Chapitre I
NOTRE VOCATION SPIRITAINE
L'Esprit du Seigneur est sur moi,
parce qu'il m'a consacré par l'onction.
Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres
annoncer aux captifs la délivrance
et aux aveugles le retour à la vue,
rendre la liberté aux opprimés,
proclamer une année de grâce du Seigneur.

(Lc 4,18-19)
1. Envoyé par le Père
et consacré par l'Esprit-Saint
Jésus le Christ,
est venu sauver tous les hommes.
Il poursuit aujourd'hui
dans le monde
cette mission de salut,
dont l'Eglise est le sacrement.

Au coeur du peuple de Dieu,
et parmi d'autres vocations
multiples et diverses,
suscitées par l'Esprit-Saint
nous, Spiritains,
sommes appelés par le Père
et mis à part (cf. Ac 13,2)
pour annoncer
à la suite de son Fils,
la Bonne Nouvelle du Royaume.

NATURE DE LA CONGREGATION
2. Nous répondons à cet appel
dans un Institut religieux missionnaire,
la Congrégation du Saint-Esprit
sous la protection du Coeur Immaculé de Marie.

Les charismes de nos Fondateurs,
Claude Poullart des Places et François Libermann,
et la fidélité à notre tradition,
nous incitent à répondre
de manière créative
aux besoins d'évangélisation de notre temps (cf.n 4 et 12).

UNITE DE LA VIE SPIRITAINE
3. La vie apostolique est au coeur
de notre vocation spiritaine.
Elle est cette vie d'amour et de sainteté
que le Fils de Dieu
a menée sur la terre
pour sauver et sanctifier les âmes
et par laquelle Il s'est continuellement sacrifié
à la gloire du Père,
pour le salut du monde (Règlements de 1849, N.D., X, 505).

Pour mener cette vie apostolique
à la suite du Christ,
notre consécration
revêt trois dimensions essentielles:
- annonce de la Bonne Nouvelle,
- pratique des conseils évangéliques,
- communauté fraternelle et priante.

NOTRE MISSION DANS L'EGLISE
4. L'évangélisation des "pauvres" (cf. Lc 4,18)
est notre but (cf. N.D., XIII, 170).

Nous allons donc plus spécialement
vers les peuples, les groupes et les personnes
qui n'ont pas encore entendu le message évangélique
ou qui l'ont à peine entendu,
vers ceux dont les besoins sont les plus grands
et vers les opprimés (cf. N.D., II, 241).

Nous acceptons aussi volontiers
des tâches pour lesquelles
l'Eglise trouve difficilement des ouvriers.

L'ESPRIT APOSTOLIQUE SPIRITAIN
5. Prenant Marie pour modèle,
nous vivons notre mission
dans la docilité à l'Esprit Saint.

Cet état habituel de fidelité
aux inspirations de l'Esprit -
"l'union pratique"
dont parle Libermann (cf. N.D., XIII, 699-706) -
est la source de notre "zèle apostolique"
et nous conduit
à la disponibilité
et au don total de nous-mêmes.

CONSECRATION
6. Nous sommes consacrés à l'Esprit-Saint,
auteur de toute sainteté
et "inspirateur de l'esprit apostolique" (N.D., X, 568).

Nous demeurons aussi
sous la protection du Coeur Immaculé de Marie
comblé par ce même Esprit
"de la plénitude de la sainteté et de l'apostolat" (ibid.).

DEVISE
7. Retenant comme idéal
de vie fraternelle et apostolique
ce que l'on disait des premières communautés chrétiennes,
la Congrégation a pris pour devise:
Un seul coeur et une seule âme (cf. Ac 4,32).

Chapitre II

NOTRE MISSION
Comme le Père m'a envoyé,
moi aussi je vous envoie.
Cela dit, Jésus souffla sur eux
et leur dit: "Recevez l'Esprit-Saint".
(Jn 20,21-22)
 ... vous serez alors mes témoins ...
jusqu'aux confins de la terre (Ac 1,8).

DANS LA FORCE DE L'ESPRIT
8. L'Esprit du Christ ressuscité
à l'oeuvre dans l'Eglise
et dans le monde
anime et guide toute notre vie apostolique.
Celle-ci, en effet, "renferme en elle-même
la perfection de la vie de Notre Seigneur
sur laquelle elle est modelée." (Glose 7)

9. L'Esprit répand en nos coeurs
l'amour du Père (cf. Rm 5,5)
qui éveille en nous le zèle apostolique;
celui-ci se manifeste par un grand désir
de voir s'établir cet amour chez tous les hommes.

10. L'Esprit nous appelle à une conversion continuelle;
Il façonne notre vie personnelle et communautaire;
Il nous fait participer au mystère
de mort et de résurrection de Jésus,
et nous prépare au don total de nous-mêmes
pour le Royaume.

11. Nous participons, en Eglise,
à la Mission du Christ
proclamant un salut qui est don de Dieu,
libération de tout ce qui opprime l'homme,
joie de connaître le Seigneur
et d'être connu de Lui,
en communion avec Lui et tous les hommes (cf. E.N. 9).

NOS ENGAGEMENTS
12. Dans la fidélité aux intuitions de nos fondateurs,
à ce qu'ils ont vécu
et à la tradition vivante de notre Congrégation
nous allons de préférence:
- vers ceux qui n'ont pas encore entendu
le message de l'Evangile
ou qui l'ont à peine entendu;
- vers les opprimés et les plus défavorisés
individuellement et collectivement;
- là où l'Eglise trouve difficilement
des ouvriers.

13. Nous prenons nos engagements particuliers
en communion avec l'Eglise de notre temps.
Concrètement, ce sont les Eglises locales
qui assument la mission du Christ
dans les divers territoires
et nous y participons
selon notre vocation propre.

13.1. Nous faisons nôtres les accents actuels
de la Mission de l'Eglise:
- la Mission universelle, comme responsabilité des Eglises
en communion les unes avec les autres;
- la Mission, comme annonce de l'Evangile
et fondation de nouvelles Eglises;
- la Mission, comme service et libération de l'homme;
- la Mission, comme dialogue;
- la Mission, comme inculturation du Message
dans chaque Eglise locale.

ENGAGES AUPRES DES PAUVRES
14. Nous considérons comme partie constitutive
de notre mission d'évangélisation:
- la libération intégrale de l'homme;
- l'action pour la justice et pour la paix
- et la participation au développement.

Nous devons, de ce fait, nous faire
les avocats, les soutiens et les défenseurs
des faibles et des petits
contre tous ceux qui les oppriment (Règlements 1849; N.D., X, 517).

14.1. Afin de contribuer d'une manière efficace
à la promotion de la justice,
nous nous efforçons
d'analyser les situations
pour découvrir la relation
entre les cas individuels
et les causes structurelles.

14.2. Nous prêtons attention aux voix prophétiques
et, avec discernement,
nous les encourageons à ouvrir
des chemins nouveaux d'apostolat.

TEMOINS DE L'EVANGILE
15. Selon les temps et les circonstances
notre annonce de l'Evangile
prend diverses formes.

15.1. Nous annonçons l'Evangile
à des peuples et à des groupes humains
qui ne l'ont pas encore entendu.

15.2. Nous accompagnons la croissance
de communautés chrétiennes
nées de l'annonce de l'Evangile.

15.3. Dans certaines circonstances
il ne nous est pas possible
d'annoncer explicitement la Bonne Nouvelle
par la parole.

Nous sommes alors mus par la certitude
que l'Esprit-Saint nous précède
et que notre présence est témoignage et service
au nom de l'Evangile pour le Royaume (Ad Gentes n6).

16. Notre annonce de l'Evangile se fait
sous le signe de l'Incarnation:
"Et le Verbe s'est fait chair" (Jn 1,14).

16.1. Afin que le témoignage chrétien
rejoigne les hommes dans leur culture
et devienne une force de libération
dans l'histoire actuelle de chaque peuple,
nous favorisons de tous nos moyens
une rencontre féconde entre
l'Evangile du Christ
et les traditions culturelles et religieuses locales.

