ETUDES sur LIBERMANN
(P. Martins)


  Date : 12-10-1843
Titre : Rester dans son état d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : M. Dupont,

101 "L'important, pour elle,est de rester dans son état intérieur d'oraison, elle ne sera jamais surprise par cette impression sensible naturelle. Cette impression sensible naturelle fait qu'elle se raidit l'esprit est obscurci et la volonté raide; de là il vient que dans ses états elle est obstinée terriblement, et que même elle est fermée et comme incapable de s'ouvrir à ceux qu'elle soupçonne de voir s'opposer à cette impression instinctive"


Sources : ND 4- pp. 395
Réf-bible :
Remarque : au sujet de Mlle Guillarme. Voir la suite.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Notion de l'état d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : ,

106 "L'oraison est une position surnaturelle de l'âme, par laquelle elle se dirige vers Dieu et s'unit à lui pour lui rendre ses devoirs, recevoir ses communications et se rendre agréable devant lui. 1° C'est une position de l'âme : par là on indique la manière d'être de l'âme vis-à-vis de Dieu. Cette position ou manière d'être varie selon la diversité des états d'oraison de chacun. Pour faire véritablement oraison, il faut se mettre dans son état; si on adopte une autre manière, on court risque de n'en jamais faire. Pour connaître notre état, nous n'avons qu'à être attentifs à la position et manière d'être intérieure de notre âme, dans les moments de recueillement et de ferveur. Nous verrons ordinairement une grande uniformité, et c'est là l'état où notre âme doit se mettre quand elle veut faire oraison. Cet état change à mesure que nous avançons dans la vie intérieure. Souvent il ne change pas, mais se perfectionne. On dit une position et non un acte passager, comme serait une oraison jaculatoire, un mouvement d'amour, de louanges, etc. Ces choses tiennent à l'oraison et y appartiennent, comme tout acte de vertu bien pratiquée y appartient; mais on ne peut pas appeler cela oraison proprement dite, bien qu'on y trouve un grand secours pour l'oraison. Plus une âme fait de progrès dans l'oraison, plus cette oraison devient persévérante. 2° C'est une position surnaturelle : dans laquelle, par conséquent, on ne peut pas se mettre par soi-même, mais par la grâce de Notre-Seigneur, et tout ce qui s'y opère se fait aussi par le secours de l'Esprit-Saint. Ainsi, étant même en oraison, nous ne pouvons nous diriger, nous unir à Dieu, etc., sans le secours de cette grâce. Aussi ne faut-il jamais vouloir se confier en soi-même, en sa fidélité et en son action propre, mais mettre toute notre confiance en Notre-Seigneur. Plus il y a de l'action du Saint-Esprit dans notre oraison, plus elle est parfaite. 3° C'est une position de l'âme : l'oraison réside dans l'âme; la composition du corps aide un peu, il ne faut pas la négliger, mais ne pas y attacher trop d'importance. Ce qui importe grandement, c'est de prendre une bonne position intérieure et spirituelle. 4° Par l'oraison l'âme se dirige vers Dieu, et c'est là le premier pas qu'elle fait. L'oraison est une voie dans laquelle l'âme se dirige vers Dieu, une voie qui la mène directement à lui. Chacun a sa voie propre, et pour aller à Dieu il faut qu'il y entre. Voilà pourquoi, pour faire une action sainte, il faut se mettre en oraison, il faut la faire en esprit d'oraison. Voilà pourquoi aussi la vie d'oraison doit nous être familière tout le jour, et alors en toutes ses actions, même indifférentes par elles-mêmes, l'âme se dirige vers Dieu, et par là les rend saintes. C'est ce qui explique pourquoi les âmes intérieures, habituées à vivre dans une oraison continue, sont agitées et en troubles et peines, dès qu'elles ne se trouvent plus dans leur voie; elles ressemblent à un membre disloqué. Etant en sa voie, on a son repos en Dieu; hors de sa voie, on ne peut plus se diriger vers lui. Si les commençants ne se troublent pas pour être ainsi hors de leur voie, c'est qu'ils n'ont pas l'habitude de cette vie de Dieu, et sont encore répandus dans les créatures et en eux-mêmes. 5° Par l'oraison l'âme s'unit à Dieu : c'est là le fond de l'oraison. La direction de l'âme vers Dieu aboutit à l'union; ce n'est que pour cela qu'elle se dirige vers lui. Cette union fait que toutes les puissances de l'âme jouissent de Dieu. L'âme, tout en se dirigeant et en tendant vers Dieu, s'unit à lui, et tout en s'unissant à Dieu se dirige et tend vers Dieu pour s'unir davantage et en tant qu'elle ne l'est pas. Cependant il y a des états où l'âme ne semble plus tendre ainsi vers Dieu, mais où elle ne fait que le posséder et en jouir dans son union intime et intérieure. 6° L'âme s'unit à Dieu pour lui rendre ses devoirs. Il n'y a pas de véritable union à Dieu quand l'âme ne rend pas ses devoirs, soit d'une manière exprimée, soit par un silence d'adoration. Ces devoirs varient selon la variété des rapports que Dieu met entre lui et l'âme. L'une sera dans l'anéantissement de la créature, l'autre dans l'humiliation d'un serviteur; celle-ci dans l'amour soumis d'un enfant, celle-là dans l'amour familier d'une épouse; mais toutes sentiront qu'elles sont devant leur souverain Créateur, et agiront en conséquence. 7° L'âme s'unit à Dieu pour recevoir ses communications : c'est la grande merveille de l'oraison. Dieu nous y communique sa puissance, sa lumière, son amour; il nous y donne ses perfections, ses grâces et ses dons. 8° L'âme s'unit à Dieu pour se rendre agréable devant lui; c'est une fin de l'oraison qu'il ne faut jamais négliger. Une oraison qui ne tend pas à vous rendre meilleurs et plus agréables à Dieu, n'est pas une véritable oraison."


