Libermann : neuvaine 2018

Réunis et reliés par l’Esprit

Le groupe spiritain des Philippines


INTRODUCTION

Pendant les neuf jours qui viennent, nous sommes invités à réfléchir sur la vie de notre co-fondateur, le Vénérable Père Libermann. Nous chercherons à découvrir ce que le Saint-Esprit veut nous enseigner à travers sa vie et ses enseignements. Nous nous concentrerons sur l’appel que Dieu nous envoie comme communauté par rapport à notre ministère auprès des pauvres. Nous avons notre identité en tant que peuple appelé et rassemblé par l’Esprit-Saint avec un but : suivre et servir le seul Maître, Jésus. Aussi, la raison d’être de notre vie commune est divine, et ne vient pas d’une idéologie humaine. Cet arrière-plan fondamental est au cœur de notre partage, de notre soutien et de notre témoignage dans le monde.


Le Père Libermann est très clair à propos de notre appel à vivre en communauté quand il nous enseigne que “le missionnaire s’engage dans la congrégation seulement à la condition qu’il ait une vie de communauté”. C’est le Saint-Esprit qui rassemble, c’est lui qui crée et rend sa présence fructueuse en nous.


Au 21ème siècle, nous faisons face à la tentation de l’individualisme et nous avons deux options : ou bien suivre le standard de Jésus qui nous appelle à marcher ensemble comme une communauté de foi, ou bien aller chacun dans des directions différentes et vivre tout seul notre propre intérêt personnel. En tant que famille spiritaine, nous résistons à la tentation du confort ou de l’individualisme et nous disons avec notre fondateur : «Je suis déterminé à travailler sur le chemin que vous m’avez montré» (Père Poullart des Places).


Le Père Libermann nous a rappelé notre appel à vivre en communauté à travers tous ses écrits. Pendant les neuf prochains jours de la neuvaine, nous essaierons de prier et de réfléchir sur cet appel divin à renouveler notre zèle dans la vie de communauté en relation directe avec nos ministères. Nos ministères sont organisés à partir de la communauté, donc la communauté et nos ministères sont intimement reliés et ils s’entremêlent pour faire de nous ce que nous sommes. Aussi nous demandons pourquoi et pour qui nous sommes en communauté ?



Premier jour : une communauté pour Lui


Ce qui rend notre communauté unique, c’est que nous sommes rassemblés par Lui et pour Lui. Notre vie de communauté n’est pas une fin en soi, elle doit diriger vers Jésus et porter des fruits d’amour envers les pauvres. Le Saint-Esprit nous a rassemblés comme une communauté de ses bienaimés disciples; il est donc le centre de notre vie en communauté et nous devons nous concentrer sur Lui comme le Maître. Nous devons parler constamment à l’Esprit-Saint et le contempler, parce que lorsque nous parlons de Lui, nous faisons référence à l’Esprit de Dieu qui respire en nous. Nous sommes comme l’arbre planté au bord de la rivière, nous fleurissons, nous prospérons et nous portons des fruits année après année ; nous restons frais et verts aussi longtemps que nous restons proches de la fraîcheur de la rivière. Nous cesserons d’avoir la vie en nous si nous sortons de l’eau vivante, le Saint-Esprit qui nous rafraîchit, qui sanctifie toutes nos communautés.


Lecture spirituelle :


Nous sommes tous un tas de pauvres gens, réunis par la divine volonté du Maître, qui seul est notre espérance. Si nous avions des moyens puissants en mains,

nous ne ferions pas grand chose de bon ; maintenant que nous ne sommes

rien, que nous n'avons rien et ne valons rien, nous pouvons former de grands

projets, parce que les espérances ne sont pas fondées sur nous, mais sur Celui

qui est tout-puissant. Ne vous tracassez pas de vos faiblesses et de votre pauvreté

; c'est dans un état de misère que la puissance de Jésus et sa miséricorde

doivent se manifester, et alors toute la gloire en sera pour lui seul, et la hache

ne se vantera pas sur celui qui la manie“.

