La femme est la mère de l'humanité' cet adage très prisé en Afrique est synonyme de confiance et de respect vis-à-vis de la femme parce que c'est elle qui procrée. Pourtant dans la cellule traditionnelle africaine, la femme ne participe pas à la vie publique, elle reste en retrait et se charge juste de veiller à l'éducation de ses enfants et d'assurer les différentes tâches ménagères.
Aujourd'hui, les mentalités ont beaucoup évolué et il a fallu du temps. jadis considérées comme "femmes au foyer", reléguées au simple statut de ménagères,

les femmes africaines occupent désormais le devant de la scène et participent à tous les débats de la vie politique, économique, sociale, culturelle de leur pays. La scolarisation des jeunes filles, autrefois interdite dans certains pays, a favorisé l'émergence d'une élite africaine de femmes intellectuelles qui oeuvrent pour le développement de leur continent. D'ailleurs, on les retrouve dans de nombreux domaines traditionnellement réservés aux hommes tels que journalisme, télévision, magistrature, médecine, police, forces armées, informatique, chefs d'entreprises etc...

Je vais illustrer mes propos par des exemples de femmes qui se sont donné comme objectif de faire rentrer leur pays dans la modernité:
Barbara Etoa, journaliste, Directeur CRTV (Radio Télévision Camerounaise), ce qui ne l'empêche pas d'assumer son rôle de mère de famille nombreuse.
Denise Epote Durant, journaliste émérite, Directrice de TV5 Afrique. Elle est en 2001 lauréate des Pànafrican Broadcasting Heritage and Achievment Awards (PABHA),
Françoise Foning, député, vice-présidente de l'Assemblée Nationale, Présidente des Femmes d'Affaires du Cameroun.

Sa dimension nationale est telle qu'on ne peut imaginer un événement marquant dans le pays sans sa présence.
Elisabeth Tankeu, ancien Ministre de l'industrie, Femme d'Affaires,
Docteur Flore Ndembiyebe, Dermatologue. Son action : sensibiliser et lutter contre le VIH/SIDA,
Maître Odile Mballa Mballa, l'une des premières femmes à diriger seule une étude d'avocats.
Je ne citerai pas les domaines de la jeunesse et des sports, de la culture, de la musique, des arts qui regorgent de talents et qui sont déjà bien connus sur le plan international.

Mais il y a toutes les grandes inconnues... On ne peut pas oublier toutes les femmes qui militent dans un engagement caritatif à tous les niveaux tant dans les villages que dans les quartiers des villes. Ici il faut souligner l'omniprésence des femmes dans ce qu'on appelle les "tontines', ces équipes, en majorité de femmes, qui se cotisent pour réaliser des projets qu'elles mêmes ont décidés. Ces 'tontines' sont également des lieux où l'épargne se réalise.

Ainsi elles peuvent assurer la scolarité de leurs enfants et faire quelques réserves en prévision des jours où la maladie va frapper un membre de la famille. Dans ces pays, qui n'a pas un jour ou l'autre un bon coup de " palu" ? Elles ont le souci de leur propre famille, c'est vrai, mais, dans ce genre de réunion surtout en ville, le cercle s'élargit à des familles qui ne sont pas de la même tribu. C'est tout un monde nouveau qui se crée. Des gens qui étaient éloignés les uns des autres, sans communication, les voilà qui inventent ensemble une vie "multitribale".

Seul le coeur des femmes est capable de faire ces merveilles. Elles permettent à tous d'espérer un avenir meilleur. Gardiennes des traditions, elles se lancent dans cette grande aventure : créer un équilibre entre celles-ci et la vie moderne. Cet équilibre est très difficile à trouver aujourd'hui. Les besoins sont immenses et demandent souvent de l'argent pour les obtenir. C'est alors que la solidarité

familiale est touchée de plein fouet et que l'individualisme s'installe. Croire à l'efficacité de son propre travail sans faire appel à des forces occultes est difficile à concilier avec l'idée traditionnelle du travail et de la place de l'homme dans le monde.
De tels domaines sont multiples, mais l'espérance est bien là, à cause de ces femmes qui ont bien pris conscience de ce nouvel équilibre de vie qui est à créer.