16.2. Lorsque nous vivons à l'étranger,
nous nous efforçons d'étudier la langue
et de comprendre les us et coutumes
des peuples dont nous sommes les hôtes (N.D. IX, 330 ss.).
Nous accueillons avec respect
leur expérience humaine dans sa profondeur
et nous nous faisons solidaires
de leurs joies et de leurs souffrances.

16.3. Nous dialoguons et collaborons loyalement
avec les responsables et les croyants
des autres religions,
ainsi qu'avec ceux qui ne croient pas en Dieu;
et nous sommes confiants en l'Esprit-Saint
qui nous mène, les uns et les autres,
vers la vérité toute entière (cf. Jn 16,13).

17. En esprit oecuménique,
nous prenons une part active
à tout ce qui peut favoriser
la rencontre et l'unité des chrétiens
de toute confession;
et nous considérons que la division des chrétiens
est scandale pour le monde
et obstacle à l'annonce de l'Evangile.

17.1. Sans nier la difficulté du dialogue
en certains cas,
nous visons à coopérer sincèrement
avec les autres chrétiens.

AU SERVICE DES EGLISES LOCALES
18. Dans les Eglises locales, nos principales activités
sont les suivantes:
- la promotion des communautés chrétiennes
et la formation d'un laïcat
engagé et responsable;
- le soutien des vocations
et la formation aux ministères
et à la vie religieuse et missionnaire;
- les oeuvres sociales et éducatives
dans la ligne de notre vocation spiritaine;
- l'éveil du sens
de la mission universelle,
de la justice
et de la fraternité entre les peuples.

18.1. Nous considérons comme tâches
particulièrement importantes aujourd'hui:
- l'apostolat auprès des jeunes
dont la situation appelle plus que jamais
des oeuvres sociales et éducatives;
- le service auprès des réfugiés,
des immigrés et des marginaux.

19. Nous sommes particulièrement attentifs
aux appels des Eglises
dont les besoins sont les plus grands.

Par nos engagements dans de multiples Eglises,
nous contribuons
à un échange entre elles
pour un mutuel enrichissement.

Nous participons à la mission de ces Eglises
sans nous imposer,
dans le respect mutuel et le dialogue.

Les conditions concrètes de cette collaboration
sont établies par contrat (cf. Can 675,3 / 678,1 et 2 / 681,1).

20. Un Spiritain ne peut établir seul
un tel contrat, sans l'assentiment
de ses Supérieurs compétents (Can 681,2).

SOLIDAIRES DANS LA MISSION
21. Membres d'une même famille missionnaire
nous sommes tous solidaires
de ses projets et priorités.

22. Notre mission est toujours
celle de la Congrégation
du moment qu'elle a été reconnue comme telle
dans le discernement et l'obéissance
selon la Règle de vie spiritaine.

23. Dans un esprit de solidarité
nous acceptons volontiers
les services et fonctions
que requiert la vie de la Congrégation.

24. Quel que soit notre type d'apostolat,
comme prêtre ou comme frère,
nous essayons d'être des témoins
du Royaume de justice et de paix,
en vivant dans nos communautés
une charité authentique faite
de compréhension,
de pardon mutuel,
de partage,
d'hospitalité et
sans aucune forme de discrimination.

24.1. Notre présence auprès des pauvres
nous fait entendre de façon nouvelle
l'Evangile que nous annonçons;
c'est ainsi un appel constant
à la conversion
et une invitation à adopter
un style de vie simple.

24.2. Nos communautés sont souvent marquées
par la diversité et la complémentarité:
malades et bien portants,
jeunes et âgés,
prêtres et frères,
ensemble nous sommes une seule famille
engagée dans la même mission.

24.3. En certains endroits s'associent à nous
des collaborateurs.
Nous les accueillons avec joie.
Nous les invitons à partager
notre spiritualité
et notre vie apostolique.
Les conditions de leur accueil
et de leur travail
sont fixées par chaque circonscription
et toujours précisées par écrit.

25. Une qualité fondamentale
dans notre vie spiritaine
est la disponibilité au service de l'Evangile.

Nous sommes prêts à aller
là où la Congrégation nous envoie.

Nous acceptons de nous libérer d'un engagement
pour répondre,
avec l'accord de la Congrégation,
à des appels nouveaux
d'une Eglise locale
ou de l'Eglise universelle.

En discernant les signes des temps,
nous réexaminons régulièrement
le bien-fondé de nos implantations
et de nos activités apostoliques.

25.1. Cette vérification s'effectue
en dialogue avec l'Eglise locale,
dans un discernement communautaire
et compte tenu des personnes concernées,
des exigences de notre vocation spiritaine
et des situations concrètes.

26. C'est au Chapitre général qu'il revient
de choisir et de définir
les objectifs prioritaires
de l'ensemble de la Congrégation.
Les différentes circonscriptions précisent
les priorités régionales.

Chapitre III

NOTRE VIE DE COMMUNAUTE
La multitude des croyants
n'avait qu'un coeur et qu'une âme,
nul ne disait sien ce qui lui appartenait
mais entre eux tout était commun (Ac 4,32).

Revêtez des sentiments de tendre compassion,
de bienveillance, d'humilité,
de douceur, de patience;
supportez-vous les uns les autres
et pardonnez-vous mutuellement
si l'un a contre l'autre
quelque sujet de plainte;
le Seigneur vous a pardonné,
faites de même à votre tour.
Et puis, par dessus tout la charité
en laquelle se noue la perfection (Col 3, 12-14).

APPELES A VIVRE EN COMMUNAUTE
27. Nous sommes appelés, dans le Christ,
à vivre notre vocation spiritaine
en communauté.
"Pour le perfectionnement de la vie apostolique
qui est son but,
pour la stabilité et l'extension des oeuvres
qui en sont l'objet
et pour la sanctification de ses membres
la Congrégation a pris pour sa règle fondamentale
la vie commune.
Tous ses membres vivront toujours en communauté."
(Règlements de 1849, N.D. X,454)

28. La vie communautaire est donc
un élément essentiel
de la vocation spiritaine
et un moyen privilégié
de mettre en pratique les conseils évangéliques
au service de la Bonne Nouvelle.

28.1. En vertu de notre vocation
nous sommes au service de l'Eglise
dont la mission est de rassembler dans l'unité
les enfants de Dieu dispersés (Jn 11,52).

La vie en communauté fraternelle
édifie le Corps du Christ
et témoigne de la possibilité
d'une authentique fraternité en Lui.

POUR LA VIE APOSTOLIQUE
29. Chaque membre de la communauté participe
à la vie apostolique commune:
nous travaillons ensemble
au service de l'Evangile.

29.1. Afin de mieux accomplir ce service
notre vie communautaire implique:
- le partage des biens et des compétences;
- le soutien et l'affection réciproque;
- le discernement, en commun,
du vouloir de Dieu
sur la communauté et sa mission.

30. Notre communauté spiritaine se fait proche
du milieu dans lequel elle vit
et tout spécialement des "petits".
(cf. Mt 25,40 - Règlements de 1849, N.D. X,517)

30.1. Elle est solidaire de ce que vivent les hommes,
elle porte intérêt à leurs traditions,
elle cherche à promouvoir la justice et la paix
dans la vie sociale, économique,
politique et religieuse.

30.2. Elle est, à son tour, façonnée par les personnes
avec lesquelles elle établit des liens.
31. Notre communauté fait partie
d'une communauté plus large: l'Eglise locale,
avec laquelle elle vit en communion.
Communauté spiritaine et Eglise locale,
s'enrichissent mutuellement de leurs expériences.

31.1. Notre vie communautaire
dans l'Eglise locale
est un témoignage
pour les communautés chrétiennes
et favorise la collaboration
entre les divers ouvriers apostoliques.

32. La communauté religieuse
habite une maison légitimement constituée;
cependant les exigences de la Mission
et certaines situations prévues au Canon 665,1
font que des confrères
vivent avec des non-spiritains
et même parfois seuls (cf. 247,1-7).

