ETUDES sur LIBERMANN
(P. Martins)


  Date : 13-11-1851
Titre : Des nouvelles politiques
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : Mgr Lacarrière,

9851 Je ne vous parle pas de vos nouvelles politiques. On dit que l'orage est bien près, qu'il va être terrible et la foudre va faire bien des victimes. Dieu est notre espérance. Veuillez agréer l'hommage du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, Monseigneur, de Votre Grandeur, le très humble et très obéissant serviteur.


Sources : ND 13- pp. 373
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 02-03-1852
Titre : La politique en France
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : Mgr Desprez de la part de Le Vavasseur,

9852 "Louis-Napoléon tient ferme son monde; on est vraiment muselé; comme toujours, les uns sont contents, d'autres non. Bien des coeurs dévorent en silence leur mécontentement et leur rage; qu'ils agissent sourdement et quelque nouvelle scène se prépare!"


Sources : Compl.- pp. 252
Réf-bible :
Remarque : Voir toute la lettre.
 


  Date : 23-12-1851
Titre : Le coup d'état de Louis-Napoléon
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : Mgr Desprez de la part de Le Vavasseur,

9853 Vous aurez, dans les paquets de journaux que vous allez recevoir avec cette lettre, le commencement et la fin de l'admirable Coup d'Etat que vient de faire Louis-Napoléon. Voyez si j'avais raison de vous dire, Monseigneur, dans une de mes dernières lettres, qu'on ne voulait pas craindre, précisément parce que tout le monde craignait, en pensant bien que Dieu ferait comme toujours, quelque coup de providence inattendu et qui sauverait encore une fois la France. C'est ce qui est arrivé. Le Coup d'Etat de Louis-Napoléon est bien plus un coup du ciel que de la terre.


Sources : Compl.- pp. 249
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 18-10-1847
Titre : Un mot sur notre saint Pape. Elle reste debout et eux passent
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : P. Gamon,

9854 "Un mot sur notre saint Pape. Tout le monde est d'accord que nous avons un Pape d'une sainteté remarquable et d'un esprit très élevé. Vous voulez que je vous dise un mot, vous savez que je suis toujours tout à vous et ne puis guère vous refuser. Je crois, pour mon compte, que le Pape actuel est suscité de Dieu pour le temps moderne et conduit particulièrement par l'Esprit dans son étonnante entreprise. Humainement parlant, il ne pouvait absolument pas suivre la route battue par ses prédécesseurs. Grégoire XVI n'aurait pas pu changer de marche; Pie IX ne pouvait ne pas changer. En suivant la marche de Grégoire XVI, il serait résulté deux grands maux : le premier, c'est que l'Italie se serait pervertie complètement et aurait pris la papauté en aversion et avec elle tout ce qui touche à la religion. Les idées modernes ont trop pris racine dans ce pays et les têtes étaient bien échauffées. Résister au torrent eût été compromettre tout à fait la religion et eût indisposé tous les esprits. Déjà, sous le règne de Grégoire XVI, le mal grandit considérablement, et on avait l'espoir d'un changement prochain; mais au commencement d'un pontificat d'un pape jeune et vigoureux, le mal eût fait une explosion terrible. De là un second mal, une révolution était imminente et immanquable ; et alors de deux choses l'une : ou les révolutionnaires l'eussent emporté et les maux de l'Eglise romaine étaient affreux et la puissance morale du Pape anéantie; ou les armées autrichiennes seraient parvenues à comprimer le mouvement et alors le Pape aurait été plus que jamais dans la dépendance des puissances temporelles et sous celle de l'Autriche en particulier : l'Eglise était asservie. Maintenant, le Pape s'étant mis en avant et entrant de plein gré, franchement et généreusement dans la voie qu'il a adoptée, il s'est mis par là même à la tête du mouvement. Il s'est réconcilié toute la partie saine de l'Italie. Il y a tout lieu d'espérer qu'il parviendra à dominer le mouvement, et alors le bien qui en résultera pour la liberté de l'Eglise est incalculable; il l'arrachera, cette sainte Eglise, des mains des gouvernements laïques qui agissent si puissamment pour l'asservir entièrement au détriment des âmes. Mais, supposé qu'il succombe sous les coups de l'Autriche, l'Eglise retirera toujours un profit immense de l'initiative et des efforts du Pape dans la voie nouvelle. L'Autriche s'emparerait d'une partie des Etats romains, mais le Pape serait devenu populaire et l'Autriche n'aurait plus le pouvoir de le dominer autant que par le passé; le Pape aura plus de liberté de résistance par la crainte des Autrichiens d'un mouvement en sa faveur. Dire maintenant ce que je pense du succès, ce serait chose difficile à prévoir. Ces affaires politiques des divers Etats de l'Europe entre eux sont si compliquées que, par moments, quand on croit que tout va à merveille, une petite circonstance survient et bouleverse tout; comme aussi au contraire, quand on croit tout brouillé, un rien remet tout en place et fait pencher la balance du côté opposé. Les apparences m'ont presque toujours paru favorables, même au milieu des circonstances les plus graves, et les choses semblent s'améliorer. Cependant, humainement parlant, notre bon Pape aura de la besogne pour de longues années avant de se tirer d'affaire. Ce qui me console le plus, c'est la pensée que Dieu mène son Eglise et la soutient contre toute puissance ennemie. Les hommes remuent, s'agitent et s'épuisent autour de cette forteresse, elle reste debout et eux passent et s'évanouissent avec toute leur puissance. Ils ne comprennent pas cela! Ce sont des aveugles. L'histoire est cependant ouverte devant eux; ils devraient penser qu'il leur arrivera ce qui est déjà arrivé à tant d'autres plus puissants qu'eux; mais non, ils ne veulent pas voir, leur orgueil les aveugle."


