne
s'opposait plus à la réalisation de sa vocation missionnaire. Il
décide de se faire Frère Spiritain et entre au postulat de
Chevilly. Une fois de plus sa vocation fut contrariée : il fut
rappelé pour servir 7 mois en Algérie. À son retour, il
peut écrire :
"Maintenant, mon Révérend Père,
j'ai la joie de vous demander la permission de revêtir le saint habit
religieux et de commencer mon noviciat à Piré". Il choisira
comme nom de religion Gérard.
Après sa profession, il revient
à Chevilly. Il est doué pour les travaux de la ferme, pour
l'élevage des bovins, mais il voudrait se perfectionner dans l'entretien
et les réparations du matériel agricole. Le Père de
Chantemêle lui obtient un stage de formation professionnelle des adultes
à Meaux. En 9 mois, il obtient un certificat d'aptitude en
réparation de machines agricoles. En 1961, il est nommé à
Langonnet pour s'occuper de la ferme. Après 5 ans, il est nommé
à Piré , où il restera 26 ans, donnant sa pleine mesure de
bon paysan breton, de travailleur infatigable. Il était heureux au
milieu des bêtes à élever et de la terre à faire
fructifier. Il tiendra l'économat les six dernières
années, en même temps que la ferme. Il perdit un oeil dans un
accident du travail, mais il ne perdit pas courage et reprit son travail.
Il regrettait toujours de n'être pas allé en mission ad extra.
Mais en 1992, il est nommé à Fort de France comme économe
à la maison Spiritaine, pendant 9 ans. Là encore il se fit
remarquer par son bon sens, sa bonne gestion de la maison et son accueil des
confrères. En 2001 il rentre malade et rejoint Chevilly. Ses rhumatismes
déformants le firent beaucoup souffrir mais il supportait son mal avec
patience et c'est avec surprise qu'on apprit sa mort le mardi 23 juin.
Frère Gérard, maintenant tu es avec les tiens, tes parents et tes
deux sœurs religieuses ; tu vas rejoindre tes confrères spiritains dans
cette même terre que tu as si bien travaillée et que tu aimais
à prendre dans ta main pour en évaluer la qualité. Que le
Seigneur te donne sa joie éternelle.
Claude Bermont
Page précédente