Une Page d'Histoire

Pages tragiques : Disparus et martyrs

Un « martyr » de plus, au Congo Brazzaville :

le Père Jean Guth


P.Guy Pannier, spiritain


Le Père Guy Pannier, spiritain, né en 1923 a passé trente ans au Congo-Brazzaville de 1951 à 1976 à Pointe-Noire et de 1987 à 1991 à Brazzaville. Rentré en France, en 1993 après deux années au Gabon, il exerce des fonctions à l'Économat provincial. Ensuite à Chevilly il utilise son temps de "retraité" dans la vulgarisation informatique des "Sources spiritaines" et en continuant à s'intéresser à l'histoire de l'Évangélisation du Congo jusqu'à son décès en août 2016


 

A la suite de bien d’autres témoins de la foi comme l’abbé Louis Badila et le Cardinal Émile Biayenda, le P. Jean Guth est venu s’ajouter, en 2003, à la liste des Témoins de la foi chrétienne au Congo-Brazzaville.


Le Père Jean Guth

Qui était le Père Jean Guth que l’Archevêque de Brazzaville a lui même qualifié de martyr lors de son inhumation ? Spiritain, né en Normandie en 1939 d’une famille alsacienne installée dans l’Orne, Jean Guth est prêtre en 1966 et rejoint Brazzaville. Excepté un séjour de cinq ans en France, Jean a passé plus de 30 ans de sa vie au Congo. Il a été kidnappé par des forces rebelles en avril 2003 et a été retrouvé mort plusieurs mois plus tard au 10 août.

L’évêque de Kinkala, Mgr Louis Portella, lors de son inhumation le décrivait ainsi : « Oui, chers frères et sœurs, l’itinéraire paradoxal suivi par Jean Guth, surtout ces dernières années, depuis son installation à Mayama, nous fait penser à l’apôtre Paul et au Seigneur Jésus lui-même. Voilà un véritable fils de Libermann qui a planté sa tente dans un peuple, une région : celle du Pool. Il l’a vraiment épousée. Allant jusqu’à maîtriser les subtilités de la langue, et parlant de la culture du lieu. Vivant dans une simplicité extrême, se contentant même de se nourrir dont se nourrissaient les populations, parmi lesquelles il était. Mais cet enfouissement était pour le relèvement de son peuple. Travailleur acharné, rigoureux, constructeur infatigable, il avait, bien sur, réhabilité l’église de Mayama. Mais il est allé plus loin. Il avait commencé à lancer le maraîchage. Il avait un grand projet d’électrification et d’adduction d’eau, grâce à des financements extérieurs.

C’est donc cet homme, Congolais dans l’âme, parce que missionnaire, respecté et vénéré dans la région comme un « n’kaka » (grand-père), celui qui va être torturé, suicidé, humilié, ballotté par ci par-là, par ses propres fils, ses propres petit-fils, ses propres « batekolos » (petits-enfants). Faut-il dire qu’il est venu chez les siens et que les siens ne l’ont pas reçu ? Je ne le pense pas, il s’agit plutôt d’une génération de fils perdus : ayant effectivement perdu les vrais repères de la vie, devenus sans foi ni loi. Et malheureusement utilisés par les responsables. »

Quelle a été son histoire ?

            Affecté d’abord aux environs de Brazzaville, il rejoint en 1976 la mission de Kindamba où, très doué pour les constructions, il restaure et embellit l’église de la mission, tout en y exerçant un ministère pastoral intense. Un temps  de congé et le voilà de nouveau à Brazzaville où, en 1985, il s’attaque à l’agrandissement d’une nouvelles église et à la construction de deux bâtiments d’habitation au nouveau scolasticat spiritain de Kinsoundi. Ses talents de constructeur confirmés, il part au nord de Brazzaville, pour la nouvelle mission de Massengo dans laquelle il construit aussi des chapelles de villages. Chaque fois qu’il terminait un grand chantier, il prenait un temps de transition bien utile : ce sera l’expérience de la région des plateaux, à Lékana, puis de nouveau à Massengo et, en 1994, il se découvre un nouveau territoire de mission : Mayama, une paroisse pour laquelle l’Évêque n’a pas trouvé de prêtre. Répondant aux vœux du Père Libermann, Jean Guth, volontaire prend l’animation de cette paroisse qui est, en fait, à reconstruire ; il réhabilite la vieille église, mais la fameuse guerre civile 1998 détruit tout et Jean est bloqué dans sa mission. C’est déjà le commencement d’une période dont lui-même nous a donné une description, j’en dégage les points principaux :

