En Mission   
en Europe :quelques activités

Comment peut-on bien être missionnaire en Croatie ?

C’est la question que me posait un confrère venant d’apprendre que je travaillais désormais dans la ‘très catholique’ Croatie. Je lui ai dit ce que nous faisions. Sommes-nous réellement missionnaires ? Les lignes qui suivent vous aideront peut-être à vous en faire une idée.
La récente guerre, dite ‘patriotique’, avec la Serbie, entre 1991 et 1995, a laissé bien des blessures : disparitions, corps mutilés, traumatismes psychologiques, nationalisme exacerbé chez certains (défi à l’œcuménisme, avec autour de 85 % de catholiques en Croatie et environ la même proportion d’orthodoxes en Serbie) ; destruction d’outils économiques qui, conjuguée avec la présente crise économique, a provoqué un chômage important, malgré l’essor du secteur touristique. La probable entrée dans l’Union Européenne dans 1 ou 2 ans sera peut-être une chance.
Longtemps, il n’y a eu qu’une communauté spiritaine, rattachée à la Province d’Allemagne, à Podvinje ; elle est devenue en 2002 le Groupe International de Croatie. En 2005 a été décidé l’élargissement du projet du Groupe, avec une relance de l’animation missionnaire et vocationnelle. Cela s’est traduit par la création en 2006 d’une seconde communauté à Osijek (120 000 habitants). De nouveaux confrères sont arrivés, jeunes ou ‘plus expérimentés’ (selon un bel euphémisme). Actuellement, le groupe compte sept membres. À Podvinje : un Allemand, un Tanzanien, un Polonais et un Croate ; à Osijek : un Polonais, un Sierra-leonais et un Français. Nos deux confrères africains sont les seuls prêtres africains travaillant dans le diocèse et peut-être dans toute la Croatie.
A Podvinje, nous avons une assez grosse paroisse, en milieu rural, mais proche d’une ville moyenne, Slavonski-Brod. Elle a été longtemps notre seule œuvre. C’est Ante Sisko qui en est maintenant le curé. Depuis quelques mois, les confrères y ont relancé l’animation missionnaire et vocationnelle ; l’un d’eux fait aussi des interventions ponctuelles dans ce sens dans d’autres paroisses du secteur en fonction d’invitations qu’il reçoit ; il est le coordinateur du Groupe pour cela et responsable du site spiritain sur internet (cssp-croatia.org). Depuis plusieurs années, un autre confrère assure aussi à mi-temps l’aumônerie de l’hôpital de Slavonski-Brod.
A Osijek, un confrère est depuis quatre ans aumônier de l’université (20 000 étudiants sur Osijek) ; il lui faut inventer des lieux et des occasions de rencontres, des formes d’évangélisation adaptées, comme le site destiné aux étudiants (duhos.com). Je suis pour ma part aumônier à plein temps de l’hôpital (environ 1200 lits). A partir de ce mois de septembre, un confrère assurera, à la demande de l’évêque, une présence dans 4 établissements sociaux publics d’Osijek : deux centres pour enfants en situation difficile, une maison de redressement pour enfants et adolescents, un foyer pour adultes malades psychiques. Ce nouvel engagement, en majeure partie dans l’éducation informelle, convenait assez bien en ce temps où nous célébrons l’année Poullart.
Nous n’avons pas d’aspirants ni de candidats en cours de formation. Sommes-nous effectivement missionnaires ? Nous essayons de l’être. La langue croate est une vraie difficulté pour plusieurs d’entre nous, nettement moins pour les Polonais. Une certaine expérience apostolique est bienvenue pour l’animation missionnaire, mais les plus jeunes d’entre nous ne l’ont que de façon limitée. La visite du Conseil Général en octobre prochain nous aidera peut-être à avancer dans notre projet.
Jean-Michel JOLIBOIS (août 2010)



Apostolat en zones de précarité‚
Un dossier

En paroisse, les Blagis
Petites communautés

Rencontre des jeunes spiritains
Pologne 2009

Justice & Paix en paroisse

Blanc-Mesnil (banlieue parisienne)

