Le P. Yves Troadec nous a quittés après un mois à l’infirmerie, mais depuis longtemps sa santé devenait défaillante. Avec son caractère tenace, il espérait toujours se rétablir. Né dans une famille d’agriculteurs, il était le neuvième de 10 enfants. Suite au passage d’un Spiritain, missionnaire en Guinée, il manifeste le désir d’être missionnaire. Il entre en 6^ème à Langonnet, puis ce sera Allex et Saint Ilan où il rejoint son frère ainé Jean-Louis. Des 23 confrères ordonnés le 4 juin 1944, il n’en reste que 3 présents parmi nous.
En janvier 1946, il s’embarque pour le Sénégal où il restera 24 ans. Il rêvait d’une mission de brousse mais il sera affecté à Ngazobil comme professeur et économe pendant 4 ans. Puis commence son parcours dans différentes paroisses. Il s’occupera aussi des ateliers du diocèse tout en ayant la charge du postulat des frères de saint Joseph. Ses talents pour la musique et le chant lui seront très utiles partout où il passera. Il était fier de sa chorale de Rufisque qui, disait-il, chantait mieux que celle de la cathédrale.
L’expérience du postulat des frères ne se poursuivant pas, il rentre définitivement en France. Après une année comme économe à saint Ilan, il devient supérieur de l’abbaye de Langonnet. C’est à cette époque que de gros travaux sont entrepris à l’abbaye : toute l’aile Est est refaite avec des dalles en ciment. Le P. Yves Troadec s’intéressera beaucoup à ces travaux. Puis il va à Piré où il révèlera tous ses talents en refaisant les chambres du château. Le P. Yves Troadec était un manuel et un grand travailleur. Pourtant, il reprend un service pastoral dans le diocèse de Beauvais avec la charge de 5 paroisses. Après quelques années, sa santé l’oblige à rejoindre Langonnet. Tant que la santé le lui permet, il travaille dans le parc et dans les nouvelles plantations. En 1998, il est opéré du cancer du colon mais grâce à sa volonté et à sa ténacité il reprend ses activités. Il doit encore fréquenter les hôpitaux dont il avait la hantise. Depuis le début de 2010, ses forces déclinaient et il sentait que la maladie qu’il avait surmontée il y a une dizaine d’années reprenait. Il a pu vivre ces derniers jours parmi nous, accompagné de l’affection de ses confrères et des sœurs qui ont été toujours présentes près de lui.