Le Père Georges WACKER
décédé le 18 novembre 1999, à Wolxheim, âgé de 84 ans

Né : 29.11.15, Richwiller (68). Profès : 08.09.35, Orly. Prêtre : 04.04.43, Blotzheim
AFFECTATIONS
FRANCE - Blotzheim, ministère (43-45)
BANGUI - Alindao (45-47) ; Mbaïki (47-61) ; Boali (61-65)
Bangui, cathédrale, hôpital (65-74) ; Bossembélé (75-77) ; Boali, curé (77-78)
FRANCE - Masevaux, aumônier de l'hôpital (78-80) ; Wolxheim, retraite (80-99)

GEORGES est originaire d'une de ces bonnes familles d'Alsace, tout aussi fécondes que généreuses. Voila bien un bon terreau où peuvent naître d'authentiques vocations missionnaires. C'est dans un tel milieu où l'on est peu habitué à ménager sa peine, que le jeune Georges ap-prit ce que voulait dire donner sa vie pour les autres. Et après son ordination, c'est en terre centrafricaine et durant trente-trois ans qu'il va la donner, de façon tout évangélique.

Les conditions de vie et de travail dans ce territoire très pauvre n'étaient pas faciles. Mais Georges, taxé de " fruste " par ses éducateurs à Mortain, n'a jamais eu peur d'une vie rude et frugale. Il en fera son pain quotidien. Il privilégia les tournées à vélo ou à pied, n'emportant avec lui que le minimum : une natte. On peut dire de lui qu'il s'est fait Centrafricain avec les Centrafricains. Dans le vaste secteur encore peu évangélisé où il a travaillé, durement sans doute à certains jours, ses souffrances de jeune missionnaire, qui peut en parler ?

Sa manière toute spartiate de mener son ministère faisait l'admiration des populations qui le rece-vaient, mais pas toujours celle de ses confrères : ceux-ci, parfois, supportaient mal son peu d'attention à leurs exigences minimales de confort. Mais sa grande foi et sa vie de prière ne laissaient personne indifférent et rachetaient bien des incompréhensions. Par ailleurs, il était toujours disponible et aimait rendre service. Plus généreux que compétent, il était toujours prêt à donner un coup de main pour dépanner un véhicule trop lent à démarrer, dénicher le fil mal branché, ou tout autre contretemps. Il était "M. SOS-Secours", comme l'avait qualifié un de ses confrères.

II rentre en France en 1978. Les signes précurseurs de la maladie d'Alzheimer sont là ! Georges va s'enfoncer lentement dans le silence. La communication devient de plus en plus difficile d'année en année. Qu'il est triste de voir l'état dans lequel un missionnaire généreux, un héraut de la Bonne Nouvelle, un semeur d'Evangile et un pasteur aimé peut tomber du fait de la maladie. Grâce à la grande affection que lui vouèrent les Sœurs de Wolxheim, ses proches auront encore droit, de loin en loin, à un sourire. Telle sera durant les dernières années sa seule manière de se dire aux autres. Mais ne serait-elle pas la plus belle ?

En lui faisant la grâce de l'appel à la vie religieuse missionnaire dans la congrégation, Dieu lui avait tout donné. Après lui avoir tout redemandé, il Lui a plu, assurément, de l'ouvrir à la Lumière qui ne finit pas.
Repris d'Antoine MARTIN et Jacques LAMERAND.

Page précédente