ETUDES sur LIBERMANN
(P. Martins)


  Date : 01-01-0
Titre : Une faute grave de Jacob contre les lois fondamentales du juda¨sime
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3921 Quelle a été cette faute?


Sources : ND 1- pp. 13
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Est-ce que le Messie est déjà venu
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3923 Il nous raconta aussi que, lorsqu'il commença a voir des doutes sur certains passages de l'Ancien Testament, en faveur du Messie reconnu par les chrétiens, son père se montra fort mécontent des questions qu'il lui faisait et lui dit qu'il ne fallait pas examiner ces sortes de choses, qu'il fallait croire ce qu'on lui enseignait, et qu'agir autrement était un orgueil répréhensible.


Sources : ND 1- pp. 81-82
Réf-bible :
Remarque : Témoignage du P. Leblanc, S.I.
 


  Date : 01-01-0
Titre : Crise de foi dans la Bible
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3925 " déjà à Saverne, Jacob Libermann aurait été déconcerté par la sévérité des rabbins; on a en outre raconté que certains explications des difficultés de la Bible par son père lui auraient paru insuffisantes."


Sources : ND 1- pp. 94
Réf-bible :
Remarque : témoignage de M. Leblanc, S.I.
 


  Date : 01-01-0
Titre : La lettre de Samson à Jacob
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3930 "Mon frère me répondit qu'il croyait fermement les miracles de la Bible; que Dieu n'en faisait plus aujourd'hui, parce qu'ils n'étaient plus aussi nécessaires, que le Messie étant venu, Dieu n'avait plus besoin de disposer son peuple à le recevoir, que tous les prodiges de l'Ancien Testament n'avaient eu d'autre fin que de préparer ce grand événement. Cette lettre me fit quelque impression Cependant, je persistais à attribuer sa conversion à des motifs humains, et l'effet produit par sa lettre fut bientôt détruit. D'ailleurs, le doute qui s'était emparé de mon esprit était trop profond pour céder à un ébranlement aussi faible. La bonté de Dieu m'en préparait d'autres."


Sources : ND 1- pp. 62
Réf-bible :
Remarque : Récit de M. Gamon
 


  Date : 01-01-0
Titre : La confession du vicaire savoyard
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3941 "C'est dans la Confession du Vicaire Savoyard que se trouve le passage qui me frappe. Là Rousseau expose les raisons pour et contre Le Vénérable Père cite ici de mémoire. Rousseau, après avoir affirmé : "Si la vie et la mort de Socrate sont d'un sage, la vie et la mort de Jésus sont d'un Dieu", pose en quelques mots la question de l'authenticité de l'Evangile qui raconte la vie et la mort de Jésus. "Ce n'est pas ainsi qu'on invente, dit-il. Il serait plus inconcevable que plusieurs hommes d'accord eussent fabriqué ce livre qu'il ne l'est qu'un seul en ait fourni le sujet"


Sources : ND 1- pp. 99-100
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite,
 


  Date : 01-01-0
Titre : Libermann et les miracles de la Bible
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3945 "Vraiment la grande objection de Jacob était celle-ci : "Si Dieu a pu autrefois opérer tant de miracles pour Israël prévaricateur, que n'en fait-il plus en faveur des Juifs qui le servent de leur mieux? Cependant la question du miracle obsédait Jacob Libermann. Peu après la lettre de son frère, il fut amené, pour rendre service à un condisciple, à lire l'Evangile traduit en hébreu. C'est la première fois qu'il ouvre l'Evangile. "Je fus très frappé de cette lecture. Cependant là encore les miracles qu'opérait Jésus-Christ me rebutèrent. Il est même si préoccupé d'expliquer ces miracles qu'il n'a pas d'attention pour la beauté morale du Christ! C'est dans ces sentiments qu'il lut l'Emile de Rousseau. Au quatrième livre de cet ouvrage il rencontra la Profession de foi du Vicaire savoyard : usage de la raison dans la recherche de la vérité, et la loi naturelle, dont l'observation suffit à toutes les exigences de Dieu sur sa créature"


Sources : ND 1- pp. 98-99
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Que répondrait à cela un rabbin d'Amsterdam
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3950 "Je me suis mis à lire l'Emile de Rousseau. Qui croirait que cet ouvrage, si propre à ébranler la foi d'un croyant, fut un des moyens dont Dieu se servit pour m'amener à la vraie religion. C'est dans la confession du vicaire savoyard que se trouve le passage qui me frappa. Là Rousseau expose les raisons pour et contre la divinité de Jésus-Christ et il conclut par ces mots : "Je n'ai pas été à même jusqu'ici de savoir ce que répondrait à cela un rabbin d'Amsterdam". A cette interpellation, je ne pus m'empêcher d'avouer intérieurement que je ne voyais pas ce qu'il y aurait à répondre."