(Lettre à M. Briot, 1843, Anthologie Spiritaine, pp 251-252)


Réflexion :

  1. Est-ce que nous ressentons la présence du Christ dans notre communauté aujourd’hui ? Si c’est pour Lui, alors l’amour doit être la motivation pour tout.

  2. Qui ou qu’est-ce qui est devenu le centre de notre communauté aujourd’hui ? Nous sommes tentés de nous concentrer sur nos activités et notre apostolat, en consacrant moins de temps à la prière et à la vie fraternelle. Les besoins matériels et l’argent pourraient changer notre centre d’intérêt dans la communauté.

  3. Avons-nous besoin de ralentir un peu ? Il se peut que nous soyons trop rapides au point de sortir du courant principal.


Prière :


Seigneur Jésus, tu nous as rassemblés pour servir ton but : t’aimer et nous servir les uns les autres avec l’amour que tu nous as prodigué sans condition. Ouvre nos cœurs pour y graver ton amour, aide-nous à suivre l’exemple du Père Libermann qui a fait de simples choses avec grand amour et grand soin et nous a inspirés à vivre pour nos frères et sœurs dans une vie de communauté. Amen !


Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père

Deuxième jour : une communauté de prière


Nos communautés spiritaines sont les sources de la prière et de l’action. Nous ressentons constamment la présence de l’Esprit-Saint qui nous renforce et nous enseigne comment prier au-delà de ce qu’expriment les mots (Rm 8, 26). Alors que nous continuons à affronter les fragilités et les incertitudes des nombreux soucis d’aujourd’hui, l’Esprit-Saint apporte la fraîcheur à tous ceux qui veulent recourir à Dieu par une vie de prière. La prière est donc le tissu de notre vie en communauté et c’est la seule chose nécessaire dans une communauté spiritaine.


La prière n’est pas ce qui est fait par nous, mais plutôt ce qui est fait par l’Esprit-Saint en nous“ (Henri Nouwen). Pour toutes nos missions et nos travaux quotidiens, nous restons en prière, parce que, grâce à la prière, nous nous soumettons docilement en tout à la volonté de Dieu. La prière est le pilier le plus important de notre vie et de notre mission. Par la prière, l’Esprit-Saint nous révèle la bonne direction de notre mission; en fait, la volonté de Dieu nous est révélée dans la prière. Nous devons nous rappeler que notre prière est nourrie par la parole de Dieu. Elle nous donne accès au mystère que nous annonçons.


Lecture spirituelle :


Priez toujours sans cesse“ (2 Th 5, 17)

Lorsque nous prêtons attention à l’Esprit qui vit dans nos cœurs, nous rencontrons le Seigneur dans tout ce qui fait le tissu de notre vie. L’essentiel, c’est de vivre toute la journée en union pratique avec Dieu”. (Sœurs spiritaines, Notre vie spiritaine, n° 36).


Réflexion :

  1. Combien de temps consacrez-vous chaque jour à la prière ?

  2. Êtes-vous capable chaque jour d’offrir à Dieu votre travail comme une prière ?

  3. Une communauté sans vie de prière est vouée à l’échec. Donc la prière n’est pas une option, c’est notre style de vie.


Prière :

Ô très saint et très adorable Esprit de mon Jésus, faites-moi entendre votre douce et aimable voix, rafraîchissez-moi par votre souffle délicieux. Ô divin Esprit,

je veux être devant vous comme une plume légère, afin que votre souffle

m'emporte où il veut et que je n'y porte jamais la moindre résistance.“

(Père Libermann, Commentaire de Saint Jean, 3:8)


Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père

Troisième jour : une communauté dédiée aux pauvres


Nos communautés religieuses doivent être une source d’espoir pour les plus pauvres des pauvres. Nous sommes connectés à la source de vie, Jésus. En retour, nous devenons le puits de l’espoir où les pauvres peuvent aller boire. Nous suivons l’exemple des premiers disciples qui ont partagé leurs ressources, en nous assurant que les pauvres puissent trouver espoir et bon accueil. Une communauté unie en un seul cœur et un seul esprit (Ac 4, 32-35).