Sans-papiers et demandeurs d’asile. "Il ne suffit pas de prier pour avoir des papiers"… Dans le groupe de prière, beaucoup d’étrangers étaient en spécialement fait par aucune association, nous avons organisé une équipe d’accueil en 2002, en lien avec le Secours Catholique du 93. Près de 300 personnes sont venues. Plus d’une centaine ont aujourd’hui leurs papiers ! Souvent les gens ont peur d’affronter les services des migrations où ils sont mal renseignés. D’autres ne savent pas comment s’y prendre. Ils peuvent ainsi trouver le bon conseil pour s’orienter là où il faut. Certains voient qu’ils ne peuvent obtenir de carte de séjour, vu qu’ils ne satisfont pas aux conditions requises par les lois. Chacun, chacune se trouve accueilli et renseigné sur le possible et l’impossible… Notre problème actuel : les bénévoles doivent être aptes à suivre les dossiers jusqu’au bout car ce service suppose de nombreuses connaissances juridiques.

Familles à la rue. D’autres soucis apparurent bien vite : familles expulsées de leur logement suite à des impayés à cause du chômage, femme et enfants mis à la porte par le mari ou le père des enfants, difficultés d’argent pour se nourrir, pour acheter des vêtements. Avec quelques femmes intéressées, nous avons contacté des assistantes sociales et les services sociaux de la mairie qui nous ont encouragés à créer un lieu d’entraide des familles. En 2003, en lien avec le Secours Catholique, en collaboration avec les centres sociaux de la mairie, une équipe de femmes a commencé à accueillir des familles une fois par semaine. À travers le partage du café et des gâteaux, des bonbons pour les enfants, se crée un climat d’accueil pour tous (musulmans étonnés d’être reçus dans une église, catholiques et autres). Les familles sont orientées en fonction de leurs besoins (appartement, travail, resto du cœur) et suivies dans leurs démarches. Une petite caisse permet de les aider dans leurs démarches (transport, téléphone). Contrairement aux décisions de départ, nous avons dû ouvrir un vestiaire, notamment pour les enfants, tellement la misère est grande.

Contacts divers. Nous avons aussi des rencontres régulières avec les responsables musulmans, juifs, protestants et orthodoxes. Les jeunes de l’aumônerie ont passé une journée à la synagogue, une dizaine de chrétiens étaient présents à la "bénédiction" de la première pierre de la mosquée. Nous avons également participé à la mise en place de " la charte de la démocratie participative " établie par la municipalité…J’aimerais évoquer des questions internes au fonctionnement de l’Église. Il faut refuser le mariage d’une catholique catéchiste avec un homme, baptisé à 25 ans au temple, et donc un " croyant ", qui s’était marié précédemment à la mairie, athée lui-même avec une athée, alors qu’on marie sans problème un catholique qui, marié précédemment à la mairie à une athée, n’a jamais été au catéchisme et ne croit à rien. On comprend la loi, mais…où est la JUSTICE DU CHRIST ???
René Tabard
P& M , nov 2007



Podvinje – Croatie – 25 décembre 2006

Cela fait deux mois 1/2 que je suis arrivé en Croatie. Pour ceux qui se demandent comment j'ai pu atterrir ici, je peux dire ceci. Jusqu'à présent, les Spiritains n'avaient, en Croatie, qu'une communauté de 3 ou 4 confrères desservant une paroisse à Podvinje, à l'est du pays. Récemment, il a été décidé de renforcer cette présence, de lui donner une dimension plus internationale, plus ouverte sur le reste du monde, et concrètement de fonder une nouvelle communauté à Osijek, à l'extrême est du pays. L'évêque ne nous a pas confié une nouvelle paroisse, mais des ministères divers, en particulier l'aumônerie de l'université et de l'hôpital. Les Spiritains y ont acquis une maison et un confrère est déjà là-bas depuis octobre ; un autre va bientôt le suivre et il est prévu que je les rejoigne, avec un jeune confrère africain, au cours de l'année à venir.
Mais d'abord, il faut apprendre le croate ! Avec un confrère polonais, je réside à Zagreb, la capitale : nous suivons les cours de langue pour étrangers donnés dans la faculté de philosophie. Dans mon groupe, nous sommes une douzaine de débutants venant d'à peu près tous les continents, des gens de 25 à 40 ans ; je suis évidemment le `papy' de la bande. Chaque jour je fais 3/4 d'heure de marche à travers le centre ville pour aller suivre les cours (de 18 h 30 à 21 h), et retour par le tram, vu l'heure... Comme la prof nous donne pas mal de travail à la maison, j'ai de quoi occuper le reste de mes journées et une partie du week-end. Le samedi, j'essaie de m'évader quelques heures dans la nature : en moins d'une heure à pied on est dans une magnifique forêt couvrant les collines nord de Zagreb qui culminent à plus de 1000 mètres, avec pas mal de sentiers, diverses maisons anciennes, un château fort, une piste de ski.
De temps en temps, nous venons passer un week-end ou quelques jours à Podvinje. Samedi dernier j'ai assisté à une représentation de musique, chants et danses folkloriques, donnés par des adultes, des jeunes et des enfants, en costumes traditionnels évidemment. J'ai conscience d'avoir à peu près tout à découvrir de ce pays et à tous points de vue... Mais chaque chose en son temps : pour le moment la priorité c'est la langue, un peu déroutante pour des `occidentaux' comme moi. Il faut s'habituer à écrire et surtout à prononcer des mots où il n'y a pas beaucoup ou même pas du tout de voyelles (sans parler de la grammaire !) Que cela ne vous décourage pas de m'écrire un mot si vous en avez envie ! Bref, vous aurez compris que mon apprentissage de la langue est plutôt lent. Cette fin d'automne est pour moi le temps des labours et des semailles, le temps de la patience. Il faut que l'hiver se passe. J'espère qu'avec le printemps tout cela commencera à donner quelque chose et qu'il y aura un jour une récolte...
Si vous recevez ce mot à temps, je vous dis : `Sretan Bozié !' (Joyeux Noël !) ; sinon ce sera : `Sretna Nova Godina !' c'est à dire : très bonne année à vous tous !
Jean-Michel Jolibois

