Le Père Eugène WILLER
décédé à Strasbourg, le 30 août 1982, à l'âge de 73 ans


Le Père Eugène WILLER naquit à Ottrott (67) le 25 janvier 1909. Après ses études classiques à Saverne, il entra au Noviciat de Neufgrange où il fit profession le 8 septembre 1929. Le 28 octobre 1935, il était ordonné pretre a Montana Il avait tourné son regard vers un champ d'apostolat au grand large dans quelques coins de mission. En fait, il devait être professeur durant 34 ans pour ne s'adonner à la vie paroissiale que pendant 11 ans. Il fut professeur en France : Blotzheim, Allex, St Ilan, Bletterans. Il aimait son travail d'enseignant, il le vivait méticuleusement et avec enthousiasme. Enfin en 1952, il partit pour la Réunion avec la perspective d'un ministère. Il fut nommé... professeur à Cilaos et le resta 17 ans. Pendant ce 'laps de temps, il a contribué à former tout le clergé d'âge moyen, encore en activité dans le diocèse. Mgr Aubry, l'actuel évêque, a été son élève.

Moi-même, je l'ai eu comme professeur. Le Père n'aimait pas traîner et il n'admettait pas que l'on traîne. Que ce soit en classe ou à un exercice de chant, je le revois encore frapper dans les mains : " Hé ! marmaille ! allons ! allons ! " avec son accent alsacien au débit précipité. Pourtant la communication avec lui restait facile : c'est tout son être qui parlait et vibrait. Et quel professeur! Que ce soit en grec ou en latin, en anglais ou en allemand comme en musique, le Père Willer était bien un maître.

S'il avait demandé d'aller outre-mer, au fond, c'était pour essayer d'échapper au professorat. La paroisse de La Rivière allait lui en fournir l'occasion. C'est la moto qui fut notre " salut ", grâce à elle, nous avons pu tenir dans le Cirque de Cilaos, car Cilaos est enchâssée dans les remparts d'un cirque. Elle devint vite célèbre notre " Pusch 250 " qui nous promenait les fins de semaine et pendant les vacances, de paroisse en paroisse, par des chemins invraisemblables, par tous les temps... Et le lundi, les pétarades de la Pusch, dès l'entrée du Cirque, annonçaient aux élèves, hélas ! que les professeurs étaient fidèles au rendez-vous.

Ce ministère hebdomadaire, il le continua 14 ans, en devenant curé de St Philippe et de Ste Rose. Il était simple et " sans façons,,, pacifique et prudent, proche de ses paroissiens et compréhensif... homme de bréviaire et de chapelet. De nombreux télégrammes, coups de téléphone et lettres, ainsi qu'une belle couronne mortuaire, témoignèrent de la reconnaissance de ses paroissiens. Tout cela était symbole de prière de leur part.
P. René PAYET, prêtre réunionais

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