32.1. Ces confrères sont alors
- soit rattachés à une communauté locale
lorsque c'est possible,
- soit regroupés en communauté régionale.

32.2. Toutefois, une véritable vie communautaire
exige:
- un Supérieur;
- des rencontres régulières et fréquentes
avec d'autres Spiritains;
- la prière;
- le partage des biens et des loisirs;
- le discernement communautaire des engagements
- et le ressourcement sous toutes ses formes.

AU SERVICE LES UNS DES AUTRES
33. Notre vie communautaire prend pour modèle
la communauté de Jésus avec ses apôtres.
Il appelle à lui ceux qu'il voulait.
Ils vinrent à lui
et il en institua douze
pour être ses compagnons
et pour les envoyer prêcher (Mc 3,12-14).

Elle s'inspire également
des premières communautés chrétiennes
où tous "se montraient assidus
à l'enseignement des apôtres,
fidèles à la communion fraternelle,
à la fraction du pain et aux prières" (Ac 2,42).
Ils n'avaient "qu'un coeur et qu'une âme" (Ac 4,32).

34. Dans nos communautés,
tous et chacun sont reconnus
comme des frères, reçus du Seigneur:
jeunes, anciens, bien-portants, malades;
et chacun, selon ses dons
est une richesse pour les autres.

35. Notre vie en communauté
trouve sa plénitude
dans le partage de la même foi,
l'écoute de la Parole de Dieu
et l'Eucharistie.

36. Chaque communauté
reste en étroite relation
avec les diverses communautés
de sa circonscription
et avec toute la Congrégation:
nous sommes tous solidairement responsables
d'une seule et même mission.

37. Venant de cultures, de continents,
de pays et d'horizons divers,
nous sommes rassemblés,
par l'Esprit de Pentecôte,
en une grande communauté: la Congrégation.

Les diversités culturelles
y sont reçues comme des richesses
et notre unité témoigne
de la réconciliation dans le Christ.

DANS LA CHARITE SURTOUT
38. Chacun de nous se souvient
des dernières paroles du Père Libermann:
Surtout la charité ... la charité surtout ...
Charité en Jésus-Christ ...
charité par Jésus-Christ ...
charité au nom de Jésus-Christ;
ferveur ... charité ... union en Jésus-Christ ...
l'esprit de sacrifice ...  (N.D. XIII 659 et 660).

39. Cette charité, premier don de l'Esprit,
manifeste que le Seigneur
nous réunit et nous envoie:
"A ceci tous vous reconnaîtront
pour mes disciples:
à cet amour que vous aurez
les uns pour les autres" (Jn 13,35).

39.1. Nous sommes spécialement prévenants
pour ceux d'entre nous
qui sont âgés, malades ou retraités:
leurs souffrances et leurs prières
sont une forme de notre vie apostolique.

39.2. La croissance de la communauté
connaît des joies et des difficultés,
requiert du temps
et nécessite de la part de chacun
une continuelle démarche de conversion
et même de mort et de résurrection.
Tous ont besoin d'aide et de réconfort
afin de progresser ensemble
et d'assumer les inévitables tensions.

39.3. Des spiritains peuvent connaître
des difficultés avec la Congrégation.
Ces difficultés peuvent demander
un temps de vie hors de la communauté,
voire même la sortie de l'Institut.

Les confrères, et tout spécialement les supérieurs,
aident ceux qui vivent ces situations
à prendre leur décision
sans hâte exagérée;
et nous nous efforçons tous de parvenir avec eux
à un discernement bien réfléchi.

40. La simplicité et le sens de l'accueil
sont deux qualités traditionnelles
de notre famille spiritaine.

40.1. Notre charité se manifeste
dans l'intérêt et l'attention
que nous portons à nos familles.

La circonscription d'origine précise
la manière habituelle
de les accueillir
et, en cas de besoin, de les aider.
41. En chaque maison une partie des locaux
reste réservée aux confrères (cf. Can 667.1).

ENSEMBLE RESPONSABLES
42. Afin de croître harmonieusement
dans "l'unité de l'Esprit
par ce lien qu'est la paix" (Eph 4,3),
notre communauté se donne
les structures et les moyens
qui lui sont nécessaires.

43. Chacun de nous participe activement,
selon les dons qui lui sont impartis (cf. 1 Cor 12,4-11),
à l'organisation, à la vie
et à la mission de sa communauté.

43.1. La responsabilité accordée à chacun
est importante
pour la bonne marche de la communauté,
pour la croissance des personnes
et pour l'annonce de l'Evangile.

43.2. Le Supérieur veille
à ce que chacun exerce effectivement
cette responsabilité
et la communauté prend soin
de la reconnaître
et de la respecter.

44. Nous nous réunissons régulièrement
en communauté
- pour discerner ensemble
la volonté de Dieu sur nous,
- pour organiser notre vie fraternelle,
- pour planifier et évaluer nos activités
- et pour éclairer, de nos propositions, les décisions
qu'il revient ensuite aux responsables de prendre.

44.1. Pour exercer un véritable discernement,
en restant fidèles aux exigences
de notre vocation spiritaine,
nous nous mettons à l'écoute
de ce que l'Esprit-Saint nous dit aujourd'hui,
- par notre Eglise locale,
- par l'Eglise universelle,
- par le milieu humain
et le monde, dans lesquels nous vivons.

44.2. Cette recherche se fait toujours
dans le dialogue et dans la prière
et à la lumière de la Parole de Dieu.

44.3. Dans le cadre de la Règle de vie spiritaine
un projet communautaire
précise les conditions de la vie fraternelle,
le rythme de notre prière en commun,
les temps forts du partage
et l'évaluation régulière
de notre vie communautaire et apostolique.

45. Dans l'usage des medias chacun veille à la prudence
et à un sage discernement (cf. Can 666).

AU SERVICE DE LA COMMUNION: L'AUTORITE
46. Parmi les services nécessaires
à la vie en commun,
celui de l'autorité,
en vue de l'unité
tient une place particulière.

Le Supérieur qui l'exerce
se souvient sans cesse des paroles de Jésus:
Que le plus grand parmi vous
se comporte comme le plus jeune,
et celui qui commande,
comme celui qui sert (Lc 22,26).

47. Le Supérieur est le responsable et l'animateur
de notre communauté;
il l'aide à répondre fidèlement à sa vocation
et à mener joyeusement sa vie fraternelle.

A chacun, il offre son aide,
ses encouragements et son soutien,
surtout dans les moments
d'épreuve et de faiblesse (cf. Can 617 et 618).

47.1. Le Supérieur sollicite et favorise
la participation de tous
à la vie
et à l'organisation de la communauté.

47.2. En homme de dialogue,
il réunit régulièrement
son Conseil
et l'ensemble de la communauté.

48. Dans les choix de la communauté,
le Supérieur s'efforce de parvenir
à un accord unanime.

Toutefois, comme responsable,
en tenant compte de l'opinion des confrères
et de la mission de la communauté,
il lui revient
de prendre la décision finale
et de veiller à son application.

49. Au sein de la communauté,
le Supérieur témoigne d'une manière particulière
de l'amour du Christ
pour "ses amis" (Jn 15,15).

A sa suite, et comme lui,
il exerce l'autorité
avec douceur et patience (cf. N.D. II, 311 et ss.);
il a un profond respect des personnes
et il suscite une obéissance volontaire.

Il revient à chaque membre de la communauté
de l'aider dans sa tâche
en lui manifestant estime et sympathie
et en exerçant, avec lui,
une véritable coresponsabilité.

Chapitre IV

NOTRE VIE RELIGIEUSE
Comme tu m'as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux, je me consacre moi-même,
afin qu'ils soient eux aussi
consacrés en vérité (Jn 17,18-19).

CONSACRES PAR L'ESPRIT-SAINT
50. Par le baptême, Dieu nous appelle,
comme tous les autres chrétiens,
à l'amour parfait et à la sainteté,
afin de continuer
la mission du Christ dans l'Eglise
et d'être les témoins de la Bonne Nouvelle
au milieu du monde.