            « le 18 décembre 1998, les rebelles attaquent : onze rebelles et une roquette font fuir près de 150 militaires… [...] le lendemain un jardinier me propose de partir avec lui à Brazzaville. Je n’ai pas de raison de quitter mes gens. Je suis bien connu des rebelles. De fait tout se passe bien et, par rapport au reste de la région, nous passons des jours tranquilles… nous fêtons Noël et Pâques normalement. »

Entre avril et juin, les hélicoptères bombardent le village et lancent des tracts demandant à la population de rejeter  les rebelles : « mais comment faire ? Ils ont des armes et quand ils viennent me demander de réparer leurs roues crevées, je ne peux que m’exécuter. Ils savent que j’ai toujours rendu ce service aux commerçants autrefois. »

            Depuis le 18 décembre, Jean  n’a plus aucun contact avec Brazzaville. Le 10 juin il se décide à partir à pied et séjourne dans des villages. Le 14, il retourne à Mayama, il y a des combats, toute la population a fui, il part à pied à Brazzaville. Il va ainsi marcher cinq jours, dormir dans la forêt ou dans de petits villages, tantôt seul, tantôt accompagné par des jeunes hommes qui l’aident. Le 19, il arrive à Kingoma, à 17 km de Brazzaville ; Il y était connu et on le conduit à Brazzaville : « là, j’ai su combien beaucoup étaient inquiets à mon égard. Je n’ai connu aucun problème pour me nourrir ni aucun problème de santé… Avant tout, il faut rendre grâce à Dieu pour le bien qui a pu se faire pendant ces six mois… »

            Cet épisode de sa vie fait comprendre pourquoi on a été si confiant au moment de son enlèvement en avril 2003. Il avait tout ce qu’il fallait pour vivre des épreuves de ce genre et s’en tirer et c’est bien pourquoi ceux qui l’ont pris en avril 2002 ont fait le nécessaire pour qu’il ne puisse s’échapper en lui sectionnant le tendon d’Achille.

            C’est encore à Mgr Louis Portella, son Evêque, que nous empruntons les détails connus de cette dernière étape : Le dernier souvenir que je garde du Père Jean Guth est celui de la rencontre des ouvriers apostoliques [...] les 19, 20 et 21 mars 2002. [...] Jean Guth était bien au rendez-vous avec tous les autres, après avoir subi les tribulations de cette fameuse route… D’ailleurs ce n’était pas cela qui pouvait l’arrêter, lui qui avait lié sa vie à celle des pauvres, aux populations rurales, soumises à des conditions de vie de plus en plus précaires. Il n’en était pas à son premier calvaire, ni hélas à son dernier…

            ... Ma première visite pastorale devait commencer chez lui. Du 12 au 17 avril, il devait m’accueillir à Kindamba ; et du 17 au 22 avril, il devait m’accueillir à Mayama , mais le Seigneur, le Maître de l’histoire en a disposé autrement.

D’après les informations dont nous disposons, le Père Jean Guth, après avoir accueilli l’Abbé Camille Biemoundonga (venu l’aider pour Pâques), a quitté Mayama pour rejoindre Kindamba. ... C’est dans la soirée du Samedi Saint, le 30 mars, que le drame a commencé. Coups de feu, panique générale, appels de la Force Publique à quitter les maisons : pillages, rançonnages, tout est de la partie. Jean Guth, lui aussi, a été sommé de débourser aux jeunes de la Force Publique, la somme d’argent qu’il détenait pour les frais de son séjour.

A cause de ce climat malsain, il décide de rejoindre Mayama, aussitôt après la Pâques. Malgré, nous a-t-on dit, l’avis contraire du Sous-préfet de Kidamba qui l’en aurait dissuadé. C’est sur le chemin du retour qu’il est appréhendé par un groupe de Ninjas. Ici commençait pour Jean Guth, alors que partout ailleurs on célébrait dans l’allégresse, la Résurrection du Seigneur, un long chemin de croix qui va durer quatre mois et dix jours, du 31 mars au 10 août. Ainsi, à partir de ce saint jour de Pâques, Jean Guth n’a eu aucune communication, ni avec ses frères de la Congrégation du Saint-Esprit, ni avec ses frères et sœurs, ouvriers apostoliques de Kinkala, encore moins avec ses parents et supérieurs : une solitude que nous pouvons deviner cruelle et intolérable. »

« Comment est mort Père Guth ?