Sources : ES- pp. 95-97
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 20-09-1837
Titre : Quant à votre état d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : M. Carron,

107 "Quant à votre état d'oraison, je n'y vois rien à redire, abandonnez votre âme entre les mains de Dieu; vous avez l'air de ne pas trop comprendre ce qui se passe, cela est fort égal. C'est à lui qu'il appartient de faire ce que bon lui semble, et à nous de le laisser faire. Que nous comprenions ou que nous ne comprenions pas, peu importe; pourvu que Dieu seul soit tout en nous, il n'en faut pas davantage. Il me semble que je conçois parfaitement votre état intérieur, et je n'y vois rien de répréhensible."


Sources : LS 1- pp. 205
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Des états d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : ,

108 "Etats intérieurs d'une âme en oraison d'affection. Il y a deux états différents dans l'oraison d'affection, 153, Premier état de l'âme. Il se caractérise ainsi : impression sensible, douce, suave et paisible : l'âme est auprès de Notre-Seigneur comme un enfant sur le sein de sa mère, 153; dans cet état on fait entière abstraction de toutes choses : l'esprit se tait, l'imagination elle-même joui, 154; dans la journée, l'impression ressentie se fait sentir d nouveau, on travaille en la présence de Dieu, 155. Dangers à craindre dans cet état : les troubles et les agitations provenant de la difficulté de se tenir en la présence de Dieu, ou de ce qu'on met toute sa perfection dans une douce paix intérieure, 156. Deuxième état de l'âme. Dans cet état l'impression vive et ardente agit avec violence sur la partie sensible et sur les passions, 157; elle se traduit presque toujours par une disposition dominante et se porte vers un objet spécial ou un sentiment particulier, 158; il est important de ne pas déranger cet attrait, sous peine de nuire à l'âme, 158. - Différences entre le mouvement surnaturel des passions que produit cet état et celui qui se fait pour un objet créé : 1° la violence : ou elle n'existe pas dans la jouissance des objets créés, ou elle n'apporte pas de jouissance, ou elle vient d'un principe externe, 160; 2° la paix dans les passions mises en mouvement par la grâce, 161; 3° le bonheur et la joie, 161; 4° la jouissance de la volonté, 161."