51. L'appel à la vie religieuse apostolique
est une grâce spéciale de l'Esprit-Saint
qui nous invite
au don total de nous-mêmes,
au service de l'Eglise,
dans la Congrégation.

52. Saisis par le Christ (Phil 3,12)
nous nous engageons
par une profession libre, publique et définitive
à vivre dans la chasteté,
la pauvreté
et l'obéissance,
comme témoins du Règne de Dieu
déjà présent et à venir.

53. Notre consécration religieuse est joie:
par elle nous découvrons
que l'amour de Dieu
peut combler tous nos désirs (Mt 13,44-46).

Elle est adoration:
pour la gloire de Dieu
nous renonçons à notre soif naturelle
de l'avoir et du pouvoir.

Elle est libération:
elle nous affranchit
pour le service
de Dieu et de nos frères.

54. Sûrs de la fidélité
du Dieu de l'alliance
nous renouvelons chaque jour,
en revêtant le Christ (Gal 3,27),
ce don de nous-mêmes
à Dieu et à nos frères.

55. La pratique diversifée de notre vie religieuse
chez les différents peuples
et dans les différents cultures
est déterminée par
- la mission apostolique confiée à la Congrégation,
- le charisme de nos fondateurs
- et la tradition vivante de l'Institut.

DANS LA CHASTETE POUR LE ROYAUME
Je te fiancerai à moi dans la fidélité,
et tu connaîtras Jahvé (Os 2,22).
Il y a des eunuques
qui se sont eux-mêmes rendus tels
en vue du Royaume de Dieu.
Comprenne qui pourra (Mt 19,12).

56. Dieu a tant aimé le monde
qu'il a donné son Fils unique (Jn 3,16).
Jésus, le Christ, est ainsi
devenu notre frère
et il nous a aimés jusqu'à en mourir.

Portés par ce même courant d'amour,
libres et désintéressés,
nous voulons lui appartenir totalement
et comme lui,
aimer chaque personne
d'un amour fraternel.

57. Appelés par Dieu à la vie apostolique
et consacrés par l'Esprit-Saint,
nous nous engageons par voeu,
librement et publiquement,
à suivre le Christ dans le célibat
en observant, à un titre nouveau
et sans compromis,
la chasteté propre à cet état.

58. C'est dans le partage de la vie fraternelle
et dans nos relations
pastorales et professionnelles
que, pour le Salut du monde,
nous vivons cette consécration à Dieu
de notre affectivité.

59. Ce trésor, nous le portons
en des vases d'argile (2 Cor 4,7).
Pour vivre pleinement notre célibat
il nous faut être fidèles
à la prière et aux sacrements.
59.1. La prudence, l'ascèse
ainsi que le soutien fraternel de la communauté
nous sont nécessaires,
surtout dans les moments
de doute et de tentation.

59.2. Nos amitiés véritables
sont le signe de l'amour du Christ
au milieu de ses disciples (Jn 13,34-35):
elles contribuent
à l'épanouissement de notre personnalité
et soutiennent
notre vie apostolique.

59.3. Nous vivons notre célibat consacré
dans la paix, la simplicité
et la confiance en Dieu,
même s'il nous arrive parfois
d'expérimenter,
à cause de lui,
l'incompréhension, la contradiction
ou la solitude.

60. Nous vivons notre chasteté dans le célibat
comme un don de Dieu:
- il nous permet d'être disponibles
à l'action de l'Esprit
pour le service du Royaume;
- signe de ce Royaume "déjà là",
il conteste toute forme
de dégradation de l'amour.

DANS LA PAUVRETE POUR LE ROYAUME
Vous connaissez la liberalité
de Notre Seigneur Jésus-Christ,
comment de riche il s'est fait pauvre pour vous,
afin de vous enrichir par sa pauvreté (2 Cor 8,9).

61. Jésus se présente devant son Père,
pauvre en esprit et en vérité.
Tout ce qu'il est,
tout ce qu'il a,
il le reçoit comme un don d'amour.
Et, pour annoncer la Bonne Nouvelle,
il choisit de s'anéantir
et de s'identifier aux pauvres.

62. Comme au jeune homme riche
qu'il invite à la vie apostolique,
il nous redit:
Vends ce que tu as,
donne-le aux pauvres ...
puis viens, suis-moi (Mc 10,21).

63. Appelés par Dieu à la vie apostolique
et consacrés par l'Esprit-Saint,
par le voeu de pauvreté
nous nous abandonnons totalement au Père
à la suite du Christ
et nous nous engageons,
librement et publiquement,
à dépendre de nos supérieurs
dans l'usage et la disposition
des biens temporels.

64. Nous conservons la propriété
de nos biens patrimoniaux
et la possibilité d'en acquérir de nouveaux;
mais avant de faire profession
nous en cédons l'administration
à une personne de notre choix
et nous déterminons
l'utilisation des revenus.
Cette disposition ne peut être révoquée ou changée
qu'avec l'accord du supérieur de la circonscription.

65. Les dons, salaires, pensions,
subventions, assurances,
intentions de messes et tous les revenus
que nous pouvons gagner par notre travail
appartiennent à la Congrégation (Can 668,3).

66. Avant la profession,
chacun établit son testament
selon les normes du droit civil
pour la disposition
de ses biens actuels ou à venir.
Ce testament ne peut être modifié
qu'avec l'autorisation
du Supérieur de la circonscription
ou, en cas d'urgence,
celle du Supérieur local.

Les Supérieurs majeurs invitent régulièrement
les confrères
à vérifier la validité de leur testament.

67. Le profès des voeux perpétuels
peut renoncer à ses biens patrimoniaux
en totalité ou en partie,
au profit de qui il veut,
moyennant la permission du Supérieur général.

68. Faire des dépenses
ou des prêts importants d'argent,
requiert une autorisation
explicite et préalable
du Supérieur compétent.

68.1. Il revient aux Chapitres,
- général ou de circonscription -
chacun pour ce qui le concerne,
d'établir les limites de ces opérations
et de fixer l'autorité compétente
pour les permettre.

69. D'entente avec la communauté
et son responsable
chacun peut disposer
d'une certaine somme
pour les dépenses ordinaires,
dont il doit répondre devant son supérieur.

70. Vivant dans un monde
où les pauvres sont souvent opprimés par les riches,
nous voulons, par notre pauvreté effective,
témoigner de l'avénement
d'un monde nouveau,
monde de justice et de partage.

70.1. Notre pauvreté et notre vie commune
impliquent également
la solidarité et le partage
avec les autres communautés spiritaines
et entre circonscriptions.

70.2. En témoignage de pauvreté,
nous nous abandonnons à la Providence
et nous acceptons
les déracinements culturels,
et par là-même
une certaine séparation de la famille,
voire l'insécurité
que peuvent nous imposer
nos activités apostoliques.

71. Notre habitat, notre hospitalité
et notre manière de vivre
sont simples et sobres.

Cette simplicité de vie nous rapproche
des pauvres, des défavorisés et des déracinés
et nous en rend davantage solidaires.

Elle facilite notre engagement à leurs côtés
afin d'améliorer leurs conditions de vie
et transformer avec eux
les structures injustes
dont ils sont victimes.

71.1. Chaque budget inclut une part
traduisant notre solidarité
avec les pauvres.

72. Tous nos biens matériels et spirituels
sont au service
de notre vie apostolique.

72.1. Nous sommes solidairement responsables
des biens matériels
et nous partageons
la loi commune du travail,
qu'il soit salarié ou non.

72.2. Nous prenons soin
de ce dont nous disposons
dans la communauté
ou dans notre activité apostolique.

72.3. Dans l'utilisation des dons
qui nous sont faits
nous respectons les intentions des donateurs.

Ceci nous amène à refuser certains dons
qui ne sont pas conformes aux objectifs
de notre vie apostolique.

