ETUDES sur LIBERMANN
(P. Martins)


  Date : 15-04-1846
Titre : Se mettre en garde contre la perfection idéale
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : P. Lossedat,

10750 "C'est un principe très important pour l'action, et cela en toutes choses, qu'il faut toujours se mettre en garde contre la perfection idéale. Il est bon que l'on sache concevoir comment les choses doivent être pour le succès; il faut connaître la conduite à tenir pour la réalisation des moyens d'exécution qui sont les meilleurs. Mais il est encore plus important de savoir se modifier, se plier et s'accommoder aux personnes, aux choses et aux circonstances dans lesquelles on se trouve. Soyez bien assuré que jamais vous ne pourrez exécuter les choses comme vous le désirez... "


Sources : ND 8- pp. 112
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 01-04-1846
Titre : L'idéalisme dans la perfection
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : Le Vavasseur,

10751 "Il y a du mal dans cette exigence de perfection dans vos confrères, bien que vous ayez parfaitement raison en ce qui regarde M. Plessis; et vous avez probablement raison jusqu'à un certain point en ce qui touche M. Blanpin; mais vous en parlez d'une manière trop absolue, trop dure et trop violente. L'esprit de Dieu n'est pas dans cette marche, c'est impossible. Il ne faut pas vous étonner de tout cela, nous sommes tous des misérables... Dans ces circonstances, il faut se calmer devant Dieu et ne parler, n'agir que lorsque vous serez maître de la posséder en toute douceur, paix et modération... "


Sources : ND 8- pp. 107-108
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 15-04-1846
Titre : Il y a un triple mal en cela
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : P. Lossedat,

10752 "Il y a triple mal en cela. Le premier est pour vous; il en résulte que vous vivez toujours dans la peine... Cher ami, vous savez qu'il me coûte de vous voir dans la peine. Je voudrais enlever la cause de cette peine. Apprenez à souffrir les fautes du prochain; apprenez à supporter qu'une chose soit exécutée à demi, d'une manière défectueuse même. Pour avoir le repos de l'âme, pour être capable de faire des choses grandes et importantes, il faut à tout prix qu'on parvienne à une certaine indifférence dans les maux qu'on ne peut guérir. Soyez bien convaincu... que vous guérirez bien des maux, si vous parvenez à les supporter de cette manière. Le deuxième mal est pour le prochain. Tant que vous n'entre pas dans cette démarche... , vous le gênez dans sa marche, vous l'empêchez de faire tout le bien qu'il pourra faire dans la voie dans laquelle il va, surtout si c'est un esprit faible, un esprit dont la portée ne va pas loin; vous le découragez et vous risquez de lui faire faire des fautes et des imprudences nombreuses. Le troisième mal est mixte. Par une conduite tolérante, en sachant plier, supporter, encourager même chacun dans sa manière d'être, vous obtiendrez nécessairement une certaine influence sur les esprits, vous ferez non seulement le bien que vous faites par vous-mêmes, mais vous serez d'un grand secours pour les autres. Si, au contraire, vous ne pouvez taire les moindres défauts que vous voyez dans la marche de vos confrères, il arrivera que vous serez presque toujours en opposition avec eux, parce qu'il n'arrivera presque jamais que vous trouviez des hommes faits tout comme vous les désirez. De là il résultera que vous n'acquerrez aucune influence sur leurs esprits. Il est certain que j'ai une bien plus grande influence sur nos confrères que vous ne pourrez en avoir. Eh bien, quel est le moyen le plus puissant que j'emploie pour les conduire? C'est en tolérant dans chacun les défauts que je prévois ne pouvoir effacer, supportant parfois les manières d'être les plus inconvenantes, les plus grossières, laissant surtout chacun dans son état et cherchant à perfectionner chacun dans cet état. Soyez bien sûr que jamais rien ne se fait dans ce genre par force, par contradiction, par résistance; mais aussi, au contraire, tout se fait, tout s'obtient par le support, la tolérance, la douceur et le calme. Je dis le tout; je ne veux pas dire qu'on parvient à faire perdre aux gens leur caractère et leur manière d'être naturelle; ni même tous les défauts de cette manière d'être; mais on gagne sur tout cela tout ce qu'il est possible de gagner et on fait profiter en bien ceux qu'on rendrait nuls par une conduite opposée. Par exemple, si vous vouliez rendre M. Arragon modéré, poli, aimable dans ses manières, vous entreprendriez une chimère. Vous arrêteriez plutôt le soleil dans sa course. Mais si vous traitez amicalement avec lui, si vous le laissiez agir selon son caractère, selon sa manière d'être, et que vous fassiez avec lui comme je viens de dire, certainement vous produirez un bon effet sur lui tel que je vous le dis aussi. Mais si vous vous peinez, si vous lui manifestez une réprobation, une répulsion, vous obtiendrez aussi tous les mauvais résultats que je viens de vous dire. Laissez donc chacun dans son état et manière d'être. Dieu les a faits comme ils sont; ils sont disposés à faire tout pour le bien; il faut les encourager, et ils feront chacun selon ce qu'il lui sera donné d'en haut."