Selon un recoupement de témoignages que nous avons fait, Père Guth était très malade au moment ou les ninjas, ses ravisseurs, se trouvèrent dans les environs de Mayama. Il souffrait, en plus de sa plaie, à cause du tendon coupé, d’hypotension et de paludisme et il ne voulait plus s’alimenter. Un villageois l’ayant vu au début du mois d’août, a rapporté qu’il parlait bien, en français et en lari, mais ne pouvait pas marcher. Il fut transporté au village Louolo. C’est là que quelques jours plus tard, des villageois ont appris la nouvelle de la mort du Père. (Semaine Africaine  n°2381- 26/09/2002)

Il est mort le 10 août vers 17 heures et a été inhumé sommairement avant la tombée de la nuit, selon les témoins. Dès que cela a été su, un hélicoptère est allé sur place ; avec l’aide des gendarmes de l’ambassade de France et de gendarmes congolais, le supérieur spiritain a reconnu le corps et le transfert a été fait à la morgue de Brazzaville. L’autopsie a révélé que Jean avait subi des sévices répétés, avec plusieurs dents cassées, le sternum fracturé et le tendon d’Achille gauche coupé.

On a retrouvé sur lui une page arrachée d’un livret, sur laquelle il a noté, d’une écriture très fine, le déroulement du mois d’avril, son parcours en forêt, les noms de ceux qui l’ont aidé, son cheminement. Il parle d’un certain Freddy qui semble avoir été mêlé à une demande de rançon. Rien sur les autres mois, aucune acrimonie, aucune plainte

Pourtant, le 4 août, dans un souci de mettre toutes ses affaires en ordre, il reprend le papier pour donner des indications sur les dépôts d’argent qui existent à la Maison Libermann et la Procure des Missions de Paris pour la construction de l’église de Mayama, des dépôts appartenant à diverses personnes. Il demande qu’on récompense plusieurs personnes qui l’ont aidé et les villages qui l’ont nourri. On trouvera ci-dessous la transcription exacte de ce papier, c’est la relique d’un « martyr » !

Pourquoi ?

« Le Père Jean Guth aura été probablement dans le monde, l’otage français qui n’aura pas beaucoup ému l’opinion publique de son pays. Un otage presque ignoré. Pour les uns, il ne servait de rien de faire du bruit autour de cette affaire, pour ne pas donner de publicité à Ntumi (son présumé ravisseur). Pour les autres, il fallait être discret pour ne pas mettre sa vie en danger. [...] Même l’Église catholique au Congo-Brazza est restée plutôt discrète sur ce sujet… » Ainsi s’exprimait Jöel Nsoni, éditorialiste de  « La Semaine Africaine », le 26 septembre 2002.

Au delà de ces discussions qui ont eu lieu pendant et après sa disparition sur les démarches qu’on aurait du ou pu faire, il faut simplement reprendre ici la demande de pardon faite au nom de l’Église du Congo par Mgr Portella, mais aussi par le Nonce apostolique au Congo :

            Au niveau de l’épiscopat du Congo, nous avons proposé la voie incontournable du dialogue, pour sauver sa vie ainsi que celles d’autres personnes et alléger les souffrances d’autres populations. Hélas ! C’est sûr, on ne fait jamais assez pour sauver la vie d’un frère. Et, à ce titre, nous n’hésitons pas à demander humblement pardon au Seigneur, et à toi, Jean, pour ce que nous aurions pu et du faire encore et que nous n’avons pas fait….

            Durant ton long calvaire marqué par un quasi total et lourd silence, de la part de ces autorités, de notre part à nous Église, soit de la part d’autres personnes [...] pour cela nous implorons humblement et publiquement ton pardon comme nous l’implorons pour tes ravisseurs inhumains…

Et nous savons de source sure, que les Spiritains et l’Église du Congo ont versé une forte somme à une demande de rançon des rebelles : sans illusions… mais parce que « ainsi on ne pourra pas dire que tout n’a pas été tenté pour sauver le Père Guth » ; l’argent a été réuni et remis à l’intermédiaire… sans effet.