Foyer K... (région parisienne, )
...en parcourant la chronique d'un foyer pas ordinaire
Janvier..
Arrivée de Mohammed. Né en 193.. en Algérie, père de 2 enfants et séparé depuis 1995
Le car de Mohammed
Mohammed vivait dans un autobus désaffecté qu’il a très bien aménagé avec art et humour. Devant le volant il a placé 2 mannequins qui intriguent les passants. Lorsque ceux-ci étonnés par le décor qui se voit de loin regardent par les fenêtres du car, il tire sur des ficelles et anime les mannequins à la grande surprise des curieux qui ne le voient pas car il est bien caché.
Dans le car se trouve, le coin salon, le coin salle à manger, la chambre à coucher, les toilettes. Dans le coin bureau traînent des livres offerts par les témoins de Jéhovah qu’il ne lit pas car il est musulman mais les livres meublent.
A côté du car se trouve une vieille camionnette où dort un homme de 75 ans. Cet homme a des enfants qu’il voit parfois mais à qui il ne veut pas révéler sa détresse. Comme il a fait très froid j’ai voulu lui proposer de venir quelques jours au foyer par l ‘intermédiaire de Mohammed. Mais il ne voulait pas, jaloux de son indépendance.

Février
Mohammed a rendu ses clés. Il avait été agressé par P. et ne veut pas rester dans un repaire d’ivrognes. Je crois qu’il a surtout peur que P... vienne faire des représailles et abîmer son bus..

... Mai
Arrivée de H C, un ivoirien qui a 30 ans et qui a une petite fille. Lui aussi. A été rejeté il y a un an par sa petite amie et il vivait avec un ami qui à son tour le met dehors .H. travaille comme cuisinier sur la nationale au restaurant 'C..'

Départ de M. C., un homme mystérieux qui payait toujours son loyer en retard. Il se disait coiffeur à W... Il a laissé une chambre vraiment sale. Des paquets pleins d'ordures s'accumulaient jusqu'au plafond, et quand on a nettoyé sa chambre des centaines de cafards ont fui dans tous les sens

A sa place j'installe un Zaîrois N.W. envoyé par 'Brin de causette". N... a fait des études d'ingénieur en Russie et suit actuellement des cours du soir aux arts et métiers pour faire valider ses diplômes. Il n'a rien pour vivre

Juin
M. complètement saoul a cassé plusieurs meubles et devient vraiment infernal A ma demande il est parti sans faire d’histoire

Juillet
J’ai repris Mohammed car la police lui a demandé de quitter son bus. Il m’apprend que le vieux qui habitait la camionnette à côté de lui est décédé

Août
Un matelas en feu
Au cours de la nuit du 8 au 9, B.C. dit "Th. ", complètement ivre met le feu à son matelas en fumant. Les pompiers ont dû intervenir de minuit à 3h00.
Il était devenu impossible de s’introduire dans la chambre tant était épaisse et brûlante la fumée dégagée par le matelas. Heureusement C H put rapidement entrer et tirer par les jambes B.C. qui était étendu, nu sur le sol.
Les dégâts au niveau du bâtiment sont minimes et se limitent à la chambre Le plafond est noirci, le circuit électrique est légèrement endommagé et il est nécessaire de refaire toute la peinture de la chambre ainsi que le plancher de la mezzanine.