72.4. A chaque niveau de compétence,
lors de l'établissement des budgets,
nous tenons compte des besoins
exprimés au-delà des frontières
de nos communautés,
de nos circonscriptions
et même de la Congrégation.

Nous témoignons ainsi de notre pauvreté
et de notre solidarité
avec ceux qui sont dans le besoin.

72.5. Tous les Spiritains
et plus particulièrement les économes
veillent à ce que les biens matériels
soient au service de l'évangélisation,
de l'animation de l'Institut,
de la formation des confrères
et de leur soutien.

72.6. Ceux d'entre nous
qui ne partagent pas la communauté de vie
avec d'autres Spiritains
ont aussi à observer
le voeu et l'esprit de pauvreté.

Ils rendent compte régulièrement
de leur situation financière
au Supérieur désigné.

73. L'habit spiritain
est celui du clergé,
selon le Canon 284 (cf. Can 669,2).

73.1. Toute modification de cet habit
est sous la responsabilité
du Supérieur général et de son Conseil.

74. Comblés de Dieu
et libérés de la soif de posséder,
nous laissons l'Esprit du Seigneur
prendre possession de nous-mêmes
afin de devenir ainsi
des instruments totalement disponibles
au service de la Bonne Nouvelle.

DANS L'OBEISSANCE POUR LE ROYAUME
Ma nourriture
est de faire la volonté
de celui qui m'a envoyé
et d'accomplir son oeuvre (Jn 4,34).

75. Nous contemplons le Christ Jésus, notre modèle,
dans sa totale disponibilité
à la mission que lui confie son Père:
Il se fait obéissant jusqu'à la mort (Phil 2,5-9).

76. L'Esprit-Saint grave sa loi d'amour
dans nos coeurs;
il nous donne sa lumière
pour discerner la volonté du Père
et nous accorde la docilité
pour nous y conformer,
même si elle nous conduit à aller
là où nous ne voudrions pas aller (Jn 21,18).

77. Cette volonté de Dieu
nous la discernons en dialogue
avec nos Supérieurs
et nos confrères spiritains.
Dans ce discernement,
nous prenons en compte
les requêtes du peuple au milieu duquel nous vivons,
ainsi que les signes des temps,
en les interprétant à la lumière de l'Evangile.

77.1. Membres de la Congrégation,
nous ne nous donnons pas nous-mêmes
une mission;
nous la recevons
ou elle nous est confirmée.

77.2. Nous soumettons donc nos projets personnels
au discernement de la communauté
et à la décision de nos Supérieurs;
et nous sommes prêts, le cas échéant,
à les abandonner si la communauté le demande.

78. Confiants dans la fidélité de Dieu
qui nous appelle à la vie apostolique
et consacrés par l'Esprit-Saint,
par le voeu d'obéissance,
à la suite du Christ,
nous nous engageons
librement et publiquement,
au sein de la Congrégation,
à suivre les décisions
de nos Supérieurs légitimes,
conformes à la Règle de vie spiritaine.

79. L'obligation du voeu d'obéissance
s'applique plus spécialement aux ordres formels
donnés au nom de ce voeu
et selon la formule:
 au nom de la sainte obéissance,
je vous ordonne de ... ,
ou selon des termes équivalents.

79.1. Seuls les Supérieurs majeurs
peuvent donner un tel ordre
et ils ne le font que rarement,
avec prudence,
pour des raisons graves
et par écrit
ou en présence de deux témoins.

80. En vertu de notre profession religieuse
nous nous engageons à observer la Règle de vie spiritaine
que la Congrégation se donne
et les décisions qu'elle prend
pour atteindre ses objectifs apostoliques.

81. Nous nous soumettons avec amour
à l'Eglise et à son magistère:
sentire cum Ecclesia
est une tradition ancienne
de notre Congrégation,
ainsi que l'obéissance au Pape
en vertu de notre consécration religieuse (cf Can 590,2).

82. Notre obéissance consacrée
nous libère progressivement
de la soif de puissance
pour nous mettre au service des pauvres.

Elle épanouit notre personnalité humaine
et féconde notre apostolat
dans la mesure où
nous acceptons avec liberté et responsabilité
les différentes missions
qui nous sont confiées.

Chapitre V

NOTRE VIE DE PRIERE
Priez sans cesse.
En toute condition,
soyez dans l'action de grâces.
C'est la volonté de Dieu sur vous
dans le Christ Jésus (1 Thes 5,17-18).
Je ne fais rien de moi-même;
ce que le Père m'a enseigné
je le dis,
et celui qui m'a envoyé
est avec moi (Jn 8,28-29).

LA PRIERE DANS NOTRE VIE APOSTOLIQUE
83. Consacré par l'Esprit-Saint,
Jésus exprime dans sa prière
le lien qui l'unit au Père qui l'envoie.
Cette union marque toute sa vie apostolique
aussi bien
dans sa soumission à la volonté du Père
que dans l'annonce du Royaume (Jn 5,19).

84. Nous sommes envoyés, nous aussi,
à la suite du Christ;
et notre vie apostolique
ainsi que notre prière
s'abreuvent à la même source
parce que, comme Lui,
nous sommes consacrés à Dieu
et à son dessein d'amour
pour le salut du monde.

SOUS LA MOUVANCE DE L'ESPRIT
85. C'est l'Esprit du Christ
qui "vient au secours de notre faiblesse" (Rom 8,26),
nous conduit sur les chemins de la mission
et prie au fond de nos coeurs.

Nous sommes vraiment apôtres
dans la mesure où
nous sommes totalement abandonnés à Lui
dans toute notre vie.

86. Dans la prière,
nous sommes purifiés
et transformés par l'Esprit-Saint:
ses dons
et les fruits de sa présence (Gal 5,22-23)
deviennent en nous
source d'équilibre humain et spirituel
et fécondent toute notre vie.

87. Notre prière et notre activité apostolique
sont, de ce fait, étroitement liées
et mutuellement complémentaires.

L'union à Dieu dans la prière
nous conduit à servir nos frères;
l'activité apostolique, quant à elle,
est culte rendu à Dieu dans l'Esprit (Rom 1,9)
et approfondissement de notre union à Lui.

88. A la suite de Libermann
nous essayons de vivre la tension
entre prière et action,
inhérente à toute vie chrétienne,
dans l'union pratique,
état habituel de fidélité
aux impulsions de l'Esprit-Saint.

Celle-ci est comme un instinct du coeur
chez celui qui a accompli
le sacrifice de lui-même
afin d'être libre de s'occuper des autres
et les amener à Dieu (N.D., XIII,708).

Ainsi nos joies,
difficultés et souffrances,
les oeuvres de notre zèle,
nos échecs mêmes,
sont vécus dans l'Esprit de Dieu.

AVEC MARIE
89. Dans tous les aspects de notre vie
et en particulier dans notre prière,
Marie est notre modèle de docilité
et de fidélité
à toutes les inspirations de l'Esprit-Saint.

Nous la vénérons et nous la prions
afin qu'à son exemple,
l'Esprit-Saint qui habitait son Coeur Immaculé
devienne aussi pour nous
la source féconde de notre esprit apostolique.

PRINCIPALES FORMES DE NOTRE PRIERE
L'oraison
90. Jésus se retirait à l'écart
pour prier.
C'est aussi pour nous
une exigence de la vie apostolique
de consacrer de longs moments de prière
en union profonde avec Lui.

91. Chacun de nous consacre à l'oraison
au moins
une demi-heure de sa journée.

La Parole de Dieu
92. La lecture quotidienne de la Parole de Dieu
méditée dans la solitude
ou partagée en communauté
est nourriture de notre vie apostolique.

Elle nous conduit
à accueillir le Christ
lui-même Parole vivante du Père.

Grâce à elle nous apprenons
à lire à la lumière de la foi
les événements de notre vie
et ceux du monde.

L'Eucharistie
93. "Signe d'unité, lien de charité" (S.C. 47),
l'Eucharistie construit notre communion fraternelle
dans le Corps du Christ;
en elle est rendu présent
le mystère pascal.