La mort du Père Jean Guth et ses circonstances, a eu un retentissement énorme au Congo. Elle fut l’occasion pour les Evêques, le jour de l’enterrement, devant les autorités publiques venues à cette occasion, par la voix de Mgr Milandou, Archevêque de Brazzaville, d’une prise de position extrêmement vigoureuse. Rappelant les souffrances et la mort de Jean Guth, le Président de la Conférence épiscopale, la relie à toutes les violence faites à l’Eglise et à ses ministres depuis 1950 : énumération des arrestations et tortures des années 60, de l’assassinat du Cardinal Biayenda et, dans les années récentes de trois prêtres et aussi de pasteurs protestants en mission de paix ; pillages et destructions de missions en toute impunité…

 « Il n’y a pas que l’Église qui subit cet état de choses : les populations aussi en voient de toutes les couleurs (exactions, et menaces, pillages, braquages, destructions des maisons, détôlage, viols des filles et des vieilles, enlèvements et disparitions et même abattage des arbres fruitiers. [...] Jusqu’à ce jour, tous ces bourreaux de tous bords se promènent sans être inquiétés et continuent de narguer leurs victimes. Depuis des décennies il n’y a jamais eu de procès, pas même la moindre réprobation.

[...] Le scandale est que l’Église, qui est la première victime des hommes en armes, de quelque coté qu’elle soit est accusée de ne rien faire pour défendre et protéger ses membres et ses biens. Elle n’a rien fait dit-on pour la libération du Père Jean Guth des mains de nijnjas nsiloulou. Au Congo comme ailleurs, l’Eglise a la mission de former les consciences. C’est dans cette perspective qu’elle a prôné et privilégié la voie royale du dialogue dans ses contacts avec l’Etat a qui revient la mission d’assurer la sécurité des personnes. [...] l’Eglise a mené plusieurs démarches connues auprès de autorités publiques pour qu’un cessez-le-feu permette le dialogue indispensable à l’arrêt des hostilités a la libération des otages et de tous ceux que les opérations militaires retenaient dans les forêts. [...] La réponse constante était que l’on ne pouvait, à ce stade, arrêter les opérations militaires sensées venir à bout des rebelles  terroristes. »

            Tout le reste du message était un appel aux différentes factions et aux autorités pour privilégier la voie de la réconciliation, l’aide à la jeunesse déboussolée, le renoncement aux armes. En terminant l’Archevêque disait : « Nous prions pour que le sacrifice du Père Jean Guth, qui s’ajoute à tous les martyrs de ce pays, nous obtienne, justice, réconciliation, paix et prospérités. »

            Voilà l’histoire de Jean Guth, missionnaire spiritain, bâtisseur d’églises, de chapelles, de séminaires, mais surtout, en union profonde avec son Evêque, de communautés chrétiennes conscientes de leur rôle dans l’évolution de leur pays. Toujours volontaire pour vivre parmi son peuple, inconscient comme on peut l’être quand on se confie au Seigneur et que l’on sait qu’il est toujours avec nous, sachant très bien les risques qu’il courrait, pendant quatre mois et dix jours, Jean Guth a livré sa vie pour son peuple à l’exemple du Christ dont il venait de méditer et de vivre la victoire sur la mort. Dans ses dernières notes, pas un mot de colère, simplement des remerciements à ceux qui l’ont aidé.  « Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. ». Cela a du être, pour lui aussi, la dernière pensée qui l’a animé.

Transcription du texte manuscrit trouvé sur Jean Guth à sa mort.

31 mars 15 h à Loukouo coupe-jarret.  Lien défait par Moueka vers 17 h.

1er avril : suturé par Boloko

5 avril : passage de nombreux ninjas qui désapprouvent et qui s’efforcent de m’être agréables.

7 avril   évacué au Nganda du, mais pas de médicaments Sala.

14 dans la soirée évacué à Trécua (?) (Gabriel Bifula)

    Soins infirmiers le 15, les gens (?) de Trecua me nourrissent.

     Infection secondaire (bactéries)

20 Vz est bombardé (impressionnant) vers 19 heures

21-22 journées en foret, nuit à la maison

23-24-25 jours et nuits en foret

 soir du 25, départ à pied chez le pasteur (5 km)  on dort à l’entrée de la foret ; 26 on dort dans un (hutte ?)

