ETUDES sur LIBERMANN
(P. Martins)


  Date : 01-01-0
Titre : Bulletin de naissance de Libermann
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3764 " le sieur Jacob Libermann, fils légitime de Lazare Libermann et de Léa Haller, est né en cette commune (Saverne) le 22 germinal, an douze. N.B. Cette date correspond au 12 avril 1804. Mais cette date est fausse. De fait, Jacob Libermann est né, non pas en l'an XII, mais le 22 germinal an X, c'est-à-dire, le 12 avril 1802, selon l'acte suivant : Mairie de Saverne - Arrondissement communal de Saverne, du vingt-deux germinal au dix de la République Française. né aujourd'hui (Jagel) à neuf heures du matin, fils de Libermann Samson, commerçant, et de Hundel Jacob conjoins (sic) domiciliés en cette ville. Premier témoin : Hertzel Léon, âgé de quarante-deux ans; second témoin Jones Salomon, âgé de trente-six ans, tous les deux commerçants et domiciliés à Saverne Constaté suivant la loi, par moi Claude-Pierre Monet, maire de Saverne"


Sources : ND 1- pp. 4-5 et 6
Réf-bible :
Remarque : Cf. aussi Bulletin mensuel n° 196, juin 1903.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Jacob et Samson
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : Samson Libermann,

3770 "Il professait pour moi en particulier, une vénération et une confiance sans bornes; il voyait en moi un être bien supérieur à lui sous tous les rapports. Le Seigneur m'ayant fait la grâce, malgré mon indignité, de m'appeler le premier de ma famille au sein de l'Eglise, l'ascendant, que de tout temps j'avais exercé sur lui, était, je n'en doute pas, un des principaux moyens dont le Seigneur se servit pour le rappeler à lui."


Sources : ND 1- pp. 50-51
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 19-11-1847
Titre : L'éducation de Libermann
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : P. Arragon,

3774 et quoique je n'aie, moi, reçu aucune éducation et que je n'aie pas moi-même le genre qu'on eu communément les hommes même les plus respectables que nous connaissons, cependant le genre, les formes de Mgr Truffet sont encore entièrement des miens. La différence de ces manières d'être ordinaires, qui en moi venaient du manque d'éducation, chez lui viennent de la tournure particulière, de son esprit et de son caractère, jointe à une grande énergie et élévation d'esprit Il sera plein de compassion pour les souffrances des hommes avec lesquels il est en rapport, mais ne se laissera jamais ébranler par leurs jugements, désapprobation et attaques.


Sources : ND 9- pp. 322
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Enfance de Libermann
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3788 Le tempérament de Jacob Libermann


Sources : - pp.
Réf-bible :
Remarque : Cf. Letourneur, I, 2, pp. 100, 102.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Enfance de Libermann
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3791 La supériorité des Juifs


Sources : - pp.
Réf-bible :
Remarque : Cf. Letourneur, I, 2, p. 32.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Libermann à Metz
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3795 Vers l'âge de 15 à 16 ans environ, son père l'envoya voyager, peut-être pour achever ses études à Metz Il devait trouver un juif à qui on l'avait adressé, mais celui-ci le reçut assez durement, tandis que le même jour il fit connaissance avec un jeune homme poli et très prévenant qui lui donna à lire des livres incrédules, ceux de Jacques Rousseau, etc. Cette lecture, jointe à l'accueil si pu gracieux d'une part, si bienveillant de l'autre, lui fit concevoir des préventions contre la religion juive et du goût pour les idées nouvelles.


Sources : ND 1- pp. 84
Réf-bible :
Remarque : Témoignage de M. Grillard.
 


  Date : 01-01-0
Titre : A table, Jacob gardait le chapeau sur la tête
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3797 A table, mon frère gardait le chapeau sur la tête. Les juifs orthodoxes ne prennent jamais leur repas la tête nue. Ma femme et moi nous nous primes à le plaisanter sur cette puérilité peu polie, mais voyant que nos railleries le peinaient, nous ne les poussions pas plus loin. Pendant le dîner survint un ami qui lui demanda s'il avait quelque indisposition Il lui déclara que sa religion le voulait ainsi