Sources : ND 9- pp. 276-278
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 26-01-1831
Titre : La révolution de 1830
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : M. Viot,

9855 "Nous sommes parfaitement tranquilles ici, au séminaire. Dans les troubles du mois de décembre, plusieurs, par l'avis de M. le supérieur, ont pris la précaution de se retirer en ville pour deux ou trois jours. Nous avons fait notre retraite de cette année avec les ordinands, au nombre desquels je n'étais pas (1); elle finit le samedi avant Noël, le bon Dieu nous accorda encore le dimanche pour bien affermir nos résolutions; le lundi, il lâcha la bride à ces braves gens de Paris, qui se mirent à faire grand tapage (2); puis il leur ordonna de se tranquilliser, pour que ses enfants pussent célébrer en paix la fête de Noël, et la chose fut ainsi. Vous voyez combien cet adorable et admirable Père a soin de ses enfants. Aussi, nous sommes dans une parfaite paix ici, au séminaire, connaissant la bonté de notre Père chérie et de notre bien-aimée Mère."


Sources : LS 1- pp. 21
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 04-05-1848
Titre : Libermann et le communisme
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : M. Thiébaut,

9856 "Vous me demandez ce que je pense de la situation de la France : je n'ai jamais désespéré. La tournure des esprits étant favorable à la religion, on avait lieu de tout espérer. Le communisme ne paraît pas à craindre. Il pourrait même, encore maintenant, arriver qu'il prenne le dessus; il opérerait un bouleversement, mais il ne pourrait pas obtenir de la stabilité. Il bouleverserait les fortunes et les déplacerait, mais les choses reprendraient ensuite leur cours et se rétabliraient comme auparavant, avec la différence qu'un grand nombre de riches deviendraient pauvres et des pauvres deviendraient riches. De plus les biens seraient un peu plus divisés qu'ils ne le sont aujourd'hui. La religion n'aurait à souffrir que passagèrement quelque éclaboussure, soit par l'influence du système communiste en lui-même, soit par l'impiété et le despotisme de quelques uns de ses chefs. Le système n'est pas directement opposé au christianisme; il ne l'est qu'à cause du bouleversement qu'il cause en changeant l'ordre établi et des injustices qui sont la suite de ces bouleversements. D'un autre côté, la haine des communistes et leurs efforts ne vont pas directement contre la religion, mais contre les fortunes; et comme ils auraient de grandes luttes à soutenir, même s'ils obtenaient un plein succès, ils ne songeraient guère à bouleverser la religion. Du reste, si le communisme l'emporte et s'établit, l'Eglise adoptera la domination établie et le peuple sera toujours disposé à recevoir l'influence de la religion, mieux même que la bourgeoisie qui a tout sacrifié à son industrie. Enfin nous sommes entre les mains de Dieu et nous ne craignons rien. En un mot, le communisme n'a jamais eu de chance de succès sérieux, et encore moins de durée. Maintenant les choses sont moindres qu'auparavant; cependant on peut compter sur quelques coups de main de sa part; s'il trouve moyen de le faire, la guerre civile en serait la suite."


