Le Père Gérard TURBÉ
16 Né :04. 08. 08, aux Sables d’Olonne (85). Profès : 08.09.29, à Orly. Prêtre : 06.10.35, à Chevilly

AFFECTATIONS - Madagascar - Diégo-Suarez, vicaire; procureur (37-38); Fénérive-Est, (38-46).
Auteuil : - Audaux, Verneuil-sur-Indre, Bazeilles, Meudon, aumônier, directeur ou professeur (47-61). Madagascar - Andapa (61-63), Joffreville, curé, aumônier au noviciat des religieuses (63-81) ; procureur du District (68-81). France - Thiais, aumônier des Sœurs de Cluny (81-90). Retraite : Chevilly (90-99)


On ne peut pas retracer la vie du Père Gérard Turbé sans évoquer son frère, le Père Armand Turbé. La famille est vendéenne. Armand est né en 1897. Déjà engagé dans la vie professionnelle, il décide de devenir spiritain après le naufrage de "L’Afrique" (janvier 1920). Il part pour Madagascar et y meurt à 30 ans en 1927, quelques mois après son arrivée. Gérard vient alors d’être embauché dans la banque. Il quitte son emploi et se présente chez les spiritains " " pour remplacer son frère mort en mission"

Affecté à Madagascar, Gérard y débarque début 1937. Il passe d’abord deux années à Diégo-Suarez. Il peut se rendre sur la tombe de son frère à Ambilobe, la mission voisine. Dès 1938, il arrive à Fénérive-Est, à l’extrême sud du vicariat. Il va se donner à fond dans cette mission qui couvre alors plus de 6 000 km. Certains postes sont à plus de 150 km du centre et on ne voyage guère qu’à pied dans cette région accidentée.

La "rébellion" de 1945 a durement touché la région de Fénérive-Est et le Père Turbé a vécu douloureusement ces événements. En 1946, il rentre en France pour son premier congé. Après une année de repos à Piré, il est affecté aux O.A.A.. Il va y rester 15 années, passant par plusieurs annexes. C’est à Meudon qu’en 1960 je lui ai rendu visite avec l’abbé Albert Tsiahaona, un de ses " élèves" à Fénérive et futur archevêque de Diégo-Suarez. Il nous a alors fait part de son désir de repartir pour Madagascar.

Il est de retour dans la Grande Ile au début de 1961 et se retrouve pour deux ans à Andapa, mais dès 1963, Mgr Wolff lui demande de venir à Joffreville. C’est une garnison de l’armée française sur les pentes de la montagne d’Ambre, à quelque 30 km de Diégo, et un lieu de repos pour les marins et leurs familles qui sont encore nombreux sur la place de Diégo. Il va y rester 18 ans. Une fois partis marins et militaires, il consacrera l’essentiel de son activité au noviciat des Sœurs (malgaches) du Cœur Immaculé de Marie et assurera l’économat du District spiritain. En 1981, la fatigue se fait sentir ; il revient en France où il va pendant neuf années (1981-1990) assurer l’aumônerie des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, à Thiais, avant de se retirer à Chevilly.

Le Père Turbé s’est consacré beaucoup à former la vocation des jeunes et des religieuses. Déjà, à Fénérive-Est, il porte un soin tout spécial au petit groupe de jeunes garçons qu’il prépare pour une éventuelle entrée au séminaire. Aux O.A.A., il oriente vers la congrégation la vocation de plusieurs adolescents. A Joffreville, l’accompagnement des novices sera sa tâche principale. Son frère Armand s’était engagé dans la vie missionnaire pour remplacer les victimes du naufrage de "L’Afrique". Lui même s’est présenté chez les spiritains pour remplacer son frère mort trop tôt en mission. Le souci lui est resté d’éveiller et d’accompagner les vocations pour que la mission continue.
Pierre Laurent

Page précédente