Quant à Th. il a été envoyé aussitôt à l’hopital. Je pensais aller le voir en cours d'après midi quand V. me dit qu'il était passé pendant le repas et qu’il allait porter plainte ;. Il est vrai que les gars du foyer ne l'aime pas et médise facilement contre lui
B. revient le soir à 6 heures. Il n'a pas trop souffert au niveau poumon mais a les yeux rouges. D'après le médecin il en aurait pour quelques jours à souffrir des yeux. B. est venu réclamer 400 euros qu'on avait retrouvé dans ses affaires. Il a été très correct en s’excusant et en me remerciant plusieurs fois pour tout ce que j'avais fait pour lui. Aucune menace de sa part. Au contraire, il m’a donné 50 euros qu'il me devait et est parti sachant très bien qu'il n’y avait plus de place pour lui ici.
Une heure plus tard je reviens de Vitry où j'étais parti célébrer la messe et J'aperçois de nouveau les pompiers. En entrant les gars du foyer me disent que de nouveau les pompiers avaient dû revenir car Th. était tombé dans la rue.

Cet accident ne donne pas une image exacte du foyer, car depuis l'ouverture l’ambiance n’a jamais été aussi bonne que maintenant. Ils mangent souvent ensemble. Le vieux Jo et Mohammed en sont profondément émus eux qui ont vécu solitaires tellement longtemps. La cuisine est propre, la vaisselle est faite tous les jours. Après l'incendie, tout le monde a participé au nettoyage.
Beaucoup de marginaux de la ville nous fréquentent en tant qu'amis des résidents, . De plus V. achète régulièrement des légumes au jardin pour des personnes âgées avec, il est vrai, des sacs en plastique illégalement récupérés chez Attac !.
A suivre...

C S E C D
Centre spiritain européen pour la coopération au développement :