Sources : ND 10- pp. 183
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 20-03-1848
Titre : J'adore la justice divine
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : M. Gamon,

9857 Qu'on considère tous les maux qui ont été causés dans ces derniers temps contre l'Eglise, la justice et la vérité, en France, en Angleterre, en Autriche, en Russie, en Bavière, en Prusse même, je veux dire par les hommes qui gouvernaient ces pays, sans parler de plusieurs autres, et l'on n'est nullement étonné de voir la vengeance de Dieu commencer à se faire sentir. J'adore la justice divine. Prions notre bon Sauveur qu'il y mêle sa miséricorde pour son Eglise et pour le salut des peuples.


Sources : ND 10- pp. 147-148
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite et toute la lettre.
 


  Date : 07-04-1848
Titre : Une grande agitation par toute l'Europe
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : M. Arragon,

9858 "Je n'ai pas encore reçue de nouvelles de Rome. Il y a en ce moment une grande agitation par toute l'Europe, à Rome, comme ailleurs; cela pourrait apporter un petit retard."


Sources : ND 1O- pp. 155
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 18-06-1848
Titre : Libermann et le terrorisme
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : P. Blanpin,

9859 Si tous les hommes existant sur la terre avaient cet entraînement vers l'indépendance de l'intelligence et de la volonté, seulement au degré où il se manifeste dans votre lettre, la société ne pourrait plus subsister et, avant cinquante ans, nous serions arrivés à l'état de barbarie. Voyez ce qui se passe en France : tout le monde veut la liberté, mais il y a une poignée d'hommes qui veulent être indépendants et ils bouleversent tout le pays. S'ils étaient les maîtres, la France serait inondée de sang...


Sources : ND 10- pp. 231-232
Réf-bible :
Remarque : Voir tout le texte.
 


  Date : 08-08-1848
Titre : La situation internationale
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : Mgr Kobès de la part du P. Lanurien,

9860 "... Le Saint-Père est fort menacé. On vient d'assassiner un prêtre à Rome; c'était le rédacteur d'un journal qui déplaisait aux factieux. L'Italie a appelé la France à son secours contre les Autrichiens; nous sommes à la veille peut-être d'une guerre européenne; peut-être aussi de l'anarchie à l'intérieur. J'espère que Marie aura soin des enfants de son Coeur! Tous ces malheureux événements vont tarir la source des aumônes de la Propagation."


Sources : ND 10- pp. 283
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-06-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9861 Les journées de juin 1848. Les fleurs de la Congrégation de Jésus et de Marie, t. III, M. Bertin...


Sources : Compl.- pp. 107
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 20-03-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : M. Gamon,

