À la vue de la longue liste de ses nombreux lieux d’affectation, Paul Uzel
n’avait pas de quoi être impressionné. Il avait été un fils de gendarme, habitué
dans son en-fance aux fréquents déplacements occasionnés par la profession de
son père. Cette longue liste des lieux d’affectation de Paul évoque pourtant
soixante années de dis-ponibilité et de don de soi au service de la mission.
Chacun de ces lieux a été, pour lui, l’accomplissement de ce qu’il avait
souhaité vivre lorsque, vers l’âge de 12 ans, il avait perçu l’appel du Christ à
devenir missionnaire de sa Bonne Nouvelle.
Que ce soit en Guadeloupe, à
Mortain, à Allex, à Piré-sur-Seiche ou à l’Abbaye de Langonnet, Paul s’est
entièrement donné, malgré une santé fragile, à son ministère de prêtre en
paroisse, d’aumônier de jeunes, d’animateur missionnaire dans diffé-rents
diocèses ou d’aumônier de la gendarmerie à Valence. Ce qui était apprécié chez
lui, en plus de la qualité de sa catéchèse et de son enseignement fondé sur la
Bible et l’histoire de l’Église, c’était sa présence bienveillante, celle d’un
prêtre qui savait être proche et à l’écoute des personnes.
Voici quelques
témoignages recueillis à l’occasion de son décès. Celui de sa famille d’abord
(l’une de ses soeurs et son beau-frère) :
« Je me souviens, Paulo, que tu
avais une foi inébranlable. Tu voyais le divin dans l’homme ; tu avais une sorte
de familiarité avec Dieu... Je me souviens que tu étais proche des autres avec
cette capacité d’entamer le dialogue partout et avec tous... » Celui d’un
confrère qui a fréquenté Paul lorsqu’il était délégué à l’animation missionnaire
(diam) à Mortain :
« Je suis heureux de l’avoir rencontré dans ma jeunesse.
Je rends grâce au Sei-gneur pour ce prêtre très fraternel, proche des petits et
des pauvres par sa pré-sence et son soutien. » Celui d’un professeur en
retraite de Guadeloupe :
« Le père Uzel a été mon aumônier au collège : il
savait parler aux jeunes et sa catéchèse a encouragé et fortifié notre foi en
Dieu. Je lui en suis reconnaissant car c’est en par-tie grâce à lui que j’ai
encore la foi aujourd’hui... » Au soir du dimanche 25 octobre, vu
l’aggravation de l’état de Paul, son médecin avait souhaité le faire
hospitaliser. Mais alors que l’ambulance arrivait à la porte de l’abbaye, le
Seigneur ouvrait la porte de sa maison pour l’accueillir. Paul peut entrer
désormais dans la joie de son Maître qu’il a fidèlement servi et annoncé !
Jean PEDRONO
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