La communauté spiritaine de la paroisse Notre Dame de Fatima à Digkilaan, Iligan City, aux Philippines, est une communauté de fermiers très pauvres privés de terre, d’eau, d’électricité et bonnes routes, etc. Les spiritains ont commencé à y travailler il y a environ vingt ans. En plus du ministère, nous sommes devenus des agents de changement pour toute la communauté, témoins parmi eux, leur offrant espoir et réconciliation. Nous avons eu un impact dans cette communauté à travers l’éducation et le soutien aux fermiers. Aujourd’hui, nous envoyons plus de soixante-dix enfants à l’école, des classes élémentaires au collège, grâce à notre programme de bourses avec nos bienfaiteurs et nos partenaires, tels que les Enfants du Mékong, la Fondation McDonnell et autres bienfaiteurs locaux.


La paroisse est le centre de secours et d’évacuation en cas de désastre tel que les conflits musulmans-chrétiens de 2007, le “Typhon Sendong” de 2011 qui a tué presque 200 personnes de notre communauté paroissiale. Nous marchons plus de quatre heures avec nos valises-chapelles, traversant les rivières et gravissant les montagnes pour célébrer la messe pour les pauvres fermiers des montagnes. Quand les gens sont malades, le prêtre doit trouver le moyen de les transporter en ville pour l’assistance médicale puisqu’il n’y a par d’hôpital dans les terres de l’intérieur. Sur notre mission, nous sommes tout pour tous (Saint Paul). Nous ressentons les tensions constantes avec les rebelles musulmans ici, et pourtant, notre communauté est là comme signe d’espoir. C’est une communauté de pauvres serviteurs travaillant pour les pauvres.


Lecture spirituelle :


Évangéliser les pauvres, voilà notre but général. Cependant, les Missions sont le principal objet vers lequel nous visons, et dans les Missions nous avons choisi les âmes les plus misérables et les plus abandonnées. La divine Providence nous a fait notre œuvre par les Noirs, soit de l'Afrique, soit des Colonies ; ce sont sans contredit les populations les plus misérables et les plus abandonnées jusqu'à ce jour. Nous désirerions aussi travailler en France au salut des âmes, mais toujours ayant pour but principal les pauvres sans abandonner toutefois ceux qui ne le sont pas.“

(Extrait des Notes et Documents, XIII, p. 170, 1851)



Réflexion :

  1. Comme communauté ou comme individu, quell est notre plan d’action pour aider les pauvres ?

  2. Les pauvres peuvent-ils venir à notre communauté pour chercher l’espoir ?

  3. Comment pouvons-nous transformer sur le long terme les vies des pauvres qui viennent à nous ?


Prière :

La prière de Saint François d’Assise

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’
espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »


Amen !


Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père

Quatrième jour : une communauté pour la libération des prisonniers


La declaration de Jésus et le but de sa mission dans l’évangile de Saint Luc 4, 18-19 est au centre de la vocation spiritaine. “L’Esprit du Seigneur est sur moi… Il m’a envoyé pour libérer les prisonniers…” Nous adoptons ces mots de Jésus et nous nous offrons au service des prisonniers. Souvent, dans les évangiles, Jésus a parlé des prisonniers, révélant le pouvoir de la miséricorde et de l’amour de Dieu, même pour ceux que le monde a condamnés et qui sont emprisonnés pour leurs délits. Jésus nous montre que les prisonniers restent des enfants aimés de Dieu et que leur chance d’aller au ciel est égale à celle des personnes libres.


Dans le monde d’aujourd’hui, chacun de nous est en prison de bien d’autres façons. Mise à part la prison physique, nos luttes et limites spirituelles, nos faiblesses, notre environnement et nos opinions nous enferment de temps en temps. Le courant dominant et les médias sociaux créent leurs propres cellules de prison, la soif d’argent et le désir des biens matériels créent leur propre prison, etc. De toutes ces formes d’emprisonnement, Jésus est venu nous libérer et nous devons courir à lui pour trouver l’espoir. Comme spiritains, nous sommes des instruments dans les mains du Seigneur pour le bien de nos frères et de nos sœurs.