9862 "Je vous ai dit dès en commençant cette lettre que nous avons été parfaitement tranquilles ici. Nos ouvriers n'en voulaient qu'aux vitres des édifices publics et aux réverbères. Ils n'ont jamais pensé faire du mal aux Maisons religieuses; ce n'est que par accident qu'on a jeté des pierres dans les fenêtres des Frères des Ecoles Chrétiennes; quelques mauvais sujets ont fait cela, tandis que la masse criait : non, non, pas aux Frères. Nos émeutes ici, sont donc assez pacifiques. Les ecclésiastiques circulaient dans les rues et étaient salués de tout le monde. Moi-même, je suis sortie, et j'ai vu par moi-même. Vous me demandez ce que je pense de notre révolution. Je pense que c'est un acte de justice que Dieu a exercé contre la dynastie déchue, parce qu'elle a plutôt cherché son propre établissement que le bien du peuple qui lui était confié, parce qu'elle sacrifiait à son établissement, les intérêts de Dieu et de l'Eglise, dont elle avait une idée exacte, qu'elle reconnaissait par un sentiment intime au moins comme devant procurer le bonheur des peuples. M. Guizot, tout protestant qu'il était, avait ce sentiment. De plus, dans tout ce qu'elle fit pour l'intérêt de la religion, c'était toujours par la même vue de son établissement. Les Bourbons de la branche aînée ont déjà mérité d'être châtiés par leurs infidélités. Ils ont vendu l'Eglise par faiblesse; la branche cadette l'a livrée par prévarication. Je croirais que Louis XVI a été puni pour l'orgueil de Louis XIV et pour la conduite infâme de Luis XV. Le premier par son orgueil et le second par ses infamies ont fait tout ce qui était en eux pour subjuguer, détruire l'Eglise de Dieu et pour accabler leur peuple, le premier par des maux temporels et le second par des maux moraux. Louis XVI y a gagné une belle couronne, mais la race a été châtiée rigoureusement. La Restauration a péché au moins par faiblesse vis-à-vis de la Religion en général et plus que par faiblesse contre l'Eglise, en reprenant les orgueilleuses prétentions gallicanes de Louis XIV. Par ces prétentions, le pouvoir temporel cherchait à se rendre maître de l'Eglise de Jésus-Christ. Dieu ne devait pas laisser impunie une telle faute commise après avoir reçu la faveur du recouvrement du trône; il a donc de nouveau renversé ce trône et la dynastie de la branche cadette me paraît être le Jéroboam de la France. Si elle avait été fidèle, elle serait restée debout sur les débris de la branche aînée; mais ayant prévariqué, elle fut jetée bas, par les mêmes mains dont Dieu s'est servi pour l'élever, et elle fut jetée bas avec ignominie. Cet acte de justice atteint tous les souverains de l'Europe. Tous, par leurs orgueilleuses prétentions, voulaient s'élever au-dessus de Dieu, tous traitaient l'Eglise comme une esclave, tous aussi aggravaient les maux des peuples, et ne craignaient pas de les démoraliser pour consolider leur pouvoir et pour s'acheminer de plus en plus vers l'absolutisme ou s'y affermir. Je crois bien que le torrent de la révolution française les atteindra tous et en abattra peut-être un grand nombre. L'autocrate de Russie aura bien son tour lui aussi. Vous trouverez peut-être mon langage fort singulier; je vous assure cependant que c'est dans le calme du recueillement que je parle et en considérant les choses au point de vue de la foi, me représentant le langage que tiendrait Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même. Je ne désire et personne ne doit désirer les troubles et les renversements; si Dieu voulait mettre ordre aux maux causés à l'Eglise dans l'ordre de la foi, et à ceux des peuples dans l'ordre de la religion, de la morale et même du matériel, je l'en bénirais; mais il ne me paraît pas que les choses arrivent ainsi, et je vois en cela la justice divine qui agit pour le renversement de l'orgueil des hommes. Peut-on s'affliger du renversement de cet orgueil? Ce même acte de la justice divine frappe encore nos grands politiques. Par leur ruse et leur maudite astuce, ils sacrifiaient Dieu et le genre humain à leur propre agrandissement, et vendaient à bon compte la foi, les mSurs, avec le bien des peuples qu'ils gouvernaient; la justice et l'humanité n'existaient dans presque aucun gouvernement, dès qu'il s'agissait de son intérêt, quelque mince qu'il fût. N'est-il pas naturel que le bras de Dieu se lève contre tant de criminels qui ne faisaient justice qu'à ceux qu'ils craignaient, car ils étaient forts avec les faibles et faibles avec les forts, au point de sacrifier impitoyablement les faibles à ceux qu'ils redoutaient. Qu'on considère tous les maux qui ont été causes dans ces derniers temps contre l'Eglise, la justice et la vérité, en France, en Angleterre, en Autriche, en Russie, en Bavière, en Prusse même, je veux dire par les hommes qui gouvernaient ces pays, sans parler de plusieurs autres, et l'on n'est nullement étonné de voir la vengeance de Dieu commencer à se faire sentir. J'adore la justice divine. Prions notre bon Sauveur qu'il y mêle sa miséricorde pour