Le Père Joseph WIRTH

Né : 05 Mars 1919 à Mulhouse (68);
Profès : 02 octobre 1942 à Cellule
Prêtre: 05 octobre 1947 à Chevilly;
Décès: 20 mai 2014 est décédé à Schirmeck (67)

AFFECTATIONS :
RCA:
Kaga Bandoro (48-55); Sibut: (56-57); Dekoa (57-58); Séminaire Sibut (58-61; professeur); Sibut Paroisse (61-68); Djoukou (68-72); Damara (72-82); Séminaire Sibut (82-2003; professeur); FRANCE: Wolxheim (2003-2014; retraite)

La longue vie du P. Joseph WIRTH - il est décédé à l'âge de 95 ans - se résume en deux mots: une vocation missionnaire et un pays, la République centrafricaine. Joseph entre au collège épiscopal de Zillisheim avant de poursuivre ses études à l'Ecole Saint-Florent de Saverne. Là, il fera la connaissance de Pierre BATTMANN qui restera pour lui un fidèle ami. Mobilisé en 39, élève-officier à Versailles de 40 à 41, il entre au noviciat à Cellule, y fait profession et est ordonné prêtre le 5 octobre 47
. Pour son affectation missionnaire, le P. WIRTH aurait aimé le Sénégal, mais avec un nom commençant par W, il est le dernier des 58 Pères en attente d'une obédience et hérite ainsi d'une destination pas trop demandée: l'Oubangui-Chari, la future RCA.
En décembre 48, il embarque à Bordeaux, débarque à Pointe-Noire puis par le chemin de fer rejoint Brazzaville, et ensuite, en remontant par bateau les fleuves Congo et Oubangui, arrive à Bangui. De là, peu avant Noël, il rejoint enfin son premier poste, Fort-Crampel, aujourd'hui Kaga-Bandoro. Après cette première mission, ce seront Sibut-paroisse, Dekoa, Djoukou puis 10 ans à Damara, et pour terminer, 21 ans comme professeur au petit-séminaire de Sibut. Inutile de dire que l'épreuve dont souffre la Centrafrique a attristé le P. WIRTH ces dernières années.
En 55 années de présence, le P. WIRTH aura été témoin et acteur de deux changements. Le passage, pour la RCA, du statut de colonie à l'indépendance et la constitution d'une Eglise centrafricaine. Il a beaucoup contribué à l'émergence de cette Eglise, comme pasteur et comme formateur du clergé centrafricain. La France et la Centrafrique reconnaîtront ses mérites en le faisant Chevalier de la Légion d'Honneur en octobre 90, Chevalier des Palmes académiques en mai 97 et Commandeur de l'ordre du Mérite Centrafricain le 6 juin 2001.
Ses dernières années en Centrafrique ont été marquées par les troubles accompagnant la prise de pouvoir par le Gral Bozizé. En février 2003, avec les séminaristes et quelques maigres bagages, il doit fuir Sibut, se réfugier à Bangui puis rentrer en France, en juin 2003, alors qu'il aurait aimé finir ses jours en Centrafrique.
En septembre 2003, il arrive à la Maison Saint-Léon, où il retrouve son ami, le P. Pierre BATTMANN, missionnaire au Cameroun, et comme lui Chevalier de la Légion d'Honneur. Cet ami de jeunesse deviendra son soutien dans la vieillesse. À Wolxheim, Joseph participe à l'animation des liturgies dans notre chapelle et dans des communautés voisines. Très agréable pour sa simplicité, sa bonne humeur, son côté malicieux, il aimait raconter les anecdotes qui ont émaillé sa longue vie missionnaire. Il appréciait particulièrement les parties de dominos ou de scrabble avec le groupe des bénévoles, ou encore les rencontres des Membres de la Légion d'Honneur du comité de Molsheim-Sélestat. Les années passant, il a dû faire face à plusieurs maladies, jusqu'à son admission, le 12 mai dernier, à la Clinique St Luc de Schirmeck pour soins palliatifs. C'est là-bas, quelques instants après avoir reçu la visite d'un de ses neveux, qu'il est décédé, sereinement, autour de midi.
De là-haut, il prie désormais, avec nous tous, pour que la justice et la paix reviennent dans ce pays qu'il a aimé et servi pendant de si longues années, la République Centrafricaine.
Jean Paul HOCH
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