Sources : ND 8- pp. 113-114
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 17-07-1850
Titre : L'idéalisme dans la perfection
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : Le Vavasseur,

10753 "Défiez-vous de cette imagination de vouloir absolument la perfection dans les hommes, les institutions et les choses, en général. Nous devons avoir le désir de voir tout parfait, de faire tout notre possible avec calme, avec modération, avec sagesse, pour approcher de cette perfection les hommes et les choses; mais être bien convaincus que partout où il y a des hommes, nous trouverons de l'imperfection. Il faut obtenir ce que l'on peut, et ne pas briser : on y perd vingt fois plus qu'on y gagne, et au bout du compte, si nous y faisons attention, nous découvrons bien facilement que nous-mêmes nous sommes loin de la perfection, en la voulant absolument dans les autres. J'ai remarqué que les grands saints, les véritables saints ont toujours agi dans le sens que je vous exprime, et les petits saints, c'est-à-dire ceux qui ont fait quelque pas dans la piété, agissent dans un sens contraire. Persuadez-vous bien que si l'on veut être assuré d'échouer dans l'administration et la direction des Suvres de Dieu, on n'a qu'à se proposer ces manières d'agir. J'irai droit à mon but et je ne plierai pas; j'agirai avec énergie et vigueur; j'agirai avec franchise et dirai toujours aux gens tout ce que je pense d'eux. Allez droit au but quand il n'y a aucun obstacle sur votre route; s'il y a obstacle, vous vous briserez ou vous briserez les autres, et dans l'un et l'autre cas, vous détruisez au lieu d'édifier."


Sources : ND 12- pp. 319-320
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 26-11-1838
Titre : L'idéalisme dans la perfection
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : M. Luquet,

10754 Ne cherchez pas à faire les choses trop parfaitement, mais faites tout avec paix, devant Dieu, sans préoccupation ni emportement d'esprit. Etudiez-vous à parler avec douceur et d'une façon calme et paisible à tous ceux qui sont à travailler avec vous... S'il vous échappe parfois quelque chose, ne vous en inquiétez pas...


Sources : LS 2- pp. 120
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 27-02-1848
Titre : En quoi consiste la perfection
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : P. Thévaux,

10755 "Ce n'est pas dans la mortification du corps que doit consister votre perfection; c'est dans le calme intérieur, fondé sur l'abnégation intérieure de vous-même, sur l'humilité et la douceur; c'est là toute votre perfection; évitez comme une grande faute tout ce qui est dur et raide. Prenez l'habitude de vous modérer en tout. Eloignez-vous le plus possible de tout ce qui a l'air d'approcher de l'exaltation. Le calme, la paix, la douceur et l'humilité, la vie commune! Tout vous ira bien et fait votre grande affaire."


