ETUDES sur LIBERMANN
(P. Martins)


  Date : 07-07-1848
Titre : Nous ressemblons au laboureur
Clé : Des lettres de condoléances
Destinataire : Julie Libermann,

7228 "Le temps passe, l'éternité s'approche. Songez que notre vie en ce monde n'est qu'une préparation pour l'éternité. Nous ressemblons au laboureur qui travaille tout l'hiver sans voir rien, absolument rien, qui résulte de son travail; quand l'été vient, son coeur commence à jouir, parce qu'il voit quelque espérance, et à la fin il récolte avec joie. Nous aussi nous travaillons sans voir la joie qui doit résulter de ce dur travail de notre âme, mais quand la fin de la vie est arrivée, c'est alors que nos peines s'oublient, et l'espérance de la vie future se manifeste; et quand la sainte et éternelle récolte est venue, nos âmes surabondent de joie... Nos âmes surabondent de joie et d'autant plus que nous avons eu de la douleur dans cette misérable vie; c'est ce que dit le psaume: ceux qui sèment dans les pleurs récolteront avec une joie immense. Réjouissez-vous au milieu de vos peines; c'est la bonté de Dieu qui sème dans votre âme les germes du bonheur de l'éternité. Ne savez-vous pas que le laboureur pour faire un abondante récolte, déchire le sein de la terre, il la retourne et la bouleverse afin que la semence prenne bien. Nos âmes sont une terre sèche devant Dieu; il veut y semer les fruits de la gloire et du bonheur éternel; il faut pour que pour cette semence produise abondamment que votre pauvre âme soit torturée, déchirée nombre de fois. Du courage donc, de la confiance! Le temps de la semaille est là; c'est le moment de la souffrance; le moment de la divine récolte arrivera, et ce sera, non pas le temps de la joie, mais l'éternité de la joie du bonheur et de la gloire. Voyez la parabole du pauvre Lazare et du riche. Le premier n'avait que ses douleurs et l'affliction de sa vie; l'autre avait toutes les satisfactions. Le grand jour est arrivé enfin, et les choses ont changé de face ... Soyez donc avec contentement de coeur, un pauvre Lazare devant Dieu, et au grand beau jour de l'éternité, vous serez mille et mille fois heureuse d'avoir souffert en ce monde. Oh! Que Dieu est bon pour nous! Soyez vous aussi bonne devant lui."


Sources : ND 10- pp. 254-255
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 20-07-1835
Titre : Une lettre de condoléances
Clé : Des lettres de condoléances
Destinataire : M.X,

7299 "Ce n'est pas, mon cher, que je veuille blâmer la peine qu'a dû vous causer tout naturellement la mort de votre mère, et même les larmes que vous avez versées, comme on me l'a raconté; je ne crois pas du tout qu'il y ait du mal en cela, pourvu que cette douleur et ces larmes restent dans l'ordre, qu'elle ne procèdent pas de la passion, c'est-à-dire d'une affection trop vive et trop naturelle, de désolation, de désespoir, etc. Or il est très facile de voir si elles restent dans l'ordre; car en ce cas, loin de nous désoler et de nous troubler, elles nous élèvent à Dieu et nous laissent dans une parfaite paix, et l'esprit entièrement libre; elles ne nous empêchent pas de faire tranquillement notre oraison et nos autres exercices de piété, et ne nous troublent pas l'imagination de manière à nous rendre incapables de toute autre pensée. L'idée nous en revient, il est vrai, bien souvent, et elle se présente à l'âme sous toutes sortes d'aspects; elle nous pénètre de douleur, nous donne quelque fois des angoisses... .. Une peine semblable, bien prise, nous fait avancer beaucoup dans le saint amour de Dieu. Il en est de cette épreuve comme de toute autre croix qui nous vient de la main de Dieu; il faut la recevoir avec tendresse, la souffrir avec joie et très grand amour, savourant toute la douleur qui nous en revient, comme un gourmand savoure un bon morceau qu'on lui sert de la table du roi."


Sources : L.S.I- pp. 88-89
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 18-05-1849
Titre : Une lettre de concoléances
Clé : Des lettres de condoléances
Destinataire : Mme Félix Libermann,

7378 ... il nous aime en nous frappant. Vous avez perdu un appui, une consolation sur la terre, mais la Bonté divine vous a donné ce bonheur d'être assurée, autant qu'on peut l'être, du salut de cette chère âme que nous pleurons. Oh quelle grande consolation pour une chrétienne!


Sources : ND 11- pp. 122
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 08-05-1849
Titre : Une lettre de condoléances
Clé : Des lettres de condoléances
Destinataire : Mme Félix Libermann,

7487 Soumettez-vous, ma chère sSur, à sa divine volonté, et acceptez votre douleur avec amour et résignation. Si Dieu a jugé à propos de vous enlever celui qu'il vous avait donné pour appui sur la terre, il vous soutiendra lui-même, jusqu'au jour où il vous réunira dans sa gloire à celui dont il vous a privé momentanément sur la terre. La vie est courte, elle n'est qu'un rêve, tout finit sur la terre... Elevez donc votre âme, ma bien-aimée sSur, élevez votre âme vers Celui qui doit être votre récompense dans l'éternité. La moitié de vous-même est avec Dieu, vous êtes obligée de souffrir sur cette terre de misère et de péché, songez que vous n'y êtes plus qu'à moitié, vivez donc sur la terre pour le ciel.


Sources : ND 11- pp. 122-123
Réf-bible :
Remarque :
 




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