Le Père Libermann était mu par la passion de libérer les esclaves noirs. Il a ressenti cet appel et il a utilisé toutes les possibilités pour les libérer et les amener à la liberté.


Aux Philippines, les spiritains d’Iligan servent comme aumôniers de la prison de la ville depuis déjà dix-sept ans. Nous célébrons la messe pour eux chaque semaine, nous leur offrons les sacrements, nous rendons possible l’accès aux conseils et à l’orientation. Chaque prison où l’on entre est surpeuplée à cause de la répression du gouvernement contre le trafic de drogues telles que la marijuana, le shabu, etc. Beaucoup de gens innocents sont également emprisonnés, attendant pendant des années d’être jugés, et sans aucune aide.


En plus de l’aide que nous leur apportons à l’intérieur, nous allons vers leurs enfants et leurs familles. Nous aidons quelques-uns des enfants des prisonniers à retourner à l’école et nous encourageons leurs familles.


Lecture spirituelle :

Dans les écrits du P. Libermann :

« Je peux tout par le pouvoir du Christ qui me fortifie ». (Phil. 4:13)

Si on ne devait entreprendre dans l'Église que des choses faciles, que serait devenue l'Église? Saint Pierre et Saint Jean auraient continué leur pêche sur le lac de Tibériade, et saint Paul n'aurait pas quitté Jérusalem. Je conçois qu'un homme qui se croit quelque

chose et qui compte sur ses forces puisse s'arrêter devant un obstacle, mais, quand on ne compte que sur notre adorable Maître, quelle difficulté peut-on craindre ? On ne s'arrête que lorsqu'on est au pied du mur ; on attend alors avec patience et confiance qu'une issue s'ouvre, puis on continue sa marche comme si rien n'avait été. Voilà comment ont fait saint Paul et les autres apôtres.

(Lettre à M. Dupont, 1840, Anthologie spiritaine, p. 236)


Réflexion :


  1. Avez-vous déjà visité une prison près de votre communauté ? Que pouvez-vous faire concrètement pour montrer votre compassion envers les prisonniers ?

  2. Quel type de prison trouvez-vous autour de votre communauté et que faites-vous pour libérer les gens ?

  3. Aujourd’hui, tant de gens sont encore vendus pour de l’argent à cause de la pauvreté et de la méchanceté. Nos communautés doivent faire tout leur possible pour offrir la liberté. Sanctifie-les pour le royaume, même s’ils ont été séparés des autres. Guéris-nous de notre isolement et libère-nous de la prison du matérialisme. Amen !


Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père

Cinquième jour : une communauté

pour les SDF et les déplacés


Dans le monde d’aujourd’hui, l’un des plus grands défis est celui des réfugiés et des migrants se déplaçant d’un lieu à l’autre, à cause de la guerre et de la violence. Sur chaque continent, nous rencontrons des gens sans abri, et c’est un nouveau défi pour la mission. D’après l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés, nous avons plus de 362.000 réfugiés qui sont arrivés en Europe en 2017 et l’on craint qu’environ 3.000 d’entre eux sont morts noyés en Méditerranée.


Chaque jour, il y a des gens qui doivent quitter leur maison, à la recherche d’un refuge, de l’asile, de la sécurité ou de la survie. Il y a le défi des soins de santé, de la vulnérabilité des enfants et des femmes, de la torture émotionnelle et de la faim. Que pouvons-nous faire comme communauté ?La simple vérité c’est que les réfugiés ne risqueraient pas leur vie dans un voyage si dangereux s’ils pouvaient vivre là où ils sont“ (Melissa Fleming, UNHCR).


