UMOJA
Bulletin Ministère Spiritain avec les Réfugiés, Personnes Déplacées et Demandeurs d’asile

- Janvier 2007

P.O.Box 30145, Mayville 4058, South Africa. Tel-Fax: + 27 (0)31 261 23 77. E-mail: refpascdbn@iafrica.com

UMOJA         

Après le départ des Mages, l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : ‘Lève-toi ; prends l’enfant, et fuis en Egypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant, pour le faire périr.’ Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Egypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode. ( Mt. 2 : 13-15)


Chers confrères et amis spiritains,

En premier lieu je souhaite à vous tous une Heureuse Année 2008 : ‘Gloire à Dieu et paix aux hommes qu’il aime’... que cette paix de Dieu soit avec vous tous ! J’espère que vous vous portez bien et que votre ‘apostolat’ auprès des réfugiés, demandeurs d’asile et personnes déplacées vous donne une paix et une joie profonde. Je voudrais dédier ce numéro d’UMOJA aux familles des réfugiés, demandeurs d’asile et personnes déplacées. Le premier jour de l’an nous fêtons la Journée Mondiale de la Paix et le Dimanche qui suit Noël nous célébrons la Sainte Famille : selon  l’Evangéliste, après l’Epiphanie a dû fuir en Egypte ‘car Hérode va rechercher l’enfant, pour le faire périr’. Ici on pourrait trouver la raison de la date de la Journée Mondiale des Réfugiés fixée par l’Eglise... Combien parmi nos confrères ou parents se souvienent de leur fuite, avec ou sans leurs familles ou relatives, même à l’étranger... Peut-être nous aussi, avons-nous dû fuir un jour... et prendre refuge... Ces expériences peuvent nous aider à comprendre les peines et difficultés de tant de réfugiés de guerre. Dans notre ministère auprès de ces personnes abandonnées nous offrons notre aide à travers notre pastorale et tant d’activités charitables. Toutes nos institutions et nos centres Spiritains partout dans le monde sont un témoignage de ce Ministère Spiritain.

En effet, comme décrit dans le dernier numéro de notre Bulletin, c’était le thème de notre Rencontre  Internationale du mois d’avril dernier. Plusieurs revues Spiritaines  entre autres  « Vie Spiritaine », « Pentecôte sur Le Monde » (n° 888 Sept. – Oct.2007), notre dernier Bulletin etc... n’ont pas seulement mentioné cette Rencontre mais également publié des rapports vraiment intéressants, même passionants. Que tous ceux qui travaillent pour ces revues trouvent ici l’expression de toute notre gratitude pour cette publicité importante.

Permettez-moi de revenir sur quelques points forts tirés du travail fait durant et après cette Réunion :

