Louis VEILLET
Annales du Diocèse de Port-Louis, par Mgr Joseph Mamet 1916 – 1926 ; p. 178


Né le 24 /10/ 1857 à la Salle et Chapelle Aubry (dans l’Anjou, diocèse d’Angers ; premiers vœux à Chevilly, le 23 / 08 / 1885 ; vœux perpétieles à St Pierre de la Martinique, le 20 / 02 / 1899 ; diacre à Chevilly, le 09 / 11 / 1884 ; prêtre à Paris, le 30 / 11 / 1884 ; il a travaillé à Maurice de Sept. 1905 au 18 02 / 1916 puis du 01 / 11 1924 au 08 / 02 / 1925 ; il meurt à Majunga le 20 / 03 / 1925

20 MARS 1925 . Mort à Majunga du R.P. Veillet C.S.Sp. C'est la fin, bien triste, d'une carrière distinguée, variée, mouvementée .

Louis Veillet était Angevin, né à La-Salle-d'Aubry, le 24 octobre 1857 . A la fin de ses études au collège diocésain de Beaupréau, le Supérieur lui rendit ce témoignage : « ...en Veillet les talents dépassent l'ordinaire » . Vers dix-sept ans il entra dans la Congrégation du Saint-Esprit . En 1883, alors qu'il faisait sa théologie à Chevilly, il subit une si violente crise de cafard qu'il se sauva dans sa famille . Tout de suite il comprit sa sottise et la regretta amèrement . Le Père Provincial, averti de son repentir, s'empressa de le rappeler au scolasticat et afin de couper court à toute possibilité de fugue, il l'expédia dans l'Inde enseigner au collège de Pondichéry . Là, il trouva comme Recteur le Père Le Roy, futur Général de la Congrégation ; comme Préfet Apostolique le Père Corbet[2] - qui allait devenir le premier Vicaire Apostolique de Madagascar-Nord (Diégo-, Suarez, Nossi-Bé, Majunga) avec le Siège Titulaire d'Abba ; enfin le Père Rochette de Lempdes .

Retourné en France sous-diacre, il fut ordonné le 30 novembre 1884 par Monseigneur Coldefi, Évêque de Saint-Denis de la Réunion .

L'année suivante il partit pour le collège de Gram-Para au Brésil : il quitta l'établissement à la fin de 1893, complètement dégoûté et de ses écoliers et du pays lui-même .

De Paris, où il s'était rendu, il passa au collège de Beauvais, et de là aux Antilles . Il était vicaire au Mome-Rouge de la Martinique lorsque, le 8 décembre 1896, il se vit envoyé derechef au Brésil - malgré son peu de dilection pour la contrée . En outre, on le chargeait d'une mission fort scabreuse : essayer de maintenir en vie le séminaire-collège de Carmo, à Para . La situation qui l'affrontait était, en fait, sans issue . Un échec complet avait couronné les efforts de son prédécesseur - notre Père Sylvan . Malgré tout, il ne perdit pas courage ; pendant des mois il négocia - avec des résultats toujours négatifs . Il ferma donc l'institution et dit un adieu définitif à la jeune République Brésilienne .

Novembre 1897 le retrouva à la Martinique, Recteur du collège de Saint-Pierre . Treize mois plus tard, au début de 1899, gravement malade au point d'être extrémisé, on dut le diriger sur la Métropole .

Il mit assez longtemps à se rétablir .
Quatre ans à Bordeaux comme supérieur de la Procure et il reprit « sa vie coloniale errante », selon son expression - décembre 1903, Nossi-Bé ; 1905-1916, Maurice : successivement Rivière-Sèche, Sainte-Croix, Souillac, Chemin-Grenier, Quatre-Bomes, Mahébourg ; 1916-1919, la Réunion, Saint-Denis, aumônier de Bonnes Sœurs ; 1919-octobre 1923, Madagascar : Cap d'Ambre dans le Vicariat de Diego-Suarez ; octobre 1913, rentré en France, très maltraité par les fièvres ; 1 novembre 1924, de nouveau à Maurice ; le 8 février 1925, départ pour la France, sa santé exigeant un rapatriement immédiat .

Rendu à Diego-Suarez il lui fallut interrompe la traversée et se faire admettre à l'hôpital de la ville . Un mois plus tard le docteur permit son ré embarquement sur le Dumbea, des Messageries Maritimes . Mais à l'arrivée du paquebot devant Majunga, le médecin du bord et le commandant le déclarèrent hors d'état de continuer le voyage .

C'est là, dans le presbytère, qu'il est décédé, dans sa soixante-huitième année, loin de tous ses champs d'apostolat .

Ceux qui le connaissaient lui rendent ce témoignage unanime : « un religieux liant, affable, jovial, fort sympathique, très capable, très dévoué aussi dans ses multiples emplois » .

Le Père Louis VEILLET, 1857-1925

Né à La Salle-et-Chapelle-Aubry, le 24 octobre 1857, Louis Veillet se sentit porté de bonne heure vers le sacerdoce, et sa mère l'y encouragea par ses prières. Un vieil oncle, curé d'une paroisse voisine, lui permit de passer cinq ans au petit séminaire de Beaupreau. C'est là qu'il entendit le Père Horner lui parler des missions d'Afrique. En 1874, il entrait dans la filière spiritaine, à Langonnet, puis à Chevilly. Il y fit sa profession religieuse le 28 août 1875.

Destiné à parcourir le monde, il commença par l'Inde en 1881. Au collège de Pondichéry, il travailla quatre ans sous les ordres du P. Le Roy et du Préfet apostolique, le P. Corbet. Il revint à Chevilly terminer sa théologie et reçut la prêtrise le 30 novembre 1884.

Dans cette courte notice nous ne pouvons que mentionner les stations de son curriculum vitae. Au Brésil, au collège de Para, il travailla très bien dans des conditions difficiles ; puis à la Martinique, au collège de St-Pierre. Quatre ans à Bordeaux, comme supérieur de' la communauté ; puis Nossi­Bé à Madagascar, puis 1'lle Maurice, puis l'île de la Réunion. Rapatrié sanitaire, il dut s'arrêter à Majunga, où Mgr Pichot le reçut avec grande charité. Ayant accompli son pèlerinage terrestre, ïl fit son entrée au ciel le 20 mars 1925, à 67 ans.

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