Aux Philippines, précisément à Iligan où demeurent les spiritains, nous faisons face au défi d’accueillir des personnes déplacées à cause de la violence causée par le terrorisme. Le 17 mai 2017, une guerre a éclaté à Marawa entre le groupe terroriste islamique des Maute et l’armée Philippine. Marawi n’est qu’à 45 kilomètres d’Iligan. Plus de 1.000 personnes ont été tuées dans cette guerre. Plus de 300.000 réfugiés et personnes déplacées ont dû s’enfuir à Iligan dans des circonstances très étranges et pénibles.


En tant que spiritains, nous sommes devenus partie intégrante de leur histoire. Nous avons visité les centres d’évacuation et nous avons fourni de l’eau et de la nourriture aux victimes. En novembre 2017, la guerre était presque finie à Marawi, mais les réfugiés, surtout des musulmans, sont toujours bloqués à Iligan, et beaucoup d’entre eux n’ont plus d’endroit où retourner.

Notre communauté spiritaine doit être un endroit où les sans abri peuvent trouver l’espoir. Nous sommes très reconnaissants envers certaines communautés d’Europe qui ont aussi reçu des réfugiés de Syrie et qui essaient de leur offrir solidarité et espoir.


Lecture spirituelle :

De l’évangile de Mt 25, 35-40.

Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”

Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?

tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”

Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”


Réflexion :

  1. Avez-vous des sans abri autour de votre communauté ?

  2. Comment pouvons-nous représenter la maison, représenter Jésus pour eux ?

  3. Quelques personnes autour de vous ont peut-être une très grande maison, mais sont isolées et misérables. Comment pouvez-vous les atteindre ?


Prière :

Pardonne nos fautes, Seigneur, pour les nombreuses fois où nous t’avons négligé dans les sans abri autour de notre communauté. Pardonne-nous pour les nombreuses fois où nous avons justifié et rationnalisé notre manque de générosité. Ouvre nos cœurs pour que nous soyons généreux et accueillants envers nos frères et sœurs. Amen !


Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père

Sixième jour : une communauté

qui guérit les malades et les faibles


En ce sixième jour de notre neuvaine, nous pensons aux malades dans notre société et comment nos communautés spiritaines agissent envers elles, en offrant nos vies comme instruments de guérison pour le reste de nos frères et sœurs. Nous savons que la maladie aujourd’hui n’est pas seulement une question de problèmes physiques, mais ça comprend les nombreuses formes de maladies dont le monde attend la guérison.


Notre Vénérable Père Libermann a dû affronter la maladie dans sa vie et nous avons appris de lui comment amener les malades à faire confiance au Seigneur, même au milieu du désespoir que causent les souffrances. Jésus sait à quoi ressemblent la condition humaine et les souffrances de la maladie, aussi il nous a envoyés pour devenir des guérisseurs du monde. Dans Mt 10, 18 il nous a demandé de guérir les malades. Pendant son temps sur terre, il nous a montré sa compassion en guérissant les malades, surtout les cas de maladie sans espoir. Dans Jean chapitre 9, nous avons vu Jésus guérir Bartimée et nous avons beaucoup d’autres témoignages de guérison et de sa miséricorde.


Dans nos communautés d’Iligan et de Mactan-Cebu, aux Philippines, nous travaillons pour les malades dans deux hôpitaux, Mercy Community Hospiral et l’hôpital de Mactan. Ces deux hôpitaux nous donnent la possibilité d’offrir guérison et soins aux malades. À la chapelle du Saint Esprit à Pindugangan-Iligan City, nous offrons la Sainte Messe pour les malades chaque troisième jeudi du mois, et les gens viennent de tous les quartiers pour y chercher guérison et miséricorde.


Le temps le plus vulnérable dans nos vies, c’est quand nous sommes malades; quand nous perdons toutes nos sécurités à cause de la maladie. Nos communautés doivent donc être un lieu de guérison et de paix. D’abord, nous devons nous guérir entre nous, relever les confrères qui sont blessés et qui souffrent, soutenir les cœurs brisés autour de nous, réconforter ceux qui sont dans le chagrin et offrir un soutien aux faibles.