Sources : ND 1- pp. 63
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite. Récit de M. Gamon.
 


  Date : 24-11-1825
Titre : La lettre du 24 novembre 1825 (de Samson)
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3956 NOUS N'AVONS PAS CETTE LETTRE, mais d'autres documents nous permettent d'en fixer la teneur. Samson fait appel à l'amitié qui avait toujours existé entre eux : un changement de religion ne devait pas rompre cette amitié. Il engageait son frère à lire Bossuet, vraisemblablement LE DISCOURS SUR L'HISTOIRE UNIVERSELLE, qui pour une grande part avait déterminé la conversion du docteur Les deux frères n'avaient pas les mêmes préoccupations. Samson, frappé de l'état de misère du peuple juif, s'était demandé si ce peuple dégradé était bien encore le peuple de Dieu. Bossuet lui avait montré le Messie se constituant un autre peuple, dans le magnifique tableau de la continuité de la religion qui fait l'objet des deux premières parties de l'HISTOIRE UNIVERSELLE


Sources : ND 1- pp. 96-97
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 06-01-1826
Titre : Jacob ne lira pas Bossuet
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3960 "Jacob écrivit à son frère le 6 janvier 1826 En voici le résumé: il ne lira pas Bossuet, parce qu'il n'a pas besoin de guide; il revendique le droit d'examiner par lui-même sa croyance; pourtant il s'en remet à son frère de ses doutes afin d'être éclairé. Il est franchement déiste; mais s'il nie le fait de la révélation, il n'en rejette pas la possibilité; s'il repousse toutes les religions existantes, c'est que toutes ont la même base erronée, la révélation mosaïque. La base de cette révélation est en effet ruineuse. La vocation de Abraham, d'Isaac et de Jacob : sans motif raisonnable; la vocation du peuple hébreux ; une injure aux autres peuples; Jérémie est un traître à son pays.. J'ai conclu de là que tout ce que Dieu exige de nous, c'est de le reconnaître, d'être justes et humains. Peu importe que je sois juif ou chrétien!"


Sources : ND 1- pp. 97
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 06-01-1826
Titre : La lettre du 6 janvier 1826
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3972 "Lors de son voyage en Alsace, après sa grande maladie, notre Vénérable Père passa à Strasbourg chez son frère, c'était en août 1849; sa nièce Marie lui fit lire la lettre Il en fut vivement émotionné, remarque le docteur, et dit à ma fille que ma réponse et les arguments que j'y faisais valoir l'avaient fortement ébranlé."


Sources : ND 1- pp. 98
Réf-bible :
Remarque : Cf. aussi p. 55.
 


