ETUDES sur LIBERMANN
(P. Martins)


  Date : 01-01-0
Titre : Il ne leur manquait rien sinon l'indépendance
Clé : Liberté et indépendance
Destinataire : ,

10327 "Nos premiers parents ayant joui de ce premier bonheur, se sont laissés tromper et ont quitté la fontaine d'eau vive pour chercher à se satisfaire dans leur citerne vide et brisée. Il ne leur manquait rien, sinon l'indépendance; c'est aussi par là que l'ennemi les a tentés. Vous serez des Dieux, c'est-à-dire cette excellence, ces richesses, et ce bonheur que vous tenez de Dieu seul, vous pourriez les avoir en vous-mêmes et inhérents à votre propre nature... "


Sources : E. S.- pp. 24
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 18-06-1848
Titre : Le christianisme est venu porter la liberté et en même temps
Clé : Liberté et indépendance
Destinataire : M. Blanpin,

10328 Le christianisme est venu porter la liberté au monde, et en même temps il est venu faire une guerre de mort à l'indépendance...


Sources : ND 10- pp. 231-232
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : L'abus de la liberté, source du mal
Clé : Liberté et indépendance
Destinataire : ,

10329 ... ce don c'était la liberté. L'abus de ce don est la seule et unique source du mal introduit dans le monde.


Sources : CSJ- pp. 7
Réf-bible : Jo. 1,3
Remarque :
 


  Date : 18-06-1848
Titre : Liberté et indépendance
Clé : Liberté et indépendance
Destinataire : M. Blanpin,