Lecture spirituelle


Extrait des écrits du P. Libermann :

« J’ai été assujetti à ces sortes de maux dans ma jeunesse, et cela d'une manière bien

violente. Ce qui me faisait le plus de mal, c'était la crainte, les inquiétudes, les

précautions. Il faut secouer ces mouvements, ces agitations de l'âme, se distraire de

soi-même dans ces moments-là , ne pas se laisser prendre par les angoisses nerveuses du cœur, mais agir avec force contre ces sentiments et se mettre dans une grande indifférence devant Dieu, pour éprouver du mal ou ne pas en éprouver. Étant ainsi disposé, on agit comme si Ton n'avait jamais rien éprouvé. Je vous dis la marche que j'ai suivie, dès que j'ai commencé à me donner au bon Dieu ; je l'ai suivie par esprit de foi et dans le désir de plaire à Dieu, sans penser à recouvrer la santé par ce moyen,

parce que je ne me doutais pas que cette conduite pût être utile. Par le fait, elle a eu

une grande part à ma guérison. » (N.D., VII, p. 238, 1845)


Réflexion :

    1. Notre communauté doit être une communauté qui guérit par le pardon et le soutien mutuel. Votre communauté est-elle une communauté qui guérit ou une communauté malade ?

    2. Comment pouvons-nous devenir instruments de guérison pour nos confrères et pour les faibles autour de notre communauté ?

    3. Avez-vous des malades autour de vous ? Est-ce que vous leur prêtez beaucoup d’attention ?


Prière :

Guéris-nous Seigneur, et rafraîchis nos vies avec l’espérance et ta grâce. Guéris-nous de notre orgueil et de notre égoïsme pour que nous puissions partager davantage avec les pauvres. Guéris-nous de nos anxiétés et de la recherche des biens matériels pour que nous puissions partager notre temps avec les pauvres et les malades. Remplis-nous de compassion afin que nous soyons ta miséricorde pour le monde. Amen !


Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père

Septième jour : une communauté

pour le dialogue religieux et inter-personnel


Aujourd’hui, nous avons l’intention de réfléchir sur notre appel à la vie de communauté comme essentiellement un lieu de dialogue religieux et de relations inter-personnelles. Plus qu’avant, la religion est devenue la plus grande cause de désaccord, de guerre et de violance dans le monde. Proclamer nos opinions religieuses personnelles et nous y accrocher a généré des conflits, des attaques, la désunion et la douleur dans notre monde. On pourrait commencer à se demander : avons-nous vraiment besoin de la religion ? Pourquoi est-elle devenue une raison pour se battre au lieu d’être une raison pour la co-existence pacifique ?


Aux Philippines, nous avons plus de quatre différents groupes rebelles qui causent la mort et la destruction à cause de leurs idéologies religieuses. Le plus récent est le groupe Maute qui a causé la guerre et la mort de plus de 1.000 personnes à Marawi.


Nous connaissons toutes les terribles attaques en Europe et dans le monde au nom de l’état islamique et des croyances religieuses. Nous devons les condamner et réfléchir au moyen de sauver notre monde de cette terrible tendance.


La communauté spiritaine de Digkilaan, Iligan City se trouve au milieu d’une communauté en majorité musulmane. Nous sommes impliqués dans le dialogue avec les musulmans, les groupes tribaux comme les Lumads, et les chrétiens Higaonons et Cebuano. C’est la mission spiritaine la plus fragile des Philippines. C’est partiellement un refuge pour beaucoup de rebelles musulmans. Nous sommes constament en dialogue avec ces rebelles et nous sommes au milieu d’eux comme instrument de paix.


Après le désastre naturel surnommé le Typhon Sendong en 2011, les spiritains ont été impliqués dans l’aide fournie à la fois aux musulmans et aux chrétiens alors que la paroisse est devenue le centre d’évacuation automatique pour la majorité des victimes. Comme réponse au désastre, nous avons bâti plus de 150 maisons temporaires pour les victimes musulmanes et nous avons aidé à construire quatre mosquées après avoir obtenu l’accord de l’évêque local.