Sources : ND 10- pp. 95
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 08-06-1845
Titre : Considérez les choses pratiquement
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : P. Briot,

10756 "Ne vous représentez les choses imaginairement, mais voyez les choses avec calme, et considérez-les pratiquement. Ne vous laissez pas monter la tête par la vue du succès, ne vous laissez pas abattre l'esprit par la prévision inquiète d'échouer; ne vous nourrissez pas de vaines espérances, ne vous affligez pas dans de vaines craintes... "


Sources : ND 7- pp. 192
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 28-01-1846
Titre : Vous êtes dans un optimisme tel que
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : P. Collin,

10757 "Je regrette que la distance qui nous sépare soit si grande; il me coûte de vous voir sept mois dans ces pénibles inquiétudes... Je vous dirai cependant encore une observation que j'ai faite, c'est que vous jugez un peu trop spéculativement mes choses; vous êtes au sujet de la vie religieuse, dans un optimisme tel qu'il n'existe pas de société religieuse capable de soutenir votre jugement, parce que dans la pratique, il est impossible qu'une communauté ne soit composée que d'hommes parfaits, tels que vous les voulez. Je me suis expliqué davantage à ce sujet dans ma lettre à M. Le Vavasseur."


Sources : ND 8- pp. 43-44
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 28-02-1846
Titre : L'idéalisme dans la perfection
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : Le Vavasseur,

10758 Bien des serviteurs de Dieu ont tout perdu pour s'être laissés tromper par la vue d'un état de choses plus parfait. Si vous examinez bien, vous verrez que l'imagination et l'amour propre jouent beaucoup dans ces choses...


Sources : ND 8- pp. 31
Réf-bible :
Remarque : Voir le contexte.
 


  Date : 28-01-1846
Titre : Les conduire comme un jeu de marionnettes
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : P. Le Vavasseur,

10759 "Vous avancez en outre un principe si rigoureux qu'il est absolument impraticable. Vous voudriez que tous les membres d'une communauté soient si parfaits et si renoncés qu'on puisse les conduire comme un jeu de marionnettes. Ceci serait très beau, mais n'a jamais existé dans l'Eglise et n'existera jamais. Les PP. Jésuites sont certainement dans l'Eglise... ; vous mettriez au moins la moitié de ses membres à la porte... "


Sources : ND 8- pp. 34-35
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 15-04-1846
Titre : Nous nous faisons des choses une idée parfaite et
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : P. Lossedat,

10760 "Marchons toujours, faisons ce que nos faibles moyens peuvent, c'est lui qui doit bénir nos travaux; il bénira; c'est lui qui doit réparer nos sottises, il réparera. Nous nous faisons des choses une idée parfaite, et nous voulons que ses conceptions parfaites aient leur exécution dans tout leur entier; telle n'est pas et telle n'a jamais été la marche de la divine Providence. Elle veut que les commencements soient toujours faibles et imparfaits; elle veut qu'il y ait du défectueux dans les commencements. Il faut se soumettre à sa volonté divine et faire les choses le mieux qu'on peut et se remettre pour le tout à ses soins... "


Sources : ND 8- pp. 110
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 01-01-1848
Titre : Intention et perfection
Clé : Idéalisme dans la perfection
Destinataire : P. Chevalier,

10761 En soi, ce dernier parti (de rester et mourir à son poste) paraît plus parfait, mais comme dans la pratique nos actes sont toujours animés par une intention, c'est cette intention qui en fait la perfection ou l'imperfection. Ainsi, on peut mal faire de rester et on peut mal faire de changer. Avec l'intention également pure, le dernier parti est plus saint. Le meilleur est de régler sa conduite par l'obéissance, c'est toujours le plus sûr. N.B. Il s'agit d'un missionnaire qui soit malade.


Sources : ND 10- pp. 33
Réf-bible :
Remarque :
 




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