Les spiritains européens se donnent les moyens de s'engager au service des pauvres Comme le font et l'ont toujours fait les missionnaires, les Spiritains ont eux aussi contribué au développement des régions dans lesquelles ils travaillaient. Bien des pays africains leur sont reconnaissants de l'apport qui a été le leur pour la promotion matérielle et la dignité des peuples. Certains se sont illustrés dans des domaines purement scientifiques ; ainsi, le Père Klein, au Gabon, a " découvert " l'okoumé, et surtout l'utilisation judicieuse qu'on pouvait en faire : on est vite passé des boites de cigares au contreplaqué, et il n'est pas faux de dire que l'exploitation de l'oikoumea kleinea est à l'origine du développement étonnant que ce petit pays d'Afrique centrale a connu.
Beaucoup plus obscurs. mais beaucoup plus nombreux sont tous ceux qui ont oeuvré, souvent sans bruit et avec des moyens modestes, à l'implantation d'écoles, de dispensaires ou d'activités économiques qui ont amené des populations à tenir leur place, fût-ce modestement, dans l'émergence de leur nation. Il est parfois de bon ton, dans les milieux tiers-mondistes européens de critiquer ces actions que l'on qualifie volontiers de paternalistes, propagandistes, voire néo-colonialistes. La critique était d'autant plus aisé que cette action se situait à une époque où bien peu de gens se consacraient réellement au développement des peuples colonisés et qu'aujourd'hui on ne fait pas toujours beaucoup mieux qu'hier, malheureusement.
Les temps ont évolué, les pays du Sud se sont émancipés de la tutelle coloniale ; bien des femmes et des hommes de ces pays ont la capacité de mener à bien le développement de leur région, dans la mesure où on leur donne un minimum de moyens au départ. Les missionnais spiritains européens ou africains, continuent à payer de leur personne pour que se réalise ce développement. La forme a pu évoluer, notamment en fonction des facteurs humains qui existent de nos jours, la façon de traiter les questions de développement aussi, la nécessité d'y travailler demeure. Il est donc nécessaire de prendre des moyens adaptés pour arriver à ces fins.
Bien des agences de développement se sont multipliées, parfois a grand renfort médiatique, et nul ne saurait leur contester la positive action qui est la leur en faveur des plus déshérités, même si elles-mêmes ne sont pas non plus à l'abri de possibles critiques sur tel ou tel aspect de leur action. Ainsi Médecins sans frontières est une organisation laïque, d'origine française (french doctors) qui est souvent à la pointe des interventions possibles, du front des guerres tribales africaines aux rues parisiennes où la société a oublie quelques-uns de ses enfants les plus fragiles.
Les chrétiens, et singulièrement les catholiques, se sont engagés dans ce processus d'aide au développement, pour la simple raison que cette action apparaît comme une conséquence logique d'une foi en un Christ qui est venu libérer l'homme dans son intégrité. Les catholiques français, par l'entremise du CCFD ou de Memisa-France, par exemple, sont fortement engagés dans la lutte contre la pauvreté, la maladie ou la déchéance humaine ; on pourrait citer encore le Carême suisse, ou Manos Unidas en Espagne.
Les Spiritains ont volontiers prêté leur concours, et le font toujours, à de telles organisations, mettant leur connaissance du terrain au service de cette lutte qui ne peut que profiter de toutes les collaborations. Ils ont parfois suscité des initiatives, avec les populations locales, se faisant les liens entre ces organisations et la population ; combien de dispensaires ou de refuges pour enfants de la rue, créés à l'initiative de Spiritains et des frères au milieu desquels ils vivent, sont redevables à Missio en Allemagne, au Secours Catholique français ou à la Caritas italienne. Ils ont pu également créer eux-mêmes de ces organisations qui participent activement au développement et l'on peut ainsi songer à Sol sem fronteiras au Portugal.
Dans le changement du paysage missionnaire d'aujourd'hui, on voit que les personnes aussi ont changé; ainsi, dans les régions où travaillent traditionnellement les Spiritains, souvent les Spiritains africains sont ou majoritaires ou au moins très nombreux, on ne peut que se réjouir de cette nouvelle dynamique,
mais ces confrères du Sud connaissent mal les agences européennes de développement et surtout tout le processus administratif et financier que celles-ci sont bien obligé de mettre en place. Il était donc nécessaire d'avoir une organisation de conseil pour eux.
Certains pays, en Afrique surtout, sont en proie à des conflits effroyables où la politique euro-africaine joue un rôle qui n'est pas des plus reluisants. Certains dirigeants africains n'ont eu aucun scrupule à s'arranger avec des politiciens véreux ou des marchands d'armes puissants ; la conséquence en est connue : les populations sont décimées par la guerre, le pillage ou la faim, pendant que les notables, détrônés ou pas, se pavanent dans les palaces bruxellois ou parisiens, avec une fortune qui est le frmt de leur pillage systématisé, en compagnie de leurs amis européens qui se sont eux aussi engraissés grâce à ces conflits. Dans la mesure du possible, et ce fut généralement le cas, les missionnaires sont restées avec leurs amis, les petites gens qui sont le peuple qui les a accueillis. Mais qui va aider dans des conditions aussi précaires que les guerres civiles ou les conflits endémiques ? Il était donc nécessaire d'aider nos frères spiritains qui ont fait le choix de partager les situations de détresse et que l'on n'ose plus trop aider... par souci d'économies.

Pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, les Provinciaux spiritains d'Europe ont créé un Centre pour des projets spiritains, Ils l'ont localisé à Bruxelles, au coeur donc de l'Europe, et nommé comme directeur le Père Firmino Cachada, du Portugal, qui avait une longue expérience, non seulement comme missionnaire au Cap-Vert, mais aussi dans l'aide au développement et la défense de la justice au Portugal même. C'est le 1er janvier 1998 que le Centre a commemcé à fonctionner.
Il a d'abord fonctionné comme un lieu où l'on orientait des projets présentés par des Spiritains vers des agences de développement, principalement allemandes, susceptibles d'être les bailleurs de fonds indispensables. Il a pu aussi fonctionner comme agence de conseil pour aider les confrères à présenter leurs projets selon les normes exigées par ces agences. Beaucoup de projets ont été traités, mais tous n'ont pas abouti, loin de là, les agences ayant des ressources limitées bien sûr, mais aussi des critères pour leur soutien qui n'allaient pas toujours dans le même sens que celui des missionnaires du terrain et des populations locales.
Il a donc été décidé de créer une ONG, sur initiative spiritaine, mais par nature même indépendante, dont le but sera quadruple (Statuts, art. 3):
• Promouvoir le développement intégral et durable des personnes et des groupes défavorisés, spécialement dans les pays en voie de développement;
• Soutenir les projets dans les pays envoie de développement pour lesquels les missionnaires, notamment les missionnaires spiritains, demandent de l'aide ,
• Participer à la défense des droits de l'homme et contribuer à la construction de la pair et à la reconstruction des structures sociales et matérielles dans les pays affectés par des conflits ou par des catastrophes naturelles,
• Participer à la sensibilisation du public européen pour une saine coopération Nord-Sud qui puisse aboutir à un réel développement des populations plus défavorisées et à la réduction des inégalités sociales et économiques, au niveau régional, national ou interntional..