Le fait d’avoir construit des maisons et la mosquée pour eux a été l’acte le plus significatif pour le dialogue et cela a touché le cœur de beaucoup de musulmans à Digkilaan. Les musulmans ont été surpris et quelques-une ont reçu Jésus à travers les œuvres d’amour qu’ils nous ont vu réaliser. La meilleure façon de travailler au dialogue c’est d’agir par amour et pour la paix. Nos communautés doivent être des endroits où l’amour se montre pratique, et de cette façon, nous pouvons bâtir la paix et l’harmonie parmi de plus grandes communautés.



Lecture spirituelle :

Extrait de la declaration de la Conférence Episcopale des Philippines sur la guerre à Marawi City, Juin 2017 :


Ecartez-vous du mal et faites le bien, cherchez la paix et poursuivez-la” (Ps. 34,14).

L’essence de toute vraie religion est l’anour. Nous croyons donc que la guerre à Marawi n’est pas religieuse. Nous avons entendu et lu des histoires vraiment étonnantes comment des musulmans ont protégé et aidé des chrétiens à échapper à une mort presque certaine. Maintenant aussi, des chrétiens assistant des milliers de musulmans qui ont fui Marawi pour s’abriter à Iligan City et en d’autres régions du pays. Ce sont des signes indisputables qu’il n’y a pas de guerre religieuse.


Pour cette raison, comme responsables religieux catholiques, nous condamnons en termes les plus forts possibles, comme l’ont fait les responsables religieux musulmans de Mindanao, le groupe violent extrémiste des Maute à Marawi. Ses chefs et ses membres ont fait allégeance à l’état islamique. Ils sont en contradiction avec les fondements de l’Islam en capturant, en maintenant otages, en mutilant et en tuant des innocents.


Joignez vous donc à nous, gens de bonne foi, en menant un dialogue avec les autres religions de sorte que nos fois diverses ne puissent pas être exploitées et abusées au profit du terrorisme et de l’extrémisme violent. Que les parents, les écoles, les églises et les mosquées veillent à ce que personne ne se laisse attire par les efforts de recrutement des terroristes. Montrons aux jeunes et aux anciens que nos fois visent la paix. Aucune religion ne prône l’assassinat des innocents, simplement parce qu’ils appartiennent à une autre religion.


Joignez vous à nous et continuons le dialogue inter-religieux que demandent des centaines de responsables islamiques à travers le monde. La base de la paix et de la compréhension est déjà là. Elle fait partie des principes mêmes de base des deux croyances : l’amour d’un seul Dieu et l’amour du prochain. C’est le commandement de Dieu dans le Deutéronome 6, 4-5.


Maryam, la mère de Jésus, est louée et honorée dans le Coran et par beaucoup de chrétiens. Les catholiques croient qu’il y a cent ans, elle est apparue à trois enfants dans le village de Fatima, qui est le nom de la fille du prophète Mahomet. À la prière de Maryam, nous recommandons nos efforts pour la paix et l’harmonie entre les peuples de fois différentes.



Réflexions :

Est-ce que Dieu a besoin que nous nous battions avec des fusils et des camions pour sa gloire ici sur terre ? Comment notre communauté peut-elle participer dans un dialogue d’amour et de paix avec des gens d’une autre foi, d’une autre couleur, d’une autre race ?


Prière :

Accorde-nous que nous puissions tous aimer et faire la paix dans chaque occasion de notre vie. Console tous ceux qui ont perdu des êtres chers à cause de la violence de la guerre et aide-nous à comprendre que nous ne gagnons rien en nous battant les uns contre les autres. Puissent ceux qui envisagent le mal comprendre qu’il y a beaucoup de braves gens qui s’opposeront à eux, car la bonne volonté prévaudra toujours sur le mal. Par le Christ Notre Seigneur. Amen !

Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père

Huitième jour : une communauté

pour le renouveau et la croissance inter-culturelle


La beauté de la communauté spiritaine, dès le départ, c’est le partage et la diversité qu’on peut trouver dans notre internationalité. Nos communautés sont donc un lieu de découverte, d’apprentissage, de croissance, de nouveauté et d’appréciation de la vie commune. Nous voyons la beauté dans chaque culture et nous cherchons à comprendre chaque culture comme un aspect de l’amour de Dieu. La communauté spiritaine authentique est construite grâce à une vie de fraternité interculturelle et internationale.


