Le Père Michel TRITSCHLER

décédé à Langonnet le 24 juin 1997, âgé de 68 ans
inhumé à Langonnet le 27 juin


Né : 27.08.28, La Teste de Buch ( 33). Profès : 08.09.49, Cellule. Prêtre : 02.10.55, Chevilly.

AFFECTATIONS - Guinée : Conakry, Kataco (56-61). France : convalescence (61-62); Maison mère, propagande (62-65) ; Brest, repos, ministère (65-68) ; aumônier, collège "Charles de Foucauld" (68-77) ; aumônier, collège technique de "La Croix Rouge" (77-96) ; Langonnet, malade (96-97).

Bien que né sur les bords du Bassin d'Arcachon et malgré la consonance de son patronyme, Michel Tritschler a toujours revendiqué ses origines bretonnes et plus précisément brestoises. Son père était officier : pendant l'occupation, il fut déporté et mourut en Allemagne. Sa mère, très chère, porta dès lors le poids de la famille.

Enfant, à onze ans, il ressentit l'attrait pour le sacerdoce ; il en avait cependant déjà atteint quatorze quand il entra à l'école apostolique, peut-être déjà retardé dans ses études par une santé fragile. C'est de Saint-Ilan qu'il demanda son admission au noviciat, tout en marquant un désir intime de suivre le Père de Foucauld dans sa spiritualité de petit frère de Jésus : le cœur et la devise "Jesus Caritas" personnalisent alors son courrier.

Ses années de formation sont obérées par une hyperexcitabilité nerveuse, qui exige parfois des mois de repos. On fit confiance à l'activité tonifiante de la vie missionnaire et on l'envoya en Afrique. Il y dura cinq ans. Mais il fallut alors qu'il revînt. Il a entretenu longtemps l'illusion d'un rétablissement qui lui permettrait de retourner en Guinée... A part un passage au C.I.M., rue Lhomond, il vécut désormais à Brest, dans la maison familiale (si hospitalière au spiritain de passage). Dans les premiers temps, il assume un ministère très particulier : il assure les conduites au cimetière de Kerfautras, avec l'accueil des familles des défunts : on conçoit le bien qui peut en résulter. Il confesse aussi à Saint-Martin. Plus tard, sa charge d'aumônier lui permet d'évangéliser les collégiens, nonobstant une vue qui baisse de plus en plus et rend pénible, et finalement impossible, la préparation dans les livres.

Dès 1990, il doit ménager ses forces. Les séquelles d'une hépatite ramenée d'Afrique l'obligent à réduire ses horaires. En 1996, il doit être hospitalisé d'urgence. Il s'en remet, mais il comprend, non sans peine il est vrai, qu'il n'est plus question qu'il reste seul. A Langonnet, il redécouvre la vie de communauté et c'est en quelque sorte pour lui un second noviciat. Dans sa dernière maladie, supportée avec beaucoup de courage, il manifeste ses qualités foncières : discrétion, gentillesse, délicatesse, et surtout une foi profonde.
Repris de Jean FERRON

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