Le Frère Émile VIRQUIN,

1928-1996


Émile Virquin est né, à Rémonville le 26 avril 1928, dans les Ardennes françaises, région austère qu'il aimait évoquer devant de belles photos des gorges de la Meuse. Il a perdu sa mère à dix ans. Son seul lien familial fut désormais sa sœur aînée, Sœur Véronique, de Saint-Joseph de Cluny. l'enfant fut placé à l'orphelinat de Laval-Dieu, à Monthermé. Il était au "Foyer à la campagne" quand Auteuil le proposa comme postulant au noviciat des Frères en 1944. Il fit profession le 8 septembre 1940, sous le nom de Frère Thomas d'Aquin. A Chevilly, il apprit le métier d'ébéniste avec le Frère Ubald. Ce dernier, vu le caractère un peu rude de son apprenti, l'appelait "Le marcassin des Ardennes !" Ce n'était pas pour déplaire au jeune Frère Thomas, qui aimera se reconnaître dans le sanglier de la forêt ardennaise. Il était grand et fort ; il a toujours gardé un caractère indépendant. Cette rudesse n'est pas incompatible avec un côté artistique, car Frère Thomas cultive aussi la musique.

Il est affecté à Mortain, au jardin et à la ferme ; mais il tâte à d'autres activités, car il aime changer de besogne. Il passera ensuite à Saint-Ilan, de nouveau à la culture. Mais là, lui le terrien, il découvre la mer et les joies de la pêche. Il est ensuite nommé à Cellule, alors noviciat des clercs. Il y exerce ses talents de menuisier et il exploite aussi un gros poulailler, une des ressources de la maison. Revenu à Saint-Ilan, cher à son cœur, il se lance dans la maçon- nerie, montant des murs, pavant des cours, dallant des passages.

En 1975, il rejoint le pays natal et la maison Don-Bosco qui avait accueilli son enfance. Les Sœurs Servantes de Ste-Thérèse avaient succédé aux franciscaines. Mais l'esprit d'Auteuil y était vivant. Pendant douze ans, il travaille à l'entretien et au jardin.

Enfin, sa santé laissant à désirer, il vient à Langonnet. Il s'occupe au verger et rend des services ici et là. Il vit un peu en "solitaire", dans un "vivoir" aménagé dans les anciens ateliers. Dans les derniers mois, il se rend compte avec nous que son état se dégrade sans retour. Au terme d'une longue agonie, il meurt sereinement, le 17 janvier 1996. Il avait 67 ans. Jean FERRON

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