Le Frère Cassius TRŒSCH,
décédé à Langonnet, le 24 novembre 1921,
à l’âge de 67 ans.


Jacob Trœsch naquit à Knœrsheim (Bas-Rhin), le 1er août 1854. Ses parents n’avaient pas grande fortune ; ils travaillaient la terre et dès que leur fils fut en âge de les aider, il s’y appliqua ; plus tard, il se plaça en condition pour gagner sa vie. Quand vint l’âge de la conscription, il fut déclaré inapte au service militaire et dès lors, il s’inquiéta de mener une vie plus pieuse, décidé qu’il était à servir Dieu sans réserve. La rencontre du F. Louis-Joseph Florian, qui était de son âge mais avait déjà fait sa profession religieuse en 1874, le décida, en 1881, à demander son entrée dans la congrégation.

À Cellule, où il arriva le 17 novembre 1881, ses dispositions de volonté furent jugées excellentes. Le travail des champs répondait à ses goûts et il y réussissait. On essaya de l’appliquer à des occupations d’intérieur, mais sans bons résultats. Il fit profession le 19 mars 1884, sous le nom de F. Cassius.

Après deux mois passés au Grand-Quevilly, il partit le 27 mai pour le Gabon, d’où il fut dirigé sur la préfecture du Congo et placé à Boma. Il y fut chargé des cultures ; puis en 1886, quand la station de Saint-Antoine du Sogno eut été transférée à Nemlao, il y fut envoyé pour y remplir la même fonction. D’ailleurs il alla et vint de Nemlao à Boma et de Boma à Nemlao, se prêtant à tous les services, et après avoir pris soin du jardin, se confina à la cuisine.

Quand ces deux stations eurent été remises aux Pères de Scheut en 1892, le F. Cassius suivit à Cabinda le personnel de Nemlao, et à ses attributions de jardinier, cultivateur et cuisinier, il ajouta celles de charpentier et, à ce titre, rendit service à diverses stations.

Après vingt ans de présence au Cabinda, il vint se reposer à Notre-Dame de Langonnet où il arriva le 21 janvier 1913, pour y prendre une retraite prématurée sous certains rapports, mais commandée par une maladie de reins et par des rhumatismes qui lui laissaient à peine l’usage de ses jambes.

Malgré ses infirmités, le frère s’est efforcé, aussi longtemps que ses forces le lui ont permis, de se rendre utile à la communauté. On le voyait tous les jours à l’heure fixe, appuyé sur un bâton, se rendre péniblement à l’éplucherie pour y préparer les légumes destinés à nos repas. Régulier à tous les exercices communs, rempli d’une piété profonde, patient d’ordinaire et gai dans sa maladie, malgré les douleurs très vives et les nuits d’insommnie, le F. Cassius laisse à la communauté le souvenir réconfortant d’un bon religieux.

Il mourut le 24 novembre 1921, emporté par une congestion cérébrale, et muni de tous les secours de notre sainte religion. -
BG, t. 30, p. 524.

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