Sources : ES- pp. 153-161
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Des états d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : ,

109 "Des douleurs de l'âme en cet état d'oraison. L'oraison d'affection est accompagnée de douleurs très fortes qui donnent en même temps une joie immense et violente, 163; elles viennent de plusieurs sources : Première source : les péchés passés, 163; elle est presque universelle, surtout au commencement, et en rapport avec la violence de l'amour; elle suit l'âme jour et nuit, 163. Deuxième source : le désir d'obtenir une grâce, d'acquérir une vertu : elle est moins violente que la précédente, mais plus exquise et plus douce, 164. Troisième source : la vue de la croix et des souffrances de Notre-Seigneur; elle l'emporte en violence et en jouissance sur les deux précédentes, 164. Les fruits de ces douleurs sont : pour la première, une grande horreur du péché; pour la seconde, l'acquisition de la vertu désirée; pour la troisième, un grand amour de la croix et des souffrances, 164. Le rôle du directeur est de discerner les attraits et de les favoriser en évitant de les contrarier, 165. Les privations intérieures sont aussi une source de peines, 165; elles proviennent quelquefois d'une infidélité, quelquefois de Dieu qui veut éprouver l'âme, 166; ne pas s'en décourager, mais s'en réjouir si elles viennent de Dieu, 167."


Sources : ES- pp. 163-167
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Des états d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : ,

110 "Des moindres degrés de cet état d'oraison. Généralement l'oraison d'affection n'a pas cette élévation, 177; comment les choses se passent ordinairement, 177; encouragement à donner aux âmes : les porter à la pureté, à l'humilité, 178; leur ménager des humiliations, mais sans le leur faire remarquer, 180."


Sources : ES- pp. 177-180
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Etats d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : ,

111 "Commencement, progrès et transition de cet état d'oraison à la vie contemplative. L'oraison d'affection n'est pas un état permanent, mais un chemin qui conduit à la contemplation, 182. - On entre dans l'état d'affection ou d'une manière subite en sortant d'un état nul pour l'oraison et même contraire, ou par degré, 182. Dans le premier cas, Dieu se manifeste quelquefois grandement dans les sens et les comble de jouissances sensibles, 183. Dans le second cas, Dieu purifie d'abord les sens, leur imprime plus ou moins d'affection et, pénétrant dans les facultés intellectuelles de l'âme, la mène plus loin 184; c'est ainsi qu'elle passe à la contemplation, 186. - Langueur qui caractérise cet état, 186; ses délices, 187; sa persistance, 187. Tout cela suppose une grande fidélité aux mouvements de la grâce, 188; si l'âme ne l'a pas, elle descend au lieu de monter, et elle tombe dans la sécheresse et la désolation, 188."


Sources : ES- pp. 182-188
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Etats d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : ,

112 "Des avantages de cet état d'oraison. L'âme dans cet état d'oraison fait tout par amour, 193; a une grande allégresse de coeur, 193; est remplie du désir de plaire à Dieu, 193; est exempte de sensations fâcheuses, au moins généralement, 193; a une foi vive et ardente, 193; jouit d'une tranquillité profonde, 194; est dévorée du désir de faire aimer Dieu, 194; a de grandes et fortes dévotions, surtout pour les mystères de Notre-Seigneur et la sainte Eucharistie, 194; rapporte tout à Dieu, 197; se tient facilement en sa présence, 197; a un vrai mépris pour le monde et de grands désirs de mortification, 198; obéit docilement à son directeur et aux supérieurs, 198; aime à accomplir en toutes choses la volonté divine, 199; pratique avec perfection la charité envers le prochain, 199."