  Date : 06-01-1826
Titre : Jacob, rationaliste
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3976 "Mon cher frère, ta lettre du 24 novembre excite mon juste étonnement. Il paraît que tu avais douté de mon amitié depuis ton changement de religion. Quand même, je serais le plus grand zélateur de la synagogue, je ne saurais discontinuer d'avoir pour mes frères ce sincère attachement qui, nourri en moi dès ma plus tendre enfance, faisait toujours mes délices et mon bonheur. La lecture de Bossuet est tout à fait inutile pour moi, et si tu connaissais mes véritables sentiments, tu ne me l'aurais peut-être pas recommandée. Voici à peu près ce que je pense de la religion. Dieu nous a donné la faculté de penser non pour la laisser reposer, mais pour que nous en fassions usage. Si l'homme doit laisser son esprit s'engourdir, s'il doit se livrer aveuglément aux chaînes que lui présente la religion, quelle différence y a-t-il entre lui et la brute? La religion ferait de l'homme ce que la nature opère dans la bête. Pourquoi ai-je reçu ce don céleste, sinon pour m'en servir? D'après ces considérations, j'ai formé ma religion sur ma propre raison, et je ne crois pas commettre un crime, quand même je me tromperais dans quelques unes de mes maximes, pourvu que je ne cause point de mal à mon prochain. Mais, comme je ne connais pas les principes de la philosophie, et que je puis par conséquent facilement m'égarer, je pense devoir m'ouvrir à un homme éclairé, qui puisse me ramener de mon erreur, et en la qualité de mon frère bien-aimé, tu as la préférence à tout autre. Je vais donc te déclarer ma façon de penser, en te priant de me traiter avec un peu d'indulgence. Il faut regarder la Bible comme la base de toutes les religions qui dominent en Europe et en partie dans l'Asie. Or, un édifice dont le fondement est mal construit, tombe de lui-même, et, en regardant de près la Bible, on en découvre la fausseté et je me sers de la Bible même pour le prouver. Quelle absurdité de croire à toutes les fables qu'elle renferme! Quelle apparence que Dieu aura manifesté par tant de merveilles sa faveur accordée à Abraham, Isaac et Jacob? Quels charmes Dieu trouve-t-il à ces patriarches? Est-ce parce qu'ils avaient des notions vraies sur la divinité au sein d'un peuple idolâtre? Mais pourquoi Dieu ne s'est-il pas intéressé de même au sort de tant de philosophes de l'antiquité? Quelle vertu extraordinaire trouvons-nous dans la vie de ces patriarches décrite avec tant d'exagération dans la Bible, si ce n'est par hasard l'hospitalité si naturelle à tous les peuples de l'antiquité? Et, supposons même qu'ils aient pratiqué les plus hautes vertus, n'est-il pas extravagant d'admettre que Dieu récompense les vertus du père, dans ses arrière-petits-neveux imbus de toute sorte de vices? La même réflexion s'applique à la punition d'Adam, dont le récit fabuleux est incompréhensible? Puis-je être assez injuste de penser que Dieu se vengea du crime d'Adam sur toute sa postérité? Quel blasphème abominable de parler ainsi de cet être juste et bienfaisant, tandis qu'il commande lui-même : "Ne punissez pas les enfants du crime de leur père." Cette contradiction est si évidente qu'on ne peut manquer de s'en apercevoir. Nous disons que Dieu avait choisi le peuple juif pour lui donner ses lois sacrées. Qu'on m'explique ce choix. Ne serait-ce pas une injustice de la part de Dieu de choisir un seul peuple sur la terre pour l'éclairer et lui révéler les vrais principes de la religion, tandis qu'il laisse croupir tous les autres dans l'ignorance et l'idolâtrie : les autres peuples n'étaient-ils pas ses créatures aussi bien que les israélites? N'auraient-ils pas accepté cette loi sacrée, si elle leur avait été présentée comme aux juifs, avec un appareil de tant de miracles? Ensuite, si toutes les merveilles consignées dans la Bible ne sont pas fabuleuses, comment comprendre les rébellions réitérées des juifs? Est-il possible que, quarante jours après avoir vu descendre Dieu lui-même sur le mont Sinaï et après lui avoir entendu prononcer : "Je suis l'Eternel, ton Dieu, tu n'adoreras pas les idoles", ces mêmes juifs se soient mis à adorer le boeuf Apis, parce que Moïse retardait un peu son retour? Comment pouvaient-ils se mutiner de nouveau après avoir vu Korachi et ses partisans engloutis d'une manière si miraculeuse pour avoir ourdi une conspiration contre Moïse? Nous voyons encore ce peuple choisi de Dieu s'écrier dans une de ses révoltes : "Choisissons un chef et retournons en Egypte". Comment eût-il pu avoir si peu confiance en Dieu, qui leur avait montré sa bienveillance par tant de miracles, qu'il voulait plutôt subir le joug des Egyptiens que de se laisser conduire dans la terre promise. Peu s'en fallait qu'ils ne m'eussent lapidé." Ces observations, et bien d'autres encore, font voir que, de son vivant, Moïse ne jouissait pas de cette vénération dont il est entouré maintenant. Je pense de même de tous les prophètes. Nous voyons un Jérémie vingt fois emprisonné, et avec raison, car sans doute c'était un traître gagné par Nabuchodonosor. Tous ces gens-là, étaient, à ce qu'il paraît, des rhéteurs accrédités, dont on fit dans la suite des prophètes après avoir arrangé dans la suite leurs discours; car enfin, maintenant, nous ne voyons plus de prophètes; et ne mériterions-nous pas d'avoir des Elies et des Elisées, aussi bien que les juifs qui étaient plongés dans l'idolâtrie? Je conclu de là que tout ce que Dieu exige de nous, c'est de le reconnaître, d'être justes et humains et que Moïse avait joué son rôle, comme tous les législateurs. Ainsi, peu importe que je sois juif ou chrétien, pourvu que j'adore Dieu, que ce soit en une seule personne ou en trois. Cependant, je t'assure que je ne serais pas meilleur chrétien, que je ne suis bon juif. Voilà aussi comment je t'excuse de ton changement de religion, car je ne pense pas que tu ajoutes foi aux prophéties d'Isaïe."