Sources : ND 1- pp. 51
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Première éducation de Jacob
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3799 "Il n'en était pas ainsi dans le temps où l'enseignement primaire n'était pas encore une branche de l'administration publique. Il y a trente ans, la plupart des juifs, se trouvaient encore en dehors du mouvement des idées du jour. Ils suivaient leurs traditions avec fidélité. Voici en quoi consistait à cette époque l'éducation des enfants juifs : à l'âge de 1 à 6 ans, on les envoyait à l'école qui était tenue par l'individu que la synagogue du lieu avait agréé. On commençait par leur enseigner l'alphabet hébreu, puis à épeler et lire les livres écrits dans cette langue. On leur mettait à la main un Pentateuque en hébreu, que le maître expliquait mot par mot et verset par verset. Il n'était jamais question, dans ces écoles, ni de grammaire, ni de règles; l'élève lisait ainsi les cinq livres de Moïse, depuis le premier verset jusqu'au dernier. On apprenait en même temps aux enfants les prières qu'on récite à plusieurs reprises en dehors de la synagogue On les exerçait à lire le commentaire par Rabbi Jaeche, écrit en hébreu dans l'écriture cursive, sans ponctuation; on leur apprenait également à écrire l'allemand avec les caractères hébraïques. A l'âge de 12 à 13 ans, les enfant qui fréquentaient l'école à cet âge apprenaient la mischna, s'ils montraient assez de capacité pour cette étude, les parent qui désiraient que leur enfants apprissent à lire et à écrire dans la langue du pays, leur donnaient des maîtres particuliers"


Sources : ND 1- pp. 35-36
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : L'enfance de Jacob Libermann
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3801 "Son père, rabbin zélé (et qu'il pensait être de bonne foi), l'avait appliqué dès sa plus tendre enfance, dès quatre à cinq ans, à l'étude de l'hébreux, commençant dès lors à lui faire lire le Talmud Dans le Talmud, il avait vu qu'il était permis de voler les chrétiens; aussi, un jour allant échanger, tout jeune encore, de la monnaie chez une femme chrétienne, celle-ci se trompa de deux sous, et l'enfant se garda bien de l'avertir de son erreur."


Sources : ND 1- pp. 84
Réf-bible :
Remarque : Témoignage de M. Grillard.
 


  Date : 01-01-0
Titre : L'éducation des juifs de nos jours
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3804 L'éducation des juifs de nos jours, tant en France que dans une grande partie de l'Allemagne, est taillé sur le même patron de celle des chrétiens. Ils ont les écoles primaires avec des instituteurs brevetés, qui enseignent aux enfants comme dans les écoles des cultes chrétiens, une masse de choses plus ou moins bien digérées. L'enseignement religieux est relégué sur le troisième plan, et forme une partie très accessoire de l'éducation. On enseigne aux enfants juifs à lire l'hébreu, c'est-à-dire à épeler les mots, à écrire l'allemand dans l'écriture cursive de cette langue. Les principes de la religion sont enseignés dans un catéchisme de la fabrique du Consistoire Central, écrit en français. Il n'existe pas de catéchisme en langue hébraïque. Et comme les rabbins ne se mêlent pas de l'instruction religieuse dans les écoles primaires, cette partie est complètement négligée, et les jeunes israélites ne connaissent de leur religion que ce qu'ils voient pratiquer dans leur famille.


Sources : ND 1- pp. 35
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Le nom de Libermann
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3810 Mon nom civil est Jacob Libermann,


Sources : ND 6- pp. 201
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 23-05-1853
Titre : Feu ma mère est morte en 1813
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3816 "Feu ma mère est morte en 1813; elle a pris peu de part à l'éducation de mon frère; les femmes juives dans les familles orthodoxes se trouvent, comme dans les temps primitifs, soumises à une certaine dépendance respectueuse vis-à-vis de leurs maris, et elles bornent ordinairement leur sphère d'action au train du ménage."


Sources : ND 1- pp. 37
Réf-bible :
Remarque : Dr. Samson
 


  Date : 23-05-1853
Titre : Destiné à devenir rabbin
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3819 "Mon frère a été destiné à devenir rabbin dès son âge le plus tendre. Mon père aurait voulu que tous ses fils embrassent la carrière talmudique, qui était à ses yeux ce qu'il y avait de plus méritoire et de plus glorieux. 1° Avant l'établissement des consistoires israélites en France, en 1808, il n'existait pas parmi les Juifs d'autorité religieuse régulièrement établie. Les docteurs d'un certain renom conféraient le grade de rabbin; ils délivraient le diplôme, après avoir fait subir au candidat une espèce d'examen sur le Talmud. Ces examens étaient décisifs, en tant qu'à leur suite on délivrait ou l'on refusait le diplôme."


Sources : ND 1- pp. 37
Réf-bible :
Remarque : Dr. Samson
 


  Date : 01-01-0
Titre : Jusqu'à l'âge de quinze ans, ? la théologie juive
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3826 Jusqu'à l'âge de quinze ans, il s'occupait exclusivement de l'étude de la théologie juive. Le Talmud et ses commentaires étaient l'unique objet de ses méditations. Jusqu'à l'âge de dix-huit à vingt ans, il pratiquait les préceptes du Talmud avec une scrupuleuse exactitude jusque dans les minuties les plus absurdes. Vers l'année 1823, il venait me voir un jour à Strasbourg A table, mon frère gardait le chapeau sur la tête


Sources : ND 1- pp. 50-51
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite. Témoignage du Dr. Samson.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Conversion d'autres deux frères de Jacob
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3832 J'ai appris alors que deux autres de mes frères qui habitaient Paris, venaient pareillement d'embrasser le christianisme. Cela m'émut jusqu'au fond de l'âme. Je prévoyais bien que le plus jeune finirait bien par en faire autant J'aimais beaucoup mes frères, et je souffrais en prévoyant l'isolement dans lequel j'allais me trouver auprès de mon père. J'avais un ami qui partageait mes dispositions à l'égard de la religion Il me conseilla d'aller à Paris, d'y voir M. Drach et d'examiner sérieusement ce que j'avais à faire avant de prendre les engagements qui sont liés à la profession de rabbin


Sources : ND 1- pp. 63
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite. Récit de M. Gamon.
 