Sources : ES- pp. 193-199
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 10-01-1838
Titre : Ce qu'on appelle un état d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : M. Aubriot,

113 "Dans les circonstances où il faudra agir avec plus de vivacité et de force, il vous sera peut-être un peu plus difficile de vous tenir ainsi dans votre repos intérieur; mais, malgré cette difficulté, peu à peu vous parviendrez à allier les deux choses. Lorsque vous faites votre oraison, ou quand vous êtes recueilli, car il y a des moments où vous l'êtes, votre âme se trouve dans une certaine position intérieure devant Dieu; elle prend une certaine tournure. Cette position est toujours la même, si vous l'examinez bien; et c'est là ce que l'on appelle un état d'oraison. Eh bien! C'est cette position qu'il vous faudrait garder dans toutes les circonstances pendant vos oraisons, la sainte messe et toutes les prières que vous ferez, et même dans toutes vos actions, et durant toute la journée. Toutes les fois que vous serez dans cette position, le bon Dieu se communiquera à vous, pourvu que votre coeur soit pur et dégagé. Dès que vous en sortirez, vous agirez par vous-même, et vous ne ferez pas grand'chose qui vaille."


Sources : LS 1- pp. 401-402
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Etat d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : ,

114 "II. Etat de l'oraison. - L'oraison a un double but : unir directement l'âme à Dieu et détruire de plus en plus en elle l'influence de la mauvaise nature, 518; pour atteindre le premier, il faut tendre vigoureusement vers le second, 518; l'amateur de lui-même et de ses aises ne peut s'unir à Dieu que par une charité imparfaite et faible, 519."


Sources : ES- pp. 518-519
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 31-10-1838
Titre : Pour s'établir dans l'esprit d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : M. Tisserant,

115 "Jamais d'empressement ou ce laisser-aller de l'esprit, mais repos devant Dieu et en Dieu, agissant en tout avec poids et mesure. Sans cela vous ne vous établirez jamais dans l'esprit d'oraison d'une manière stable et solide; abandonnez votre âme à votre bon Maître. Pour s'établir dans l'esprit d'oraison, il faut avant tout que la solitude intérieure soit achevée, il faut du travail, et quelquefois, un grand travail, de très grandes tribulations; mais tout cela est bien récompensé, quand le divin esprit de Jésus vient y demeurer d'une manière permanente"


Sources : LS 2- pp. 109-110
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 12-10-1843
Titre : Mettre l'âme en état d'oraison
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : M. Dupont,

116 je ne vous donne pas encore des nouvelles de la retraite de Mlle Guillarme. Mais, je vous les ai données ces nouvelles, et je vois bien maintenant que vous ne les avez pas reçues. Une lettre semblable ne doit pas s'égarer. Je ne puis cependant vous laisser sans vous dire quelques mots sur cette retraite Après avoir bien examiné la chose devant Dieu, j'ai cru ne devoir chercher dans cette retraite qu'à mettre cette bonne personne dans son état d'oraison, pour deux raisons principales. La première, afin de lui apprendre son état intérieur Cela me paraît bien important. Je suis bien convaincu que tant qu'elle se tiendra dans son état intérieur devant Dieu, elle ne tombera plus dans ses pernicieuses illusions, qu'elle n'y restera au moins pas longtemps, ni dans ses raideurs de volonté, car elle sortira toujours de son état d'oraison dès qu'elle sera tombée ainsi. La seconde raison était que, voyant son âme dans le calme de son état surnaturel, tel que Dieu le veut, j'y verrais plus clair pour connaître et le principe de ses défauts et surtout pour les lui faire comprendre


Sources : ND 4- pp. 392-393
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 12-10-1843
Titre : Lorsqu'elle est dans son état surnaturel
Clé : Etats d'oraison
Destinataire : M. Dupont,

117 De cette manière de marcher, il résulte que, toute contemplative qu'elle est, elle n'a pas acquis un grain d'esprit d'intelligence. Lorsqu'elle est dans son état surnaturel, la sagesse est son partage, mais non l'intelligence, à cause de cette habitude de ne pas agir dans la foi pure, et indépendante de l'impression instinctive (comme cela est universel dans les âmes parvenues à l'état contemplatif où elle est). Je crois que le principe de cet état instinctif vient de ce qu'elle n'a pas acquis l'habitude de se tenir dans son véritable état d'oraison.


Sources : ND 4- pp. 395
Réf-bible :
Remarque : au sujet de Mlle Guillarme. Voir la suite.
 




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