De plus en plus, nos valeurs culturelles recherchent l’harmonie et la co-existence pacifique, et les communautés spiritaines doivent être des agents de cette expérience. Dans la mission spiritaine des Philippines, nous sommes 19 confrères venant de 10 pays. Notre mélange de couleurs, de langues, de cultures, de vie ensemble, etc. témoignent de l‘unité et du pouvoir de l’Esprit-Saint parmi nous. Chaque jour, nous apprenons quelque chose de nouveau les uns des autres, et nous ouvrons nos cœurs aux orientations de l’Esprit parmi nous.


Lecture spirituelle :

« La vie fraternelle implique toujours l’attention et le partage, la réflexion commune, l’aide mutuelle et l’amitié. Que ce soit la prière ou la récréation, le travail apostolique ou la formation continue, les cours de mise à jour, l’hospitalité ou le partage qui sont concernés, nous essayons toujours de préparer tout ensemble et de nous aider les unes les autres. » (Sœurs spiritaines, Notre vie spiritaine, n° 21)


Réflexion :

    1. Êtes-vous ouverts à la culture d’autres peuples, ou bien croyez-vous que notre propre culture doit être le standard dans la communauté ?

    2. Êtes-vous patients avec vos frères et sœurs quand leur opinion diffère de la vôtre ?


Prière :

Tu as créé toutes les cultures, ô Seigneur, et ce que nous appelons nos différences sont un don reçu de toi pour diversifier nos communautés. Aide-nous à nous apprécier authentiquement les uns les autres dans nos communautés et bénis-nous avec un cœur ouvert l’un pour l’autre, par le Christ notre Seigneur. Amen !


Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père

Neuvième jour : une communauté

en route vers la communauté eschatologique



En ce dernier jour de notre réflexion sur la vie de communauté, il est important de prier et de méditer sur la raison principale de notre vie commune. Nous sommes rassemblés par l’Esprit-Saint et pour l’Esprit-Saint, et rien ne peut être compare à la gloire que nous recherchons : la communauté eschatologique que Dieu a promise à tous ceux qui l’aiment. Saint Paul nous a rappelé dans Romains 8, 18 que rien ne peut être comparé à la gloire qui sera révélée et nous y pensons beaucoup. Le Concile du Vatican a clairement exprimé l’orientation de l’Église quand il dit : l’Église est déjà et pas encore en marche dans son pèlerinage vers le Père. L’Église et la communauté ne sont donc pas une fin en soi, mais elles existent toujours et seulement au profit du royaume de Dieu.


Nos communautés spiritaines sont des communautés d’espoir, transformant le monde avec amour grâce au pouvoir de l’Esprit-Saint qui abite en nous. Nous ne devons pas être préoccupés par les problèmes de la vie présente au point d’ignorer le terme de notre voyage. Nous devons entraîner les gens à fixer leurs yeux sur la direction donnée par la foi.


Lecture spirituelle : Extrait de l’évangile de Jean 14, 1-3

Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.

Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?

Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.


Réflexion :

    1. La vie de communauté est belle. Sa diversité est un don pour chacun, surtout quand c’est pour Dieu. Percevez-vous cette beauté dans votre communauté ?

    2. Quand nous vivons bien en communauté, nous sentons le royaume de Dieu bien vivant. Votre communauté est-elle un royaume d’amour ?


Prière :

Merci, Seigneur, pour la joie et l’encouragement que nous trouvons dans notre vie de communauté. Aide-nous à te voir dans chaque membre de notre communauté de sorte que nous puissions aimer sans calculer. Accorde-nous la foi et la confiance du Père Libermann afin que nous soyons totalement entre tes mains. Nous t’en prions par le Christ notre Seigneur. Amen !


Notre Père

Je vous salue Marie

Gloire au Père


Page précédente