Nous trouvons donc, chaque jour,
dans la célébration de l'Eucharistie
et la réception du Corps du Christ,
lumière et force pour annoncer au monde
la mort et la résurrection du Seigneur:
elle est à la fois
source et sommet de notre vie spiritaine.

Elle nous engage
à une solidarité effective
avec les pauvres.

94. Dans nos maisons,
l'endroit où est conservé le Saint-Sacrement
est véritablement
le pôle de la communauté
et le lieu normal de la prière (Can 608).

Conversion et renouveau
95. La fidélité à notre vocation demande
une conversion continue au Seigneur
et un renouveau dans l'Esprit-Saint:
deux attitudes fondamentales
de notre prière.

Nous sommes fidèles
à l'examen de conscience quotidien
et nous recevons fréquemment
le sacrement de la Réconciliation
dans lequel nous accueillons
l'amour miséricordieux du Père
afin de nous réconcilier
avec Lui,
avec l'Eglise,
avec nos frères et
avec nous-mêmes.

95.1. Il convient de célébrer communautairement
la réconciliation
lors de nos rencontres entre Spiritains.
De telles célébrations
nous font découvrir et reconnaître ensemble
les fautes et le péché
dont nous sommes collectivement responsables.

96. Chacun de nous accomplit fidèlement
une retraite annuelle
qui se fait normalement
en communauté, spiritaine ou autre.

96.1. Il revient au Conseil de circonscription
de préciser le mode de la retraite annuelle
et la fréquence
des récollections communautaires.
La liturgie des heures
97. La prière des heures étant
le chant de louange
que le Christ lui-même, uni à son Corps,
adresse à son Père (S.C. 84),
les laudes et les vêpres de l'office divin
sont notre prière commune habituelle.
Prêtres et diacres sont fidèles à célébrer chaque jour
l'entière liturgie des heures.

ORGANISATION DE NOTRE PRIERE
98. Notre prière commune
s'exprime selon le rythme
de la liturgie de l'Eglise.

Prier ensemble et avec la communauté chrétienne
est un témoignage
de notre engagement commun
dans la foi
et au service de l'Evangile.

98.1. Notre vie de communauté
requiert la participation de tous
à la prière du groupe;
chacun de nous est en droit
d'attendre de la communauté
le soutien fraternel de sa prière.

99. Dans son projet, chaque communauté
précise l'horaire et la forme
de l'Eucharistie
et de la prière commune quotidienne,
en tenant compte d'une possible participation
de la communauté chrétienne.

Elle se fixe également
des temps forts
de récollection et de retraite.

99.1. Consacrés au Saint-Esprit
et placés sous la protection
du Coeur Immaculé de Marie,
nous célébrons donc d'une manière spéciale
la fête de la Pentecôte
et celle du Coeur Immaculé de Marie.

99.2. Nous tenons également à exprimer
notre piété envers
l'Esprit-Saint et la Vierge Marie
en nous inspirant
des prières de l'Eglise
et de la tradition spiritaine.

99.3. La récitation du chapelet
fait partie de cette tradition.

99.4. Nous célébrons en communauté:
- la fête de nos Saints patrons;
- l'anniversaire de la mort de nos fondateurs:
le 2 octobre pour le P.Poullart des Places;
le 2 février pour le P.Libermann;
- la fête des Bienheureux de la Congrégation:
le 28 février pour le P.Brottier;
le 9 septembre pour le P.Laval.

99.5. Nous avons besoin de silence
pour vivre dans l'intimité de Dieu,
pour accueillir les dons de l'Esprit
et pour mieux aimer nos frères.
Il revient à chaque communauté
de se ménager
lieux et temps de silence
favorables à la prière et au recueillement.

99.6. Nos confrères malades
sont l'objet d'une attention spéciale
de la part de la communauté.
Nous faisons tout notre possible
pour qu'ils puissent participer
à la prière communautaire.

99.7. Nous célébrons en communauté,
dans la mesure du possible,
le sacrement des malades
par lequel nous sommes spécialement invités
à entrer dans le mystère pascal.

99.8. Chaque mois nous célébrons une Eucharistie
pour nos confrères défunts
et une autre aux intentions
du Supérieur général.

99.9. Nous avons à coeur de traduire
dans la prière commune
nos liens fraternels
avec nos frères défunts.
Il revient au Chapitre de circonscription
de déterminer les messes
à célébrer pour un confrère défunt.

99.10. La prière de nos communautés
exprime notre solidarité
avec les familles de nos confrères
et avec nos bienfaiteurs.

99.11. Nous sommes ouverts aux dévotions
en usage dans les Eglises où nous vivons.
Nous cherchons à les harmoniser
avec la prière personnelle et liturgique.

99.12. Comme Spiritains
nous avons un souci spécial
d'éveiller les communautés
à la place et à l'action de l'Esprit-Saint
dans l'Eglise et dans le monde.

Chapitre VI

LA FORMATION
Vivant selon la vérité et dans la charité,
nous grandirons de toutes manières,
vers Celui qui est la Tête, le Christ.
(Eph 4,15)
... jusqu'à ce que le Christ
soit formé en vous. (Gal 4,19)
ORIENTATIONS GENERALES
100. La formation consiste
dans l'approfondissement continuel
de notre "vie apostolique" (cf. n 3)
sous l'action de l'Esprit-Saint,
à l'écoute de nos fondateurs,
de notre tradition vivante
et des besoins du monde actuel.
Elle est l'oeuvre de chacun
et notre responsabilité commune.

La Congrégation,
attentive aux personnes qu'elle accueille
et à l'appel que Dieu leur adresse,
leur propose
une formation spiritaine adaptée.

101. Notre formation spiritaine répond
aux aspects essentiels de notre vocation:
- l'appel à suivre le Christ comme ses disciples
afin que notre vie
et toute notre activité apostolique
soient elles-mêmes du Christ;
- l'appel à continuer sa mission
dans l'Eglise;
- l'appel à la vie fraternelle et religieuse.

102. La Congrégation nous propose
différentes étapes dans la formation:
- la formation initiale ou de base;
Son but essentiel
est de nous permettre
de préparer progressivement
notre engagement définitif
à la suite du Christ dans la Congrégation.
- la formation continue, tout au long de notre vie.
Son but est de nous aider
à développer sans cesse,
en vue de notre mission,
les dons et les talents reçus de Dieu.

103. Les candidats à la vie spiritaine
sont un don de Dieu.
Nous les recevons comme tels
et nous accueillons les valeurs
qu'ils apportent à la Congrégation.

LES RESPONSABLES DE LA FORMATION
104. Le temps de formation de base
se vit en communauté.

Il permet aux candidats
de s'épanouir, de se développer
et de se former
sur les plans humain,
intellectuel, spirituel,
religieux et communautaire.

L'équipe des formateurs,
avec les conseillers spirituels,
est chargée de les accompagner
dans ce cheminement.

Elle aide les candidats
à répondre librement,
sous l'action de l'Esprit-Saint,
à l'appel qui leur est adressé par le Christ:
s'engager à sa suite
dans la vie spiritaine.

105. Il revient au Supérieur de circonscription,
avec le consentement de son Conseil,
de préciser les orientations de la formation
en collaboration avec l'équipe des formateurs
et en dialogue avec le Conseil général.

105.1. La nécessaire articulation
entre les divers niveaux de formation
suppose de la part des formateurs
un réel travail d'équipe,
en accord avec le Supérieur majeur et son Conseil
et en concertation avec les candidats.

105.2. La circonscription fait une planification
de son personnel de formation
et les nominations sont annoncées
suffisamment à l'avance
pour permettre à ceux qui sont concernés
d'avoir une période raisonnable de préparation.

106. Il revient au Conseil général
de donner dynamisme et unité
à la formation spiritaine
dans l'ensemble de la Congrégation.

