Père Charles WILLEM
Décédé à Wolxheim le 11 août 2002, à l'âge de 81 ans.
Né : 20/01/21, Maennolsheim (67). Profès : 29/09/40, Piré. Prêtre : 06/07/47, Chevilly.

AFFECTATIONS :
CAMEROUN : Efok (49-49) ; Nkol-Avolo (49-51) ; Ntui (55-59) ; Bafia (60-62) ; Yoko (62-78) , Ndjolé (78-84).
FRANCE : Neufgrange (84-89) ; Langonnet (89-91) ; Wolxheim (91-2002).


D'une famille très chrétienne, aîné de 5 enfants, Charles WILLEM fait ses études à Neufgrange, Saverne, puis le noviciat à Piré et la philosophie à Langonnet. En 1943, alors qu'il est à Chevilly, il est arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald, au Struthof et à Dachau. 22 mois dans les camps qui lui valurent la Légion d'honneur. Quelques documents précieux, en particulier une lettre écrite au Père Riquet, nous relatent son activité à la prison de Fresnes pour rassembler les prisonniers pour les célébrations. Il était déjà missionnaire.

Après son ordination en 1947, c'est le départ au Cameroun. En 43 ans de présence et de vie apostolique, il est reconnu comme un missionnaire ordonné, travailleur, énergique et même fonceur. A Yoko, loin dans la savane, il construit l'église et fait la moitié de ses tournées à pied car les pistes ne sont pas carrossables.

En 1984, il revient en France et s'occupe de l'Echo des Missions à Neufgrange. Là aussi, son ardeur au travail bouscule parfois les confrères : tout devait être prêt à l'heure ; il ne supportait pas les retards pour l'expédition.

Après quatre ans, il repart pour un court séjour au Cameroun, puis passe une année à Langonnet. En 1991, il nous rejoint à Wolxheim. Là je l'ai connu comme un confrère discret, docile, sans prétention et sans problème, qui vivait et cachait la souffrance de son passé en captivité dans un silence étonnant. De son riche passé en mission, il n'en parlait pas non plus. Il vivait dans le détachement, y compris des biens matériels. Il disait qu'il n'avait besoin de rien et pourtant sa chambre ne contenait que le strict nécessaire.

Homme de prière, toujours présent à la prière commune et, le soir après souper, il visitait encore seul le Seigneur. Aussi longtemps qu'il le pouvait, il tenait à faire la première lecture aux célébrations. Il s'attribuait ce ministère presque comme allant de soi. Malgré son air parfois un peu solitaire, il avait le sens des relations : lors d'un congé, il réunit 180 membres de sa famille.

Après une vie apostolique bien remplie, Charles a vécu sa dernière étape de missionnaire, dans le silence, un relatif dénuement et la prière.
Jean LITSCHGI