son Eglise et pour le salut des peuples. J'ai suivi un peu, depuis deux ou trois ans, la suite des affaires de ce monde et mon âme a toujours été sous le pressoir en voyant l'horrible injustice, l'indigne mauvaise foi de tous ces hommes et tous les maux qu'ils causent. Je vous avoue que malgré l'incertitude de l'avenir, je ne puis m'empêcher de sentir un profond sentiment de reconnaissance envers Dieu de ce qu'enfin il s'est montré; il a soufflé sur ces prétendus puissants, et de son souffle il abat leur orgueil et les réduit au néant. Une autre catégorie d'hommes qui a été battue par cette tempête, c'est cette aristocratie bourgeoise, ce qu'on appelait le pays légal, qui outrageait si fièrement l'Eglise et se refusait toute justice à son égard, qui foulait aux pieds tous les intérêts des pauvres, qui sacrifia son âme et son pays à un misérable égoïsme et à ses intérêts particuliers. La colère ou plutôt la justice de Dieu a balayé tous ces orgueilleux égoïsmes grands et petits, tout a été jeté bas en France, et le sera probablement tôt ou tard dans toute l'Europe. Enfin, cette grande et incompréhensible justice divine s'appesantit sur le grand crime de tout ce monde pervers qui a fait tout son possible pour remplacer le culte de Dieu par celui de l'or; leur divinité c'était l'argent, et toute leur religion était l'industrie portée jusqu'aux plus grands excès. La France et l'Europe se perdaient, se corrompaient par l'amour et l'estime de l'or. Tout autre sentiment aurait été effacé dans peu de tous les coeurs. Dieu a abattu leur idole : que de coupables vont être ruinés! C'est la main de Dieu qui a frappé. Voilà l'édifice qui a été abattu, Dieu a soufflé dessus et il a croulé. Mais quel sera celui qui le remplacera? Je ne voudrais pas me charger de pronostiquer. Ce que je crois certain, c'est que si la République est fidèle autant que les autres gouvernements ont été infidèles, elle prospérera; si elle est infidèle elle tombera comme les autres et comme est tombée cella de 89. Si des hommes à passions mauvaises, si l'esprit de parti ne parvient pas à s'emparer du peuple, la République réussira; si le contraire arrive, on peut prévoir divinement et humainement qu'elle ne durera pas : divinement, parce qu'elle pécherait comme les autres gouvernements et tomberait peut-être dans des fautes plus graves et Dieu ne la bénirait pas; humainement, il n'y a et ne peut rien y avoir de stable dans un tel état de choses. On aurait à souffrir pendant quelque temps, il arriverait peut-être même de grands maux, mais tout cela ne serait que pour un temps. Si au contraire la République prend la bonne voie, il me paraît certain que la justice et la vérité y profiteront plus qu'auparavant et la foi prospérera. Mais qui empêchera le peuple de se laisser tromper par des hommes à mauvaises passions ou animés d'un esprit de parti? Dieu seul. Le fera-t-il? Je n'en sais rien. Si dans le bouleversement qu'il vient d'opérer, il a eu une pensée de miséricorde mêlée dans sa divine justice, il préservera le peuple du mal qui menace; si c'est un acte de justice tout pur qu'il veut exécuter, baissons la tête, humilions-nous et soyons soumis à sa divine volonté. Vous me demandez une appréciation sur l'état des choses, c'est trop, je ne suis pas assez versé dans ces matières pour y voir clair et sûr. Au premier coup d'Sil, il ne me paraît pas que nous sortions de sitôt des embarras terribles où sont les choses, et il me paraît bien que les hommes de partis, précisément ces hommes de partis extrêmes, travaillent le peuple et qu'ils ont une certaine prépondérance quoiqu'ils n'aient pas encore entièrement emporté la balance. Ce qui rend cette position très critique, c'est qu'il y a en ce moment, à Paris, cent mille hommes sans ouvrage et ce nombre doublera peut-être par l'affluence des ouvriers des provinces où l'ouvrage manque tout autant et manquera de jour en jour davantage. Pensez combien cet état de choses prêtes au jeu des passions, et combien des hommes de partis adroits, ont de facilité à exploiter cette misère universelle! Ce qui prouve que ces hommes travaillent, c'est la demande du retardement des élections et de l'éloignement des troupes. Ces deux demandes sentent l'inspiration des anarchistes. Si le peuple était bien inspiré tout irait bien. M. Lamartine et les autres membres du Gouvernement provisoire qui veulent l'ordre et la vraie liberté, auraient main forte; mais si le peuple est trompé par les partis anarchiques et ambitieux, qui lui promettent plus qu'ils ne peuvent tenir, et qui excitent et exaltent les passions, où cela nous mènera-t-il? Il y a déjà cent quatre vingt dix mille hommes enrôlés dans la garde nationale, bientôt nous en aurons trois cent mille, tous armés, et la grande majorité tirée du peuple. Si cette armée formidable est sous les ordres d'un gouvernement sage et juste, tout ira admirablement; mais si les mauvaises passions parviennent à tromper l'inexpérience de cette foule d'hommes ardents et passionnés, si elles parv


