Le Frère Gervais VIOLLAND
décédé à Paris, 30 rue Lhomond, le 25 juillet 1983, à l'âge de 80 ans
Le Frère Gervais VIOLLAND, issu d'une famille de six enfants, est né le 9 mars 1903, à DOUVAINE - entre Genève et Thonon, près du lac Léman - dans le diocèse d'Annecy.
Il a 22 ans quand il prononce ses premiers vœux, le 1er juin 1925, à Chevilly. Il est affecté à Haiti, où il restera jusqu'en 1948. Pendant 23 années, il enseignera dans les classes du primaire, au Collège Saint-Martial de Port-au-Prince. Ses confrères relèvent, dès cette époque, sa conscience du devoir, son attention aux élèves, sa discrétion.
En 1949, au terme d'un congé, il est affecté à la Procure des Missions, rue Lhomond. Il y restera 35 ans. Au Service Comptabilité, il sera à la fois, et la cheville ouvrière, et la « mémoire ». Fidèle, consciencieux, compétent, infatigable.
Puis, c'est aussi à la cuisine, au réfectoire, à la vaisselle qu'on le retrouve à tout instant, Il se donne cette occupation pour se distraire de ses chiffres. Pendant de longues années, et jusqu'à son hospitalisation, en 1982, il prépare le café chaque matin. Nous mesurons mal ce que cela peut représenter de dévouement, d'attention à ses frères, de discrétion. Midi et soir, il assure le service des tables ; expéditif et « sans fard » dans sa manière de faire, il n'approuvait pas les retardataires, ni ceux qui prolongeaient sans trop de raison, les conversations... Alors, dans cette maison qui pratique un accueil constant, il lui est arrivé parfois de recevoir quelqu'un d'une façon un peu bourrue ; puis, il revenait aussitôt le servir. Cette délicatesse, c'était son véritable cœur.
Son brusque départ a profondément affecté le personnel qui travaille dans cette communauté : il était proche de chacun en participant à leur tâche quotidienne, et il ne manquait pas de leur manifester, à sa manière, sa délicatesse.
Le Frère GERVAIS était un homme silencieux, effacé ; avec lui, la conversation n'était jamais longue... il se libérait vite par une boutade. Dans cette discrétion aussi, il vivait une fidélité silencieuse à Dieu, par Marie.. Tôt le matin, parfois tard le soir, on le voyait prier, le chapelet à la main.
Le travail a été l'expression de sa vie : le Frère Gervais, c'était « l'homme au tablier ». Un travail accompli au service des autres, et dans une fidélité silencieuse et constante au Seigneur.
Il était l'un des doyens de notre communauté de la rue Lhomond. Aussi, avant de le conduire à Chevilly, nous l'avons longuement entouré de notre prière, et de l'espérance qui présente au Père son serviteur humble et fidèle,
P. Clément PIERS