Sources : ND 1- pp. 52-54
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : La crise de rationalisme de Jacob
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3978 "Perdant ses appuis naturels, Jacob Libermann sentit chanceler sa foi judaïque sans que, semble-t-il, sa foi en Dieu en fût touchée. Au désarroi moral de son âme il chercha un fondement intellectuel : il lui fallait des motifs de ne plus croire. En quelques mois il tomba dans le doute, puis dans la négation des vérités que jusque là il avait admises sincèrement et naïvement : "Je lisais la Bible, confie-t-il à M. Gamon, mais avec défiance : ses miracles me rebutaient; je ne les croyais plus""


Sources : ND 1- pp. 95
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite.
 


  Date : 01-01-0
Titre : ? Le Messie étant déjà venu
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3982 "Il en témoignait lui-même à M. Gamon en 1850 : "Mon frère me répondit qu'il croyait fermement les miracles de la Bible; que Dieu n'en faisait plus aujourd'hui parce qu'ils n'étaient plus aussi nécessaires, que, le Messie étant venu, Dieu n'avait plus besoin de disposer son peuple à le recevoir; que tous les prodiges de l'Ancien Testament n'avaient eu d'autre fin que de préparer ce grand événement."


Sources : ND 1- pp. 98
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : Jacob et la conversion de Samson
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : 94,

3985 "Tant que Jacob Libermann vécut à Saverne, sous la direction de son père le rabbin, il resta fort attaché à sa religion. L'exemple de son frère aîné qui avait abandonné les pratiques talmudiques longtemps avant de recevoir le baptême, ne l'émut aucunement. Au contraire, l'infidélité du docteur fortifia l'élève rabbin dans sa foi judaïque; l'esprit du jeune homme déjà porté ) la raideur par la conviction de la supériorité de sa croyance, resta inaccessible au doute, tant que des raisons d'un autre ordre, de celles que la raison ne conçoit pas, n'eurent pas affaibli sa confiance en ses dogmes. Notons pourtant une confidence de notre Vénérable Père à un condisciple de St Sulpice, M. Leblanc, plus tard jésuite: déjà à Saverne Jacob Libermann aurait été déconcerté par la sévérité des rabbins; on a en outre raconté que certaines explications des difficultés de la Bible par son père lui auraient paru insuffisantes."


Sources : ND 1- pp.
Réf-bible :
Remarque :
 


  Date : 01-01-0
Titre : C'était l'Evangile
Clé : Du judaïsme au christianisme
Destinataire : ,

3987 Un de mes condisciples me montra en ce temps un livre hébraïque non ponctué, qu'il ne pouvait pas lire Je le parcourus avidement. C'était l'Evangile traduit en hébreu. Je fus très frappé de cette lecture. Cependant, là encore les miracles si nombreux qu'opérait Jésus-Christ me rebutèrent. Je me mis à lire l'Emile de Rousseau. Qui croirait que cet ouvrage, si propre à ébranler la foi d'un croyant, fut un des moyens dont Dieu se servit pour m'amener à la vraie religion


Sources : ND 1- pp. 63
Réf-bible :
Remarque : Voir la suite. Récit de M. Gamon.
 




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