Sources : ND 10- pp. 150-151
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 30-10-1831
Titre : Les désordres de la Révolution
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : M. de Farcy,

9867 ... des objets que vous laissez au séminaire : je n'ai rien trouvé dans la commode, rien dans la chambre, rien nulle part. M. l'économe m'a dit qu'ils ont peut-être été volés dans la Révolution, comme c'est arrivé à plusieurs autres, car des femmes se sont introduites pendant la bagarre et ont pris différentes choses dans plusieurs chambres...


Sources : LS 1- pp. 26
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 23-07-1847
Titre : Une fondation de messes à St Pierre pour le salut de la France
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : Mgr Luquet,

9868 P.S. - Une idée peut être drôle, qui me paraît cependant bonne, m'a été communiquée par un brave prêtre dans ce pays. Ce serait de faire une souscription parmi les bons chrétiens français pur former une fondation moyennant laquelle on dirait tous les jours une messe à l'autel souterrain de Saint-Pierre, pour le salut de la France... Si M. Perrée était encore à Rome, je suis sûr qu'il approuverait cette idée...


Sources : Compl.- pp. 95
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 02-01-1848
Titre : Vos prévisions au sujet des bouleversements
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : M. Cahier,

9869 Vos prévisions au sujet des bouleversements que nous avons à craindre deviennent en ce moment bien plus vraisemblables encore, qu'ils ne l'étaient au moment où vous m'écrivîtes. Dieu est le Maître, sa sainte volonté doit nous suffire. Il est le Maître. Il fera donc, il permettra donc tout ce que bon lui semblera.


Sources : ND 10- pp. 4
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 06-03-1848
Titre : La révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : Samson,

9870 "Maintenant venons à notre incroyable révolution qui s'est faire comme un jeu d'enfants... La religion y est honorée comme si rien n'était arrivé de nouveau; la révolution n'était nulle part hostile à la religion ou au clergé. Qu'est-ce que Dieu nous réserve pour l'avenir... "


Sources : ND 10- pp. 106
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 18-10-1847
Titre : Dieu mène son Eglise
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : P. Gamon,

9872 "... Cependant humainement parlant, notre bon Pape aura de la besogne pour de longues années, avant de se tirer d'affaire. Ce qui me console le plus, c'est la pensée que Dieu mène son Eglise et la soutient contre toute puissance ennemie. Les hommes remuent, s'agitent et s'épuisent autour de cette forteresse, elle reste debout et eux passent et d'évanouissent avec toute leur puissance. Ils ne comprennent pas cela! Ce sont des aveugles. L'histoire est cependant ouverte devant eux; ils devraient penser qu'il leur arrivera ce qui est déjà arrivé à tant d'autres plus puissants qu'eux; mais non, ils ne veulent pas voir, leur orgueil les aveugle."