27 au soir départ  à Salabiaku, on dort dans la forêt entre Madzaka et Salabiaku (ceux qui devaient me porter se tirent les uns après les autres.  28,  nuit dans la forêt avant Salabiaku. 29  Je marche de (?) jusqu’à la forêt avant Salabiaku. On me porte jusqu’à Mbanza-Nkolo.

30 départ à 4 heures on traverse la Mukala.

     J’attends qu’on vienne me chercher.

     A 18h je commence à monter vers Kianana (?)

     A la tombée de la nuit, je rencontre des jeunes venus de Tsiémo  qui viennent me chercher. On arrive vers 2h du matin

31 repos et soir à Tsiemo

A 4h du matin, le 1er  on va me cacher dans la foret où on a préparé un abri. A 20 h on vient m’apprendre que Freddy somme le village de me faire rejoindre les « touchés » ( ?) sous peine d’incendier le village. Je ne peux sortir la nuit, on verra demain.

Le 2 vers 8h après csult (consultation ?) du chef de village Jupe ( ?) va à la recherche de la vérité ou d’1 cpromis. Retour vers 16h, je dois partir.

A 17h en brouette jusqu’à 21h. Je reste dans ce village jusqu’au jeudi mais les hélicos bombardent et je descend dans la forêt ou se trouve un hangar que Jupe arrange bien ou je suis à ce jour, le 16 VI. Les Xtiens me font parvenir du manioc et des citrons et des « menkaouas » + nkaba et tarots qqes oranges. Je mange à ma faim (sans oublier les arachides (2 œufs)

Le 4.8 03  Il y a sur mon compte à Libermann. et Rue Lhomond -    12 M  OPM pour église My    (Il s’agit de francs CFA)

500.000  S.P. My

 ?   Alain Pompath   dépôt voir son carnet

 ?   Nzikamana  dépôt  voir son carnet  + ou – 100.000 frs

350.000 caisse hôpital . Je crois qu’il y a un compte Monique Makouba  si on vient demander

     Remettre à Jean-Pierre SAN… ?  500.000 F(xxx) pour son dévouement depuis la 1ère heure parmi les jeunes Ninjas

La chorale de Kintanou ont aussi un dépôt de 2 ou 350.000

L’argent des vaches de R.Zan…. ? et Master doit être considéré comme perdu (le dépôt était à My)

Sur les indications de J.P. Sinag, je souhaite que soient généreusement récompensés ceux qui m’ont nourri Ts… ?, Tsiemo et transporté : garçons de Tsiémo , voir Papa Makanga

(xxx  je dis bien cinq cent mille francs



Congo Brazzaville: Mort du P. Jean Guth, prisonnier des « Ninjas »

CITE DU VATICAN, Vendredi 27 septembre 2002 (ZENIT.org) – Après plus de deux mois de détention, le P. Jean Guth, missionnaire français enlevé au cours de la deuxième semaine de Pâques par les rebelles « Ninjas » dans la région du Pool (dans le sud du Congo Brazzaville) est décédé, annonce l’agence missionnaire italienne Misna.

27 septembre 2002RedactionOrganisations caritatives, humanitaires

La nouvelle a été annoncée par la Congrégation des Pères du Saint-Esprit (les Spiritains) contactés par Misna à Brazzaville.

On ignore, pour le moment, les conditions dans lesquelles le religieux a été détenu et les causes de sa mort.

La même source précise que l’armée française a mis à disposition un appareil pour le transport de la dépouille du prêtre.

Le P. Guth, curé de la paroisse de Mayama (à 80 kilomètres au nord de la capitale) avait été enlevé le 31 mars dernier par des miliciens liés à l’ancien premier ministre Bernard Kolelas alors qu’il revenait chez lui de Kindamba, une localité distante de quelque 50 kilomètres.

Malgré les appels répétés des autorités religieuses et civiles, sa libération n’a pas été possible. Le président Sassou Nguessou n’avait pas hésité à qualifier l’enlèvement du religieux d’acte terroriste.

Le missionnaire vivait au Congo Brazzaville depuis 1967. Il avait vécu un premier temps dans le Pool – à l’intérieur du pays -, ensuite dans le nord du pays avant de se rapprocher de nouveau de la capitale quand, en 1994, il avait fondé la paroisse de Mayama.