Cette ONG, régie par le droit belge des asbl (associations sans but lucratif), a vu le jour à Bruxelles, le 25 mars dernier. L'assemblée générale fondatrice était constituée de spiritains et de laïcs, d'hommes et de femmes, belges certes, mais aussi français, allemands et portugais. Les statuts viennent d'être déposés auprès des instances belges compétentes pour publication, mais elle peut déjà fonctionner.
Cette initiative qui ne peut que se développer elle-même, et dans un cadre européen de par la volonté des fondateurs, aura besoin de beaucoup d'appuis, non seulement auprès des Spiritains eux-mêmes, mais aussi de leurs très nombreux amis dans douze pays européens. Un premier conseil financier se réunira sous peu, avec des belges, portugais et néerlandais, et l'association va grandir.
Lutter contre la pauvreté, avec les pauvres eux-mêmes, voilà un idéal que les Spiritains ont toujours essayé d'honorer. La situation du monde ne nous engage pas à baisser les bras, bien au contraire

CSECD asbl
e-mail : csecd@infonie.be
site : csecd.be

DE SPIRASI
Nous sommes 5 spiritains, dont 3 qui travaillons auprès des réfugiés, Michael, Michael et Michel (. !), plus un Père à la retraite, Bill, et un plus jeune, Dave, qui va bientôt repartir en mission après une année sabbatique à l'université de Dublin.
Il y a 2 ans environ, les confrères spiritains irlandais, face à l'afflux de réfugiés et de demandeurs d'asile venant d'Afrique mais aussi de l'Europe de l'Est, ont lancé une association, Spirasi. Aujourd'hui, c'est l'une des plus importantes associations non-gouvernementales en Irlande, travaillant en faveur des réfugiés et des demandeurs d'asile : Beaucoup ont quitté leur pays à cause de la guerre, de la pauvreté, de la persécution ethnique, politique ou religieuse. Quelques uns reçoivent le statut de réfugiés dès leur arrivée dans le pays (ils sont envoyés par les Nations Unis, lors des conflits comme aux Balkans). Les autres, qui viennent par eux-mêmes, mais souvent pour les mêmes raisons, avant d'obtenir ce statut, sont demandeurs d'asile. Parmi ces derniers, très peu obtiendront le statut de réfugiés. Pendant le temps de l'investigation, ils reçoivent une petite allocation, certes, mais ne peuvent pas circuler librement et n'ont pas accès au travail. En fait, tout est fait pour les décourager, et, à la moindre bêtise, les déporter.

A Spirasi, nous leur proposons plusieurs services : 1- Langues 2- Informatique. Ces 2 services leur permettent de se préparer à un éventuel travail en Irlande. ou chez eux, s'ils sont déportés. En tout cas, bon nombre y trouve la possibilité de passer la journée utilement et en groupe, plutôt que seul, à la maison à se morfondre. Un 3 ème service est surtout dirigé vers les mamans qui ne peuvent venir aux cours à cause de leurs enfants : elles sont visités régulièrement par une équipe de bénévoles. Enfin, un 4=ème service, médical, pour ceux qui ont subi la torture. C'est le cas de Maurice, Congolais, qui a vécu 20 mois dans la forêt congolaise, qui a eu 4 membres de sa famille assassinés parce que la milice ne pouvait le trouver, lui. Quand je lui demande : "ça va, Maurice ?" il répond toujours : "Un peu"! La torture peut aussi être mentale, par le harcèlement : Addeo est au bord du suicide, parce qu'il se sent constamment agressé : « Nigérian, retourne chez toi ! ». Parfois, on lui lance un seau d'eau sur la tête, on le frappe d'un coup de poing dans le dos, une claque sur la tête. Ici, à Dublin. Cette semaine ce sont 2 jeunes irakiens qui ont été agressés par un gang de 10 voyous armés de poings américains. Ils ont fini à l'hôpital. Hassan a eu plusieurs fractures au bras droit et ne peut passer ses examens de fin d'année. ils vont heureusement s'en tirer, mais avec quelle peur de sortir dans la rue, de retourner au lycée.