Sources : ND 9- pp. 277-278
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 28-02-1848
Titre : Dieu que veut-il faire de notre pauvre Europe
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : M. Schwindenhammer,

9873 Vos sSurs sont toujours aux Orphelines et contentes. Votre frère Edouard a été obligé de se sauver de la Suisse, lors de l'expulsion des Ordre religieux qui eut lieu lors de la révolution, ou plutôt de la guerre civile en Suisse. Il est parvenu à se sauver sans accident et se trouve dans une maison des Liguoriens en Savoie ou en Alsace, je ne me rappelle plus fort bien. Vous voyez, mon cher, que tout est en révolution parmi nous. On dit que la Belgique est aussi en révolution, l'Italie le sera peut-être bientôt. Nous sommes à la garde de Dieu. Que veut-il faire de notre pauvre Europe? Peut-être, de ces agitations universelles, ressortira-t-il un régime de paix et conforme à la volonté de Dieu. Mme Blanpin me charge de vous dire bien des choses aimables, bonnes et charitables. Elle vous aime comme son enfant, et prie tous les jours spécialement pour vous. Si vous lui écriviez un mot dans la prochaine lettre de son fils, vous lui donneriez une grande satisfaction. Adieu, cher confrère. Tout à vous en Jésus et Marie.


Sources : ND 10- pp. 96-97
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 16-03-1848
Titre : Tout le monde se dispose aux élections
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : P. Briot,

9874 Nous sommes toujours assez paisibles ici. Tout le monde se dispose aux élections. Nous allons peut-être tous y participer...


Sources : ND 10- pp. 140
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 15-12-1851
Titre : La politique en France
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : Mgr Kobès,

9875 Quand cette petite lettre vous sera remise vous aurez déjà appris les nouvelles. ... Si le Président parvient à se maintenir il nous débarrasserait de l'anarchie de 1852 (sic) dont nous étions bien menacés et à laquelle nous n'aurions pas probablement échappé. Mais, s'il ne réussit pas, la secousse nous arrivera dès cette année. Que la sainte volonté de Dieu s'accomplisse. Soyez sans inquiétude. Dieu aura soin de ses enfants.


Sources : ND 13- pp. 398
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 23-02-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9879 Lettre à M. Lambert


Sources : ND 10- pp. 79
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 28-02-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9881 Lettre à Mgr Luquet


Sources : Compl.- pp. 109
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-02-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9882 Lettre à M. Collin


Sources : ND 10- pp. 87-88
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 09-03-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9883 Lettre à Mgr Luquet


Sources : ND 10- pp. 124
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 20-03-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9885 Lettre à M. Gamon


Sources : ND 10- pp. 145-146
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 07-04-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9886 Lettre à M. Arragon


Sources : ND 10- pp. 153
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 21-04-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9887 Lettre à Samson


Sources : ND 10- pp. 164-165
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 04-05-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9888 Lettre à M. Thiébaut


Sources : ND 10- pp. 182-183
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 08-08-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9889 Lettre à M. Bessieux


Sources : ND 10- pp. 282-283
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 12-12-1848
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9890 Lettre à Mgr Luquet


Sources : Compl.- pp. 144
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 28-02-1849
Titre : La Révolution de 1848
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : ,

9891 Lettre à M. Lambert


Sources : ND 11- pp. 62
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 16-07-1851
Titre : Les événements temporels "tout s'obscurcit de plus en plus?"
Clé : Théologie de l'histoire
Destinataire : Mgr Kobès de lapart de Le Vavasseur,

9894 Je ne vous parlerai pas des choses du monde... Cependant je puis vous dire que tout s'obscurcit de plus en plus et que personne ne sait où l'on va ni ce qui arrivera... Mais Dieu est là...


Sources : ND 13- pp. 236
Réf-bible :
Remarque : Voir tout le texte.
 




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