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Australie  
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En Australie, des bénévoles se rendent volontiers dans les lieux d’accueil des personnes défavorisées pour apporter leur soutien. Elles y rejoignent des associations et des organisations caritatives. En voici deux exemples.

Groupes et associations d’entraide


D’abord, le centre d’accueil de la Croix du Sud (Port-Hedland). C’est un lieu de services communautaires qui, d’une part, accueille ou apporte à domicile des repas pour des personnes ayant un déficit intellectuel (jeunes et moins jeunes). D’autre part, il accompagne des personnes âgées fragiles, des personnes souffrant de démence ou des jeunes ayant un handicap, afin de leur permettre de garder une indépendance de vie à domicile le plus longtemps possible et d’accorder des temps de repos aux soignants qui s’occupent d’eux. Les spiritains y ont pris un engagement, notamment à travers un programme appelé « repas sur chariot », pour leur apporter de la nourriture, ce qui leur permet d’entrer en contact avec tous ceux qu’ils ne croisent pas ou qu’ils ne voient plus à la paroisse. Le centre rend d’autres services comme les courses, les aides sociales, le transport. Il organise aussi des sorties régulières, la pêche, des activités de peinture et d’artisanat. L’État et les compagnies minières de la région leur donnent des subventions pour soutenir ces Australiens dans le besoin.

Ensuite, les « Vinnies ». Il s’agit de l’association Saint-Vincent de Paul, qui a implanté un magasin au cœur de la paroisse spiritaine Saint-Jean-Baptiste (South Hedland) pour un service de charité auprès du peuple aborigène et les habitants les plus démunis des alentours. Pour mieux comprendre ses activités, nous avons rencontré la directrice, Mme Anna Mary Jadzinski, et plusieurs bénévoles. Mme Jadzinski, motivée par le désir d’aide aux plus démunis, s’est engagée dans ce centre dans les années 1980. Elle reçoit et vend – à un prix défiant toute concurrence – des vêtements d’occasion, des matelas, des chaussures ou des livres offerts par des personnes qui n’en ont plus l’usage. Ces prix bas permettent à tous ceux qui ne peuvent pas faire des courses ailleurs de venir dans le magasin du centre pour se procurer ce dont ils ont besoin.

En plus de l’argent des ventes, il y a des compagnies minières, des clubs indépendants ou des ONG qui remettent à l’association un chèque chaque année pour le service des plus pauvres. Le centre est alors capable de préparer, surtout à Noël, des cadeaux pour les enfants des familles pauvres. « Notre mission est de venir en aide à la population autochtone et à tous les marginalisés dans notre communauté », précise Mme Jadzinski.

Son bras droit, Sr Jane Ablett, est une religieuse de la congrégation des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul – qui participe à une mission de collaboration avec les spiritains à la paroisse depuis 2004 – et s’occupe de la gestion administrative du centre Vinnies. Elle appartient à une autre congrégation et pourtant s’engage aux côtés des spiritains, notamment dans la recherche de moyens appropriés pour mieux répondre aux besoins de la population dans la communauté paroissiale.



Réflexions sur l’avenir des spiritains en Australie/PNG

 

Le P. John Fogarty, supérieur général de la congrégation du Saint-Esprit était présent lors de l’assemblée annuelle du groupe international d’Australie et de PNG, en avril 2013, à Rockingham près de Perth. Dans ses réflexions partagées avec les membres du groupe, il a rappelé que la mission concerne notre témoignage et non pas n’importe quelle parole prononcée à tort et à travers. Ce que les gens veulent entendre de nous, ce ne sont pas des théories théologiques mais nos expériences de vie à travers l’Évangile. Notre engagement de spiritain est un engagement pour le Seigneur.

Au sujet de l’oraison, il a souligné le fait qu’un religieux ne peut pas survivre en mission sans une vie spirituelle dans la prière. La contemplation est la racine de son engagement public. C’est ainsi que nous pouvons redonner espoir aux personnes qui l’ont perdu. La vie en communauté nous rend plus forts. Nous avons besoin les uns des autres plus que nous ne l’imaginons. Être capable de vivre dans une communauté internationale est un témoignage fort auprès des personnes que nous accueillons.

Notre vie communautaire doit être un lieu où nous disons la vérité et faisons un effort pour la vivre ; un lieu où la domination du plus fort n’a pas sa place ; un lieu où nous cultivons le sens de notre appartenance à la vie spiritaine ; un lieu d’ouverture où nous ne devons pas regarder l’autre comme une menace. S’il y a un décalage entre ce que nous disons et ce que nous vivons, notre entourage s’en rendra compte.

Le P. Tom, supérieur du groupe international Australie/PNG, affirme, quant à lui « L’avenir de la mission spiritaine en Australie dépend de la disponibilité de personnel. Nous avons besoin de préciser notre place et notre engagement dans l’Église australienne, tout en cherchant à élaborer de manière plus claire le sens de l’identité spiritaine. »

Et le P. Pat McGeever conclut en disant : « L’avenir de la mission spiritaine parmi les Aborigènes se trouve d’abord dans l’amour que nous avons pour eux. Et comme c’est un ministère basé sur l’amitié, il est important que nous apprenions dans un premier temps à connaître leurs cultures et, si possible, une de leurs langues. Si nous montrons un intérêt vis-à-vis de ces éléments, ce sera le meilleur moyen de toucher leur cœur et d’entrer plus facilement en contact avec eux afin de leur transmettre la Parole de Dieu. »




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