Le Père Martin van ROY,
décédé à Geldrop, le 8 janvier 1984,
à l'âge de 64 ans.


Martin van Roy est né le 14 avril 1920 à Bakel (Hollande). Il fait profession dans la congrégation du Saint-Esprit le 30 août 1941. Il est ordonné prêtre le 20 juillet 1947. À la consécration à l'apostolat du 10 juillet 1948, il reçoit son obédience pour le vicariat apostolique de Libreville. Parvenu au Gabon, il est affecté à la mission de Zanaga, qui, à cette époque, est rattachée à Libreville, mais qui, à partir du 28 novembre 1958, fera partie du diocèse de Pointe-Noire. Après quelque temps passé à la mission de Mossendjo, le P. van Roy séjournera une dizaine d'années à Sibiti.

Dans un rapport, daté du 21février 1975, il y expose comment l'équipe missionnaire, dont il est l'animateur, organise l'apostolat :

« Notre apostolat [à Sibiti] est entièrement basé sur l'implantation des communautés chrétiennes. Une communauté chrétienne de base comporte des membres : tous les chrétiens ou catéchumènes du village ou du quartier ; et des responsables ayant chacun un ministère propre et qui, ensemble, se groupent en conseil.

« Un secteur est formé de plusieurs communautés, avec ses limites géographiques. Sibiti comporte 4 secteurs : le poste, avec 9 communautés ; le nord (route de Zanaga et de Komono), avec 9 communautés ; le sud (route de Loudima), avec 8 communautés ; l'est (route de Mouyondzi), avec 8 communautés. Komono comporte 2 secteurs : le poste, avec 5 communautés ; le nord (route de Zanaga, par Kigâni), avec 4 communautés.

« Cette structure apporte aux uns et aux autres une prise de conscience de leurs responsabilités réelles… Les difficultés ne sont pas étrangères à cette démarche. Une pédagogie progressive, mais lente, essaye de faire comprendre la nécessité de l'autogestion financière des communautés. La survie et l'épanouissement des communautés dépendent d'une indispensable formation qui devient le rôle spécifique du missionnaire. Dans l'équipe missionnaire, pères, frères, sœurs, chacun devient animateur de l'ensemble, même s'il l'est plus spécialement de l'une ou l'autre communauté. En tournée, chacun a le souci permanent de former, de faire faire, de céder la responsabilité, de croire à la subsidiarité. La tâche du missionnaire ne devient pas plus facile dans une telle perspective, mais elle peut être plus épanouissante, plus effective. Bien des problèmes concrets restent à résoudre : question financière et question de formation, déjà mentionnés ; mais aussi, promotion de l'activité et de la créativité de chaque membre et place des sacrements dans la communauté. »

Le P. van Roy quitte définitivement le Congo en 1977. En Hollande, il sera curé de la paroisse Notre-Dame de Fatima, à Weert, puis de Saint-Jean, à Eindhoven. En 1982, il est nommé aumônier d'une maison de retraite. Il meurt à l'hôpital de Geldrop, le 8 janvier 1984.

Peu avant sa mort, il disait : « Je crois que l’idéal de l’Unité ces dernières années, depuis 1970, a beaucoup influencé et influence encore ma manière de voir, de penser, de faire. Unité veut dire Amour. L’amour donne une autre couleur à tout. C’est ainsi que je peux aller positivement à la rencontre du Seigneur. »

Le père Martin a été pour nous un confrère aimé. Pour les gens il était un pasteur exemplaire. Optimiste et enthousiaste, il allait à la rencontre des gens, il les écoutait, discutait avec eux, cherchait des solutions à leurs problèmes ; il les consolait dans leur moments difficiles.

En mission il a expérimenté que l’annonce de la bonne Nouvelle n’est pas le monopole du prêtre. Par ses communautés de base il a appris à chercher avec elles, en tâtonnant, les parole de libération. Il s’est engagé à fond dans ce mouvement, en essayant de constituer des équipes pastorales, internationales et inter congrégations. L’idéal de l’Unité était pour lui une source d’inspiration et de force.

En Hollande, curé à Weert pendant deux ans, puis à Eindhoven, aussi pendant deux ans, il s'est employé, avec deux autres confrères à organiser le travail pastoral à partir de la communauté chrétienne. Là encore il essayait : il cherchait comment, en tant que communauté de vie, transmettre le message évangélique en le vivant.

Enfin, pendant sa dernière année, le P. van Roy a été aumônier d’une maison de soins pour vieillards : il y était affronté directement à la maladie, la souffrance et la mort. Sa bonté, sa compassion ont été pour beaucoup d’un grand secours dans leurs derniers mois d'existence.

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