Femmes au Cameroun



Une mission
toujours aussi surprenante


Soeur Marie-Anne Toréton a rejoint les Soeurs Missionnaires du Saint-Esprit en septembre l958. Les missions et tâches qu'on lui a confiées étaient toujours celles auxquelles elle ne s'attendait pas. Elle y a cependant trouvé épanouissement et grande joie. Elle a même conservé beaucoup d'humour.


 

Premiers pas au Cameroun

En 1966, le Cameroun m'accueille pour être professeur de Français et d'Anglais au Collège Teerenstra de Bertoua. Je n'étais pas préparée pour cette tâche et n'avais aucune autorité. Heureusement, nous avons laissé ce collège au bout d'un an. je suis alors envoyée à Nguélemendouka, Directrice de l'école primaire et professeur au Collège Technique. On ne doute de rien dans notre Congrégation 1 Quelques années plus tard, un Directeur camerounais prend le relais, et je suis enfin libérée pour la catéchèse, les mouvements d'action Catholique. Là, je me sens à l'aise et petit à petit je suis propulsée vers la formation des Catéchistes et des Animateurs de Communautés Chrétiennes dans laquelle je me jette à fond, parcourant les villages, en voiture, vélo, pirogue et à pied. je bûche la langue locale, le Maka. En 1972, épuisée par une hé_ patite amibienne, je suis rapatriée en France. Je profite de ce passage pour suivre une session de linguistique qui m'a été d'une grande aide par la suite.

Entre deux maladies

Après un an de soins, je rejoins à Jacob au Congo une équipe spiritaine occupée à la formation des animateurs de Communautés de base. J'y reste deux ans et me mets à l'étude du Munukutuba. Cette nouvelle expérience m'a beaucoup enrichie et m'a permis en 1 975 de reprendre et de poursuivre la Mission commencée au Cameroun. Au bout de cinq ans, une nouvelle épreuve devait me faire abandonner cette belle mission en plein essor. Une hépatite virale fondit sur moi et je rentrais en France, plus morte que vive, les médecins m'ayant condamnée. Après un long temps de repos où j'essayais de relever la tête, je pus, tout en consolidant ma santé, préparer durant deux ans à l'Institut Catholique de Paris, le 'Certificat d'Etudes Bibliques".

Treize années de bonheur chez les pygmées

Je fus alors envoyée de nouveau au Cameroun, mais chez les Pygmées baka, au Bosquet. Je ne me voyais absolument pas dans cette nouvelle mission, surtout qu'il m'était demandé de reprendre la direction d'une école primaire. Arrivée le ler novembre 1985, je me mets tout de suite à l'étude de la langue baka et à la culture du peuple pygmée, persuadée que mon intégration ne peut-être effective qu'à cette seule condition. Les années vécues dans cette mission belle, mais aussi difficile de par son isolement et ses conditions de vie, m'ont comblée. Formation scolaire et parascolaire tant en français que dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture dans leur propre langue, formation catéchétique et traduction de textes bibliques : treize années de grand bonheur.

on n’arrête pas le progrès

Mais voici qu'en 1998, j'ai de nouveau dû lâcher prise. Mon dos, ne supportant plus les pistes désastreuses, criait grâce. Je suis donc rentrée au pays pour me soigner et prendre un service à notre Maison de Retraite de Nogent. N'ayant plus de mauvaises pistes à parcourir, mon dos commença à se calmer bien qu'il reste fragilisé. Cinq ans ont passé dans ce service d'administration, pas toujours facile mais enrichissant d'une nouvelle expérience qui me sera peut-être utile à l'avenir puisque mon Institut m'envoie, devinez, à Montréal, au service du 'Mini-Nogent " canadien. Cette nouvelle obédience est. pour moi une très grande surprise, mais " on n'arrête pas le progrès ", me dit-on. C'est donc dans la joie et la confiance que je pars vers ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre pour accomplir la mission qui m'y sera confiée.

Sœur Marie-Anne Toréton