Spirasi, c'est 6 personnes à plein temps, dont nous 3, spiritains ; c'est 130 volontaires, Irlandais, mais aussi Turcs, Nigérians, Australiens, Allemands. qui donnent quelques heures par semaine pour enseigner, visiter les familles, résoudre les problèmes. c'est enfin, et surtout plus de 1000 personnes qui viennent à Spirasi, par semaine, pour les cours, le soutien moral, l'aide juridique ou médicale.
Je suis débordé de travail ! Ici, en Irlande, on aime bien les titres, les « casquettes ». Je vais vous citer les miennes. et vous serez édifiés : Tout d'abord, je suis Co-ordinateur du programme informatique ! J'aurais bien besoin de suivre les cours moi-même. Mon rôle est d'organiser les classes, en fonction de la demande des personnes et de la disponibilités des bénévoles. Actuellement, j'ai 11 bénévoles qui donnent des cours, depuis la découverte de l'ordinateur. à la programmation. Ensuite, je suis Co-ordinateur d'un nouveau programme d'enseignement pour les Réfugiés, en lien avec un organisme gouvernemental : Tout est à faire. et cette semaine, on va se lancer dans la préparation du programme pour la rentrée de septembre : Nous aurons 7 ou 8 personnes qui suivront des cours divers ici et à l'extérieur, et recevront une formation pratique (secrétariat, réception, documentation.). Pour le moment, c'est mon cauchemar car c'est un gros truc à préparer. Troisièmement, je suis Co-ordinateur pour l'hospitalité ! il s'agit d'abord de faire les courses, une fois par mois, pour qu'il y ait ce qu'il faut pour prendre un thé ou un café entre les cours. C'est important, car c'est un moment privilégié pour les personnes qui se retrouvent pour discuter, parfois à 5 ou 6 nationalités différentes autour d'une table. C'est aussi une source de question perpétuelle : comment faire pour améliorer notre accueil ? Je suis aussi le nouveau Secrétaire pour nos réunions de travail : Tout étant en anglais, ça demande quand même une bonne dose de concentration. Enfin, les projets qui sont en gestation et qui vont me revenir : Co-ordinateur d'un site internet. pour nous faire connaître des différents organismes nationaux et internationnaux, des medias, sans oublier les réfugiés et les demandeurs d'asile. Finalement, Co-ordinateur du futur cyber-café. où les réfugiés trouveront, à moindre prix, la possibilité d'entrer en lien avec ceux restés au pays, gr=E2ce à internet. Ce projet est très important, car, en gardant une petite marge bénéficiaire, il nous permettrait d'auto-financer d'autres projets et aiderait beaucoup les réfugiés et demandeurs d'asile.

Spirasi est une organisation non gouvernementale : Si nous ne nous occupions que des réfugiés, c'est à dire ceux qui ont reçu l'accord du gouvernement pour vivre et travailler en Irlande, ce serait facile de demander de l'aide. et de l'obtenir. Mais nous nous occupons aussi et surtout des plus démunis qui sont les plus nombreux : les demandeurs d'asile. Et là, pas question de recevoir d'aide : nous devons nous débrouiller par nous-mêmes. La Province spiritaine d'Irlande nous aide pour une bonne partie de nos besoins communautaires, mais pour le fonctionnement du centre et son développement, nous devons trouver nous-mêmes des fonds. Alors si vous souhaitez faire un geste, il sera le bien venu ! Pour pouvoir déduire votre don de votre déclaration d'impôts, envoyez- le à
Procure des Missions
30, Rue Lhomond
75005 - PARIS
(en spécifiant : Spirasi  »)
et demandez un certificat de don.
Merci d'avance pour votre soutien !

Adresse :
SPIRASI
213 North Circular Rd
Dublin 7
Tel. (353) 1 838 96 64
fax : (353) 1 838 65 00

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