106.1. Il encourage et facilite
la collaboration entre les responsables de formation
des différentes circonscriptions.

106.2. Il favorise notamment
les initiatives vers l'ouverture et vers les échanges
entre différentes cultures.

106.3. Un assistant général
est plus spécialement chargé
des questions de formation.

EVEIL ET ACCOMPAGNEMENT DES VOCATIONS
107. L'éveil des vocations
est un aspect important
de notre activité apostolique
et de l'animation missionnaire
dans l'Eglise locale.

Chaque Spiritain
en porte sa part de responsabilité.

Nous travaillons à cette pastorale des vocations,
en collaboration
avec les organismes de l'Eglise locale,
chargés des vocations
et avec les autres Instituts missionnaires.

107.1. Le Supérieur majeur de circonscription
avec le consentement de son Conseil,
peut maintenir ou créer
des structures propres à l'éveil
et à l'accompagnement des vocations.
NOVICIAT
 
108. L'entrée au noviciat
suppose au préalable
des relations suivies entre le candidat,
ses formateurs et une communauté spiritaine.

Il revient au Supérieur majeur
avec le consentement de son Conseil,
d'établir selon les besoins locaux,
et en concertation avec les formateurs,
une étape préparatoire au noviciat.

109. Le Supérieur de la circonscription
admet les candidats au noviciat
en se conformant à la loi générale
de l'Eglise (Can 641 à 645).

109.1. Le Supérieur de la circonscription,
avec le consentement de son Conseil
et en lien avec les formateurs,
détermine à quel moment de la formation
prend place l'année du noviciat.

110. Le temps privilégié du noviciat
permet au novice,
dans la docilité à l'Esprit-Saint
avec l'accompagnement du maître des novices
et le soutien de la vie communautaire,
d'approfondir la grâce de sa vocation
selon trois aspects principaux:
- structuration de sa vie spirituelle;
- meilleure connaissance de ce que le Seigneur attend de lui;
- initiation et formation à la vie spiritaine.

110.1. Le noviciat est d'abord un temps
de structuration de la vie spirituelle.

Le novice y épanouit
ses vertus humaines et chrétiennes,
à l'écoute de la Parole de Dieu
dans la pratique des sacrements,
par la prière personnelle et liturgique,
l'accompagnement spirituel
et la contemplation du Mystère du Salut.

Il lui faut accepter, dans la fidélité,
le patient travail de Dieu en lui et avec lui.

La persévérance lui est nécessaire,
même et surtout s'il ne perçoit pas immédiatement
le succès de ses efforts.

110.2. C'est aussi un temps
de discernement de la vocation.

Le novice s'initie
à l'esprit de la Congrégation,
à son histoire,
à sa tradition
et à sa spiritualité.

Il peut ainsi éprouver
si la vie spiritaine répond
à l'appel qu'il a entendu.

Le maître des novices, pour sa part
doit vérifier
l'authenticité de cet appel.

110.3. C'est également un temps
d'initiation et de formation
à la vie religieuse apostolique.

Le novice s'ouvre à la vie religieuse
telle qu'elle est comprise par l'Eglise
à travers son histoire, sa théologie et son droit
et telle que la Congrégation
la conçoit et la vit aujourd'hui,
en s'inspirant
du charisme de ses fondateurs,
de sa tradition vivante
et de son histoire missionnaire.

111. La durée du noviciat
est de douze mois complets.

112. Pour être valide,
le noviciat s'effectue
dans la maison désignée à cet effet.

113. L'ouverture, le transfert
ou la suppression d'un noviciat
requièrent une décision écrite
du Supérieur général
avec le consentement de son Conseil.

114. Dans un cas particulier et exceptionnel,
un candidat peut accomplir son noviciat
dans une autre maison de la Congrégation,
sous la direction d'un confrère expérimenté
qui fait fonction de maître des novices.

Il faut pour cela
la permission du Supérieur général
avec le consentement de son Conseil.

115. Le Supérieur majeur peut permettre
que le groupe des novices
séjourne pendant un certain temps
dans une autre maison de la Congrégation
qu'il désigne.

116. Le Supérieur de la circonscription,
avec le consentement de son Conseil,
peut prescrire aux novices
une ou deux périodes
d'activité apostolique
à accomplir en dehors
de la communauté du noviciat.

Ces périodes s'ajoutent
aux douze mois nécessaires
à la validité du noviciat.

117. Les prescriptions précédentes étant sauves,
le noviciat est rendu invalide
par une absence de plus de trois mois
hors de la maison du noviciat,
de façon continue ou non.

118. Il faut suppléer
une absence de plus de quinze jours.

119. Le noviciat ne doit pas durer
plus de deux ans.

119.1. Pendant le noviciat
sont exclus les emplois ou études
qui ne sont pas directement en rapport
avec la formation des novices.

Les responsables de la formation des novices
120. La direction et l'animation du noviciat
ainsi que la formation des novices
relèvent principalement
de la responsabilité du maître des novices
sous l'autorité du Supérieur majeur.

Le rôle du maître des novices
est d'initier ceux-ci
à la vie spiritaine
selon notre Règle de vie.

121. Le maître des novices
doit être profès perpétuel (cf. canon 651,1),
avoir de préférence une expérience missionnaire
et être légitimement nommé
par le Supérieur de la circonscription,
avec le consentement de son Conseil.

Il lui est adjoint
un assistant.

121.1. La formation des novices requiert
le concours d'autres formateurs:
- tout d'abord de directeurs spirituels
auxquels les novices
peuvent librement s'adresser;
- et aussi d'autres intervenants
selon les besoins.

121.2. Il est souhaitable que le noviciat,
tout en gardant son autonomie,
soit établi dans une communauté spiritaine,
surtout s'il n'y a que peu de novices.

La fin du noviciat
122. Le novice peut quitter librement
le noviciat.
Il peut aussi en être renvoyé
par le Supérieur majeur
sur avis du maître des novices (Can 653,1).

123. Au terme du noviciat
le novice qui en fait la demande
est, s'il y est jugé apte,
admis à la première profession religieuse,
par le Supérieur majeur,
avec le consentement de son Conseil.

Si le novice est jugé
inapte à la vie spiritaine
il est prié de se retirer.

123.1. Outre les conditions prévues
par le droit général de l'Eglise (Can 656),
la demande de profession temporaire
doit être formulée par écrit.

124. Le temps normal du noviciat
peut être prolongé
par le Supérieur majeur,
avec le consentement de son Conseil,
pour une période complémentaire de probation
ne dépassant pas six mois (cf. Can 653,2).

LA PROFESSION ET LA CONSECRATION A L'APOSTOLAT
125. Lors de notre première profession,
nous répondons publiquement devant l'Eglise
et dans la Congrégation
à l'appel de Dieu:
nous approfondissons ainsi
notre engagement baptismal.

Par nos voeux
nous nous engageons
à progresser sans cesse
vers la plénitude de la charité
et à vivre dans la fidélité,
sachant que le Seigneur
nous accorde la sienne sans retour.

126. Notre profession religieuse
est faite ou renouvelée
en ces termes essentiels:
Moi ... fais à Dieu et devant vous:
... (Supérieur majeur ou son délégué)
pour ...
les trois voeux
de chasteté, de pauvreté et d'obéissance
dans la Congrégation du Saint-Esprit
sous la protection du Coeur Immaculé de Marie
selon la Règle de vie spiritaine.


127. En plus de ces paroles essentielles,
celui qui fait profession peut,
en utilisant une formule approuvée par son supérieur majeur,
exprimer et développer librement
ce qu'il entend par son engagement
dans la vie apostolique spiritaine
et par le don total de lui-même à Dieu
au service de la mission.

128. La première profession se fait
pour trois ans.

128.1. Le Supérieur général,
avec le consentement de son Conseil,
peut accorder à une circonscription
la faculté de prévoir
que la première profession
se fasse pour une durée
d'une année renouvelable deux fois.

128.2. Avec la permission du Supérieur majeur
la première profession
peut être anticipée
de quinze jours au maximum.

129. Par la profession le profès
est consacré à Dieu par le ministère de l'Eglise.
Il choisit de vivre
la chasteté, la pauvreté et l'obéissance religieuses.
Il devient membre de la Congrégation
avec les droits et les devoirs
qui en découlent
en vertu du droit général de l'Eglise
et de la Règle de vie spiritaine.