1.      Depuis sa fondation, la Congrégation du Saint Esprit se sent spécialement proche des personnes les plus marginalisées, abandonnées et sans voix. Aujourd’hui nos confrères ont ressenti un appel spécial à prendre fait et cause de tout leur cœur pour les réfugiés, les demandeurs d’asile, les personnes déplacées et tous ceux qui fuient à cause des souffrances et des épreuves dans leur propre pays. Nous pouvons tous nous joindre à cet effort par nos prières et notre solidarité.
2.      Comment pouvons-nous aider les réfugiés, demandeurs d’asile et personnes déplacées en souffrance qui ont dû se séparer de leurs familles. Ils vivent dans un état de trauma et de stress émotionnel dans des camps ou des villes dans des pays étrangers.  Cette situation peut devenir insupportable sans parler des risques d’exploitation ou d’abus sexuels...
3.      En plus de l’aide à une guérison de ‘plaies de coeurs’, cette pastorale cherche également à offrir le support de la Communauté chrétienne, capable de rétablir le respect, l’amour et la paix !
4.      Seulement un tiers des réfugiés sont reconnus officiellement comme tels parce qu’ils ont franchi une frontière internationale. Les autres deux tiers sont appelés des ‘déplacés internes’, parce qu’ils restent dans leur propre pays. Ils ont été arrachés à leurs domiciles pour beaucoup de raisons semblables à celle des réfugiés. Citons l’exemple du Darfour au Soudan. Persécutés voire agressés par leurs propres gouvernements, ces déplacés se retrouvent souvent dans des conditions pires que celles des réfugiés. Aucune agence internationale n’a de mandat pour s’occuper d’eux, même s’ils font de plus en plus l’objet de la préoccupation des organisations humanitaires.
J’étais écœuré d’apprendre que quatre millions d’Irakiens ont fui leur maison depuis le début de la seconde guerre d’Irak. Il s’agit de l’exode le plus massif de population jamais vu au Moyen Orient et il éclipse ce qu’on a vu en Europe depuis la première Guerre Mondiale. Quatre millions d’Irakiens, soit un Irakien sur sept, ont fui leur maison ! Les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont beau ne pas penser au désastre qui est arrivé à l’Irak depuis leur occupation, les bidonvilles bondés en Irak et dans les pays voisins deviennent impossibles à ignorer. Pourtant, tandis que les Etats Unis et le Royaume Uni veulent bien témoigner de la sympathie pour la cause des réfugiés en Afrique, ils ignorent ou méconnaissent une tragédie bien plus grande qui est en grande mesure provoquée par eux. Des donateurs potentiels hésitent à dépenser de l’argent pour l’Iraq, avançant que ce pays a de grands revenus pétroliers. Ils ne se rendent pas compte ou n’ont pas connaissance du fait que l’administration de l’Iraq s’est effondrée en dehors de la « zone verte » de Bagdad. Les Etats Unis dépensent 2 milliards de dollars par semaine pour des opérations militaires en Iraq selon le Service de recherche du Congrès, mais beaucoup d’Irakiens meurent parce qu’ils manquent d’eau potable dont le coût ne dépasse pas quelques sous.
Dans son mesage du 09/09/2007 le P. Jean-Paul Hoch, notre Supérieur Général m’écrivait : « Au chapitre du Nigeria, il y avait deux délégués spiritains du Zimbabwe. Ils nous ont beauoup parlé de la dramatique situation du pays et des conséquences négatives sur la vie de notre disctrict spiritain. Peut-être serait-il bon de prendre contact avec le supérieur du District pour voir comment aider le mieux possible les réfugiés venant de ce pays ». Oui, j’ai pris contact avec le supérieur de ce District, le P. Sylvester Igbaoanyika pour voir comment aider le mieux possible les réfugiés venant de ce pays. Le P. Sylvester me répond : Au Zimbabwe nous vivons une situation terrible. Elle est pire qu’une guerre : dans une guerre tu entends des coups de fusils et tu sais dans quelle direction il faut fuir. Le peuple que nous servons souffre et est en train de mourir. Il  y a une pénurie de tout excepté notre espoir en un Dieu de l’histoire. Nous tous attendons un changement positif, mais comme le Psalmiste dit : il n’y a ni prêtre, ni prophète ou ni aucun autre pour nous dire combien de temps cette situation va encore durer... Comme Spiritains, nous assistons des orphelins et aidons quelques mères dans des petits projets pour gagner de l’argent. Mais l’argent pour faire quelque chose à plus grande échelle nous manque... En assistant les gens ici sur place, nous pouvons réduire le nombre de ceux qui s’enfuient en Afrique du Sud. En effet ayant la subsitance nécessaire, les gens n’envisagent pas une ‘ fuite économique’ vers l’Afrique de Sud.’ (12/09/2007)... Nous avons déjà pris contact et entamé un dialogue avec les Conférences Episcopales de Zimbabwe et d’Afrique du Sud ainsi qu’avec l’IMBISA Refugee Service (Inter-Regional Meeting of Bishops Conferences of Southern Africa).
Ceci est une réponse à notre Archevêque de Durban (Afrique du Sud) Cardinal Wilfrid Napier qui, durant son homélie de notre Messe pour les réfugiés, le 22 Avril pendant notre Rencontre Internationale, exclamait : ‘Vous, Spiritains qui travaillez avec des réfugiés, continuez à nous faire prendre conscience que nous ne pouvons pas oublier ces personnes’. Par ailleurs nous avons aussi le devoir de nous nous demander ce que les réfugiés, les personnes déplacées et les demandeurs d’asile ainsi que l’Eglise locale attendent de nous.
Dans cette ligne d’idées nos confrères Mariano Espinoza et Paul Flamm qui travaillent dans les camps de réfugiés en Tanzanie décrivent comme suit leur vision d’avenir dans leur rapport de préparation à cette Rencontre :
  • Nous maintenons notre engagement actuel auprès des réfugiés dans les camps jusqu'à ce que le dernier groupe parte. À l'heure actuelle, nous estimons que cela prendra encore un ou deux ans.
  • Nous souhaitons prendre un ministère de justice de paix et de réconciliation à Kigoma basé dans un centre d'éducation à la paix fondé et dirigé par les spiritains et construit sur un terrain du diocèse sur les rives du lac Tanganyika. Ce centre serait une source pour les programmes de justice de paix pour le diocèse de Kigoma et un lieu de rencontre pour les commissions de justice et paix de la région des Grands Lacs ainsi que pour toute activité de paix et de réconciliation. Nous sommes actuellement en lien avec un certain nombre d'instituts d'éducation supérieure, dont l'université de Duquesne, pour proposer des cours et des conférences. Cependant, les questions légales concernant les droits de terre et de propriété pour la construction de ce centre restent toujours une question difficile de blocage.
  • Nous répondons favorablement à la demande de l'archevêque Mgr Simon Mtamwana qui souhaite une présence spiritaine dans son diocèse de Gitega, au Burundi, et plus spécifiquement dans la paroisse de Rukundo qui serait à notre disposition à partir de 2008-2009.

Ayant cette vision d’avenir en tête, la prière suivante devient réellement significative :
Dieu tout-puissant et miséricordieux dont le Fils fut un réfugié et n’avait pas d’endroit où poser la tête, regarde avec bonté ceux qui aujourd’hui fuient le danger, éprouvent la faim et sont sans-abri.
Bénis ceux qui concourent à les soulager; inspire à nos cœurs générosité et compassion et guide les nations du monde vers le jour où tous auront enfin le bonheur d’être réunis dans ton Royaume de justice et de paix.

Chers confrères et amis Spiritains, pour reprendre les mots des Anges pour annoncer la naissance du Christ ‘Gloire à Dieu et (la) paix aux hommes qu’il aime’ que la prière ci-jointe proposée pour la Journée mondiale des réfugiés le 13 Janvier soit l’expression de cette paix et de cette unité (UMOJA). Sainte fête de Noël et Bonne Année !
                                                                                 Stan Augustijns, Cssp
Coordinateur.