10330 "Par suite de cette subite et imprévue transformation, vous éprouvez un entraînement extrême pour l'indépendance. Je vous dis en ami, mais en ami de coeur, en ami intime, que cet entraînement vous met dans le plus grand danger. L'exagération sur cet article est d'un péril imminent parce qu'il touche et ébranle le principe fondamental de la religion chrétienne. Il y a là, en présence, deux principes : d'un côté, le principe du christianisme et qui demande la soumission de l'intelligence par la foi, et la soumission de la volonté par la charité; de l'autre côté, le principe de la nature corrompue : l'indépendance de l'intelligence, l'indépendance de la volonté. Cette double indépendance est le non serviam de l'impie, et n'a pour principe que la concupiscence de la superbe qui nous porte à mettre le centre de notre existence en nous-mêmes, et non en Dieu, et à tirer de notre propre fonds le principe de l'action de notre intelligence et de notre volonté avec une indépendance complète de tout principe qui n'est pas nous-mêmes. Telle est dans toute sa plénitude la tendance que donne à notre âme la superbe; tendance très mauvaise et dont les effets sont effrayants. Le principe de la foi, tout en laissant à notre intelligence et à notre volonté leur liberté naturelle, veut cependant que de leur libre choix elles subissent les influences de la lumière et des volontés divine et même, jusqu'à un certain point et raisonnablement, les lumières et les volontés humaines. Cette soumission de notre intelligence et de notre volonté, étant faite par nos volontés libres, nous donne la véritable liberté et forme de nous des hommes parfaits, tandis que l'indépendance de notre intelligence et de notre volonté, nous prive de la véritable liberté, parce que cette tendance d'être indépendant soumet les deux puissances de notre âme à une foule innombrable de passions, d'impressions, de défauts, et à l'imagination; elle nous soumet à toutes sortes d'influences, sans nous laisser le moyen de nous en débarrasser; elle nous soumet non seulement à nos passions, mais à tous ceux qui savent les remuer; elle nous soumet aux événements qui agissent sur nous et nous donne différentes impressions. L'homme indépendant devient dans sa faiblesse le jouet de toutes les créatures et de toutes ses propres sensations. La liberté est donnée à l'homme par son Créateur; l'indépendance est contre nature et destructive de tous les principes de la foi chrétienne. La tendance violente vers l'indépendance de l'intelligence a produit le protestantisme et le philosophisme moderne; la tendance vers l'indépendance, à un degré violent, a produit l'affreux égoïsme du siècle dernier et mène droit à la barbarie, à la sauvagerie et à la destruction de la société humaine. Si tous les hommes existant sur la terre avaient cet entraînement vers l'indépendance de l'intelligence et de la volonté, seulement au degré où il se manifeste dans votre âme, la société ne pourrait plus subsister, et, avant cinquante ans, nous serions arrivés à l'état de barbarie. Voyez ce qui se passe en France : tout le monde veut la liberté, mais il y a une poignée d'hommes qui veulent être indépendants et ils bouleversent tout le pays. S'ils étaient les maîtres, la France serait inondée de sang. Quant au principe religieux, il ne peut exister avec cet esprit d'indépendance, tel que vous le comprenez, le christianisme est détruit de fond en comble. Je crois que votre mal est que vous n'avez pas assez bien saisi la différence entre la liberté et l'indépendance. La liberté est calme; et l'indépendance turbulente et ne peut souffrir aucune barrière ou limite. Le christianisme est venu apporter la liberté au monde, et en même temps il est venu faire une guerre de mort à l'indépendance, à laquelle il oppose toute la puissance de ses dogmes et toute l'essence de sa morale. Pour détruire avec plus d'efficacité cette indépendance ou plutôt la tendance que la mauvaise nature nous donne vers cette indépendance, des hommes animés de l'esprit de Dieu et remplis du principe religieux ont établi, dès l'origine de l'Eglise, la vie de communauté, la vie de religion dans laquelle des mesures rigoureuses étaient prises pour arrêter, dompter dans la nature cet esprit d'indépendance. Ces institutions, les unes plus, les autres moins rigoureuses, ont obtenu, toutes, l'approbation de l'Eglise et ne peuvent être regardées comme répréhensibles sous ce point de vue. Les blâmer sur ce point, ce serait blâmer l'Eglise qui les approuve, ce serait blâmer le principe fondamental du christianisme dont ils ne font qu'user avec une sévérité plus grande et un degré plus éminent. Cette sévérité et ce degré éminent d'application des principes religieux contre l'indépendance (telle que je l'entends dans cette lettre), est sans contredit une perfection, étant appliquée et acceptée par chaque membre, de plein gré, avec connaissance de cause, librement et volontairement pour l'amour de Dieu. Si, comme vous savez, je pense que dans le siècle où nous vivons l'application sévère de ce principe religieux contre l'indépendance souffre de grandes difficultés, si les Ordres religieux qui pratiquent ainsi les choses trouvent tant et d'insurmontables oppositions, s'ils choquent et froissent les idées générales, je crois bien certainement que cela provient en partie de ces hommes qui se livrent à cette indépendance d'intelligence et de volonté, en partie de la confusion des idées qui ne distinguent pas la différence entre la liberté et l'indépendance, et en partie des passions qui résultent de cet amour de la liberté et qui sont exploités contre ces corps religieux par les indépendants. Pour en venir aux conclusions pratiques, d'après ces principes incontestables à tout catholique, voici évidemment ce que mon affection sincère et cordiale, qui vous est bien connue, doit vous observer : 1° Je crois que vous avez exagéré le principe de la liberté de l'homme, soit par suite de cet entraînement subit dont je vous ai parlé plus haut, soit par différents froissements et une certaine effervescence de l'imagination qui prit feu à la première lueur d'un ordre d'idées auxquelles vous étiez étranger auparavant. Cette exagération de principe vous a amené à confondre la liberté avec cette indépendance dont je vous ai expliqué plus haut la nature, la source et les effets. 2° A la suite de cette espèce de transformation subite opérée en vous, l'amour-propre qui ne meurt pas en nous, s'est éveillé, il a pris en certain degré de force, et joint à votre grande sensibilité et impressionnabilité, a produit un effet d'exaltation ou d'excitation dans l'imagination, comme il arrive toujours dans ces cas. Comme cette excitation a pour objet une idée d'opposition, de là elle doit être et est réellement irritante. De là toutes les saillies d'idées qui viennent à l'imagination, toutes ces sensations sont toujours des irritations, irritation contre les principes, les personnes et les choses. Vous êtes plus porté au jugement, à la condamnation de la répulsion, qu'à un sentiment de pacification, de douceur, d'affection et de modération. Cette position de l'âme n'est pas une position chrétienne; le sentiment chrétien est essentiellement charité, et par conséquent, paix, douceur, conciliation, affection, etc. Réfléchissez bien à cette observation : en l'approfondissant, vous apprendrez à sonder la nature du sentiment qui préoccupe le fond de votre âme. Cette excitation doit mettre votre âme dans de grandes peines et y produire des ébranlements profondément douloureux. 3° Par suite de cette confusion d'idées et de cette excitation irritante, vous entrez dans une voie pleine de périls pour votre âme, pleine de rigueur envers les autres. Pleine de dangers pour vous : quoique en réalité vous ne soyez engagé qu'à demi, et avec certaines réserves dans l'indépendance que je vous ai signalée, il n'est cependant pas moins certain que la voie où vous tendez à vous engager, est au moins en dehors de la perfection de la foi pour l'action de l'intelligence et en dehors de la charité pour l'action du coeur. De plus, elle met en jeu toute la puissance de l'orgueil si malheureusement enraciné dans nos coeurs à nous tous, et mène plus ou moins à l'égoïsme intellectuel et moral. Pleine de rigueur pour les autres : si vous examinez bien, vous verrez que vous êtes dur pour ceux qui ne sont pas de votre avis. Cette dureté doit même aller jusqu'à la haine et à l'intolérance dans certaines circonstances, et par rapport à certaines personnes. Prenez pour point de départ, pour principe central de votre conduite, l'esprit chrétien, le saint Evangile, et vous verrez que ces phénomènes n'existeront plus dans votre âme. Un autre moyen : prenez pour principe l'action, votre coeur et non votre esprit. Le mouvement premier de notre action vient du coeur, et l'intelligence n'a qu'à diriger ce mouvement. 4° Arrivant à une pratique plus spéciale et plus déterminée, je vous donnerai les conseils suivants : I. Défiez-vous du mouvement qui vous agite, ne jugez et n'agissez jamais d'après ces mouvements exaltés, agités; d'après les sentiments âpres, durs, irritants, d'après les pensées qui sentent la présence d'un mouvement d'amour-propre. II. Fortifiez en vous le principe de la foi, de l'humilité et de la charité. A quoi vous servira-t-il d'avoir acquis cette indépendance, supposé qu'elle soit bonne et excellente, si vous y perdez l'humilité et la charité? En faisant cette conquête, vous acquérez un objet naturel et humain; supposons que c'est une perfection, ce ne sera jamais qu'une perfection humaine, en perdant la perfection surnaturelle de la foi qui est stable et solide. Il est certain, abstraction faite du mal inhérent à cette idée d'indépendance, il est certain, dis-je, que votre âme étant tant préoccupée de cet objet, perd de vue sa propre perfection surnaturelle, et la pratique des vertus qui lui appartiennent. Ne vous préoccupez donc plus de cette idée : vous n'avez pas à craindre désormais de retomber dan


Sources : ND 10- pp. 232-236
Réf-bible :
Remarque :
 




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