129.1. Le nouveau profès
signe l'acte de profession
en trois exemplaires:
un pour lui;
un pour les archives de la Congrégation;
un pour celles de la circonscription.

Le renouvellement de la profession temporaire
130. A la fin de trois années
de profession temporaire,
le profès qui en fait librement
la demande écrite
peut être admis par le Supérieur majeur,
avec le consentement de son Conseil
- soit à renouveler la profession temporaire,
- soit à émettre la profession perpétuelle
[consécration à l'apostolat].

S'il n'est pas jugé apte à la vie spiritaine,
le Supérieur majeur,
après consultation de son Conseil,
a la responsabilité de lui demander
de se retirer (Can 689,1).

131. La période de voeux temporaires
est de trois ans renouvelables une fois (Can 655).

132. Si cela semble opportun,
le Supérieur majeur
peut prolonger la période de profession temporaire
jusqu'à un maximum de neuf ans (Can 657,2).

La profession perpétuelle
133. Par notre consécration définitive à l'apostolat
nous exprimons pleinement l'intention
que nous portions au fond du coeur
lors de nos premiers voeux:
nous donner à Dieu,
sans retour,
dans la famille spiritaine.

133.1. La profession perpétuelle
est toujours précédée
d'un temps spécial de préparation
d'au moins un mois.
La durée et le contenu de ce temps
sont précisés
par le Supérieur majeur
avec le consentement de son Conseil.

133.2. Outre les conditions prévues
par le droit général de l'Eglise
(Can 656, 3-4-5 et 658),
la demande de profession perpétuelle
doit être formulée par écrit.

133.3. Pour un motif valable
la profession perpétuelle
peut être anticipée de trois mois
au jugement du Supérieur majeur
de la circonscription.

133.4. L'admission à la profession perpétuelle
est du ressort
du Supérieur de la circonscription d'origine,
avec le consentement de son Conseil.

133.5. La profession, temporaire ou perpétuelle,
est reçue par le Supérieur de la circonscription
ou par son délégué.

134. Les candidats au presbytérat
doivent faire leur profession perpétuelle
avant de recevoir le diaconat.

L'enquête canonique et les lettres dimissoriales
sont faites par le Supérieur majeur
en vue de la réception des ordres.

AUTRES ETAPES DE LA FORMATION DE BASE

La période commune de formation

135. Tous les Spiritains,
qu'ils soient ou non appelés
à un ministère ordonné dans l'Eglise,
suivent ensemble une période de formation,
intellectuelle, religieuse et missionnaire,
qui les prépare
à vivre et à travailler en commun.

Le noviciat
fait partie de cette période.

135.1. La Congrégation propose également
une formation
à ses collaborateurs associés.

136. L'engagement dans une activité apostolique
fait partie, à toutes les étapes,
de la formation spiritaine.

136.1. Il y a, autant que possible,
une période spécifique et assez longue
de stage missionnaire
au cours de la formation.

Ce stage se déroule habituellement
dans une culture
différente de celle du candidat.

Le jeune Spiritain est ainsi amené
à découvrir les valeurs
d'une rencontre interculturelle
et à mieux se préparer
à la vie apostolique spiritaine.

136.2. Les Supérieurs majeurs des circonscriptions concernées
(celle d'envoi et celle d'accueil)
après consultation de leur Conseil
et celle des équipes de responsables de formation,
jugent de la possibilité
et des conditions de ce stage,
de sa durée
et de sa place au cours de la formation.

136.3. C'est en priorité l'aspect formation
et non pas le travail à accomplir
qui guide le choix
du lieu de stage,
de la communauté d'accueil
et du confrère susceptible
d'accompagner le stagiaire.

Ce choix s'opère de façon sérieuse
et exigeante.

136.4. Afin que le stagiaire tire profit
de cette période apostolique
il est aidé
à réfléchir sur son expérience,
à évaluer les méthodes utilisées
et à analyser ses propres réactions.

Les études en vue de la mission
137. Tout Spiritain doit acquérir
les compétences et les qualifications
nécessaires au bien de notre mission,
en accord avec ses Supérieurs majeurs.

138. Ceux qui sont appelés
à un ministère ordonné dans l'Eglise
accomplissent la totalité
des cycles d'études prévus
par le droit général de l'Eglise
selon les programmes
fixés par la circonscription.

139. Chaque frère accomplit
sa formation professionnelle
selon les programmes en vigueur
dans son pays.

140. Nous intégrons la théologie de la Mission
dans l'ensemble de la formation
de manière à mettre en lumière
la nature missionnaire de l'Eglise.

La formation internationale
141. Notre Congrégation est internationale
et notre activité apostolique
nous met habituellement en contact
avec une culture différente de la nôtre.

Il est donc nécessaire
que la formation prépare
à la vie en communauté
et à la rencontre interculturelles.

141.1. De ce fait, il est opportun
que le Spiritain vive
un temps de sa formation de base
en communauté
avec des confrères
d'une culture différente de la sienne.

141.2. Pendant la période de formation initiale
les étudiants apprennent
une langue étrangère
utile à la communication dans la Congrégation.

LA FORMATION CONTINUE
142. L'appel de Dieu au service du Royaume
ne nous est pas adressé
une fois pour toutes
et notre réponse
est sans cesse à actualiser.

Il nous est donc nécessaire à tous
de nous former continuellement
afin d'être fidèles à notre vocation
dans l'Eglise
et dans le monde.

142.1. La formation continue concerne
tous les aspects de notre vocation:
aspects humains,
spirituels, théologiques,
professionnels et pastoraux.

142.2. Elle nous aide à réfléchir
sur notre activité apostolique
et à mieux discerner
les signes des temps et
les nécessaires changements
d'attitude ou d'orientation.

142.3. Chaque confrère est vivement encouragé
à chercher le soutien
d'un conseiller
capable de l'aider
dans son cheminement spirituel.

143. La formation continue
est autant oeuvre personnelle
que communautaire:
chaque confrère,
la communauté, la circonscription
et la Congrégation tout entière sont concernés.

144. Les circonscriptions organisent,
par elles-mêmes
ou en collaboration avec d'autres instances,
des conférences
ou des sessions régulières de recyclage,
et les confrères sont encouragés
à y participer.

145. Les Supérieurs facilitent
pour chacun, environ tous les dix ans,
un temps de recyclage long
permettant une véritable remise à jour
et un ressourcement spirituel.

145.1. Les confrères, de leur côté,
ont également le souci
de se recycler
et de se tenir au courant
de l'évolution de leur Eglise d'origine.

145.2. Les confrères qui ont passé
plusieurs années
dans une culture différente de la leur,
et qui pour des raisons de santé ou autres
retournent dans leur circonscription d'origine
sont accueillis fraternellement.

Ils sont aidés
à une adaptation nouvelle,
surtout s'il s'agit pour eux
d'aborder un apostolat
dont les modalités diffèrent de celui
qu'ils ont exercé.

145.3. Il revient au Conseil général
d'aider et d'encourager
les initiatives des Supérieurs majeurs
en faveur de la formation continue.

LA RETRAITE
146. La Congrégation aide
les confrères vieillissants
à accepter des activités
adaptées à leur âge et à leurs capacités
et à se préparer à la retraite.

147. Avec reconnaissance et avec joie
l'Institut aide les confrères âgés et malades
à accepter, dans la foi et la patience,
cette nouvelle forme de la même mission
que le Seigneur veut leur confier.

C'est toujours une mission de prière,
et souvent, par la souffrance,
une participation à la croix du Christ.

Vécues dans la foi, ces années de retraite
sont un temps de réelle croissance
humaine et spirituelle
et une grâce que le Seigneur
fait à la Congrégation.

147.1. Afin de mieux aider les confrères retraités
les responsables de communautés
tiennent compte
des données des sciences humaines
concernant les difficultés et les valeurs
propres à ce temps de la vie.

Retour à l'index des règles