La Semaine Africaine du 26 septembre 2002(Brazzaville),



Depuis le mois d’août, la nouvelle avait pris l’allure d’une rumeur persistante. Maintenant, elle est officielle. Les Forces armées congolaises en ont informé l’ambassade de France au Congo. A son tour, celle-ci a informé, officiellement, la communauté des Pères spiritains à Brazzaville. Père Jean Guth, missionnaire spiritain de nationalité française, curé de la paroisse Saint-Pierre Claver de Mayama (région du Pool), est décédé de maladie, probablement le 10 août 2002. Il avait été pris en otage par les hommes de Ntumi, le 30 avril 2002, après lui avoir coupé un tendon. Ntumi l’a traîné partout dans ses cachettes en forêt.

Père Jean Guth aura été probablement dans le monde, l’otage français qui n’aurait pas beaucoup ému l’opinion publique de son pays. Un otage presqu’ignoré. Pour les uns, il ne servait à rien de faire du bruit autour de cette affaire, pour ne pas donner de publicité à Ntumi. Pour les autres, il fallait être discret pour ne pas mettre sa vie en danger. Ntumi, quant à lui, n’a jamais réclamé de rançon ni même cherché à monnayer son otage contre d’éventuelles négociations avec le pouvoir de Brazzaville. Même l’Eglise catholique au Congo-Brazzaville est plutôt restée discrète sur le sujet. C’est à Pointe-Noire, à l’issue d’un sommet tripartite avec ses homologues d’Angola et du Gabon, que Denis Sassou Nguesso s’est exprimé, pour la première fois, sur cette affaire, en condamnant cet acte terroriste de prise d’otage par Ntumi.

Et puis, il y a eu un silence radio. Des rumeurs, des témoignages rapportés par des villageois, dans le flou total, le donnaient de plus en plus mort. On a de nouveau parlé de Père Guth, à la veille de l’arrivée en France, du président congolais, la semaine dernière. Sa famille, qui détenait la seule bande vidéo tournée en captivité, au mois de mai, par ses ravisseurs ninjas, a attendu longtemps pour la mettre à la disposition des médias. La chaîne de télévision française, Tf1, pouvait ainsi parler d’un otage français quelque part au Congo-Brazzaville. Or, l’otage était déjà mort.

Il restait à officialiser cette terrible nouvelle. C’est ce que les Fac (Forces armées congolais) ont fait auprès de l’ambassade de France. En apprenant cette nouvelle, sa famille, en France, a demandé l’identification du corps sans laquelle elle ne croit pas à cette nouvelle.

Comment est mort Père Guth ? Selon un recoupement de témoignages que nous avons fait, Père Guth était très malade, au moment où les ninjas, ses ravisseurs, se trouvaient dans les environs de Mayama. Il souffrait, en plus de sa plaie à cause du tendon coupé, d’hypotension et du paludisme et il ne voulait plus s’alimenter. Un villageois l’ayant vu vers le début du mois d’août, a rapporté qu’il parlait bien, en français et en lari, mais ne pouvait pas marcher. A ce moment-là, les ninjas cherchaient à gagner la forêt de Bangou, située entre Mindouli et Kindamba. Quelques ninjas ont placé Père Guth sur un radeau, sur la rivière Louolo qui se jette sur le Niari. C’est de cette manière que Père Guth et d’autres ninjas blessés ou malades, sont arrivés au village Louolo, à l’entrée de la forêt de Bangou.

C’est là que quelques jours plus tard, des villageois ont appris la mort du Père. Il serait enterré à la sauvette, sans cercueil, dans un petit village proche, qui s’appelle C.i.b.b (du nom d’une ancienne compagnie d’exploitation forestière), d’autres parlent du village Kimonika, à côté d’un petit pont. Un ninja aurait pris ses sandales, pour les porter, nous a confirmé un témoin. Cette zone serait accessible ; puisque Ntumi se serait déplacé. Il ne serait plus dans la forêt de Bangou. Le pire que l’on craignait est arrivé. Cela n’arrangera-t-il pas tout le monde ? Puisqu’on ne parlera plus d’otage français, à défaut de n’avoir pris aucun risque pour le délivrer.

Joël Nsoni

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