  Date : 01-01-0
Titre : J'avais vécu dans le judaïsme de bonne foi
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3834 " Je tombais bientôt dans une tristesse profonde. C'est l'état qui dispose le plus un coeur dévoyé à se tourner vers le Seigneur et à s'ouvrir aux influences de la grâce. Jusque là j'avais vécu dans le judaïsme de bonne foi et sans soupçonner d'erreur; mais en ce temps, je tombais dans une sorte d'indifférence religieuse qui, en quelques mois, fit place à une absence complète de foi. Je lisais cependant la Bible, mais avec défiance; ses miracles me rebutaient et je ne les croyais plus."


Sources : ND 1- pp. 62
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : L'attitude du rabbin de Metz
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3837 "Vers la fin de l'été 1824, il fut envoyé à Metz pour parfaire ses études rabbiniques; il était âgé de 22 ans. Il était pauvre, il voyageait à pied, il comptait à Metz sur la charité d'un rabbin en renom, l'obligé du vieux rabbin de Saverne. Il fut éconduit. Ce rebut contrastant avec la large hospitalité que pratiquait son père à l'égard de tous les malheureux, et qui, à ses yeux, faisait partie intégrante de sa religion, diminua dans son esprit le prestige de cette religion. Elle n'était pas si haute et si grande qu'il l'avait cru!"


Sources : ND 1- pp. 94
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Conversion de Libermann
Clé : Jeunesse de Libermann
Destinataire : ,

3848 "J'étais âgé d'environ vingt ans quand il plût à Dieu de commencer l'oeuvre de ma conversion. Mon père, qui était un rabbin distingué, m'avait fait étudier jusqu'alors auprès de lui, la science talmudique. Il était content de mes progrès et se complaisait dans la pensée qu'il me laisserait un jour l'héritier de sa fonction, de sa science et de la considération dont il jouissait auprès de ses coreligionnaires. Vers le temps dont je parle, il se décida à m'envoyer à Metz, afin que j'y achevasse mes études. En agissant ainsi, il se proposait bien moins de me faire acquérir une science que je pouvais tout aussi sûrement trouver auprès de lui que de me donner une occasion de faire connaître mon savoir, mes talents, et de me rendre recommandable parmi les rabbins, qui viennent en grand nombre se former dans cette ville. Il me donna des lettres pour deux professeurs de l'Ecole israélite, dont l'un avait été son élève et l'autre était son ami. Là commence à se rendre sensible pour moi l'action miséricordieuse de la Providence. Dieu qui voulait me tirer de l'erreur dans laquelle j'étais plongé, y disposa mon coeur en me faisant éprouver des ennuis et des rebuts auxquels j'étais loin de m'attendre. Celui des deux rabbins qui avait été l'élève de mon père et que dans ma famille on avait toujours traité comme un enfant de la maison, me reçut avec une hauteur et une morgue qui me blessèrent profondément et me firent, dès les premiers jours, renoncer à le voir. L'autre, vieillard respectable, me porta d'abord de l'intérêt, mais cela ne dura pas. Je voulais m'instruire, et pour cela je me mis à étudier le français et même le latin. Il n'en fallait pas tant pour me faire perdre les bonnes grâces de mon protecteur. Les anciens rabbins avaient par esprit de fanatisme, une telle horreur pour toute langue différente de l'hébraïque et en craignaient tellement l'influence que mon père, en particulier, ne savait écrire ni en allemand ni en français. Mon nouveau maître était de la même école : aussi grande fut sa colère quand il s'aperçut que je ne marchais pas dans la même voie. Cependant, il ne m'en fit pas d'abord des reproches ouverts, mais il se montra à mon égard plein de dureté et de préventions; il me rudoyait sans cesse, et n'avait jamais à m'adresser que des paroles assaisonnés de mauvaise humeur. Il est vrai que je négligeais beaucoup l'étude du Talmud, et que je n'en étudiais quelque chose que pour m'épargner de plus amers reproches et d'échapper à l'humiliation qu'une ignorance complète m'aurait attirée. Dans une semblable position etc., etc."


Sources : ND 1- pp. 61-66
Réf-bible :
Remarque : Témoignage de M. Gamon.
 




Retour