Coup de projecteur
sur l'histoire du séminaire des missions
En 2014, la Congrégation du Saint-Esprit
célèbre le 150e anniversaire de sa présence à Chevilly-Larue (France),
ancien Séminaire des missions, maison ouverte en 1864. La majorité des 4000
spiritains formés à Chevilly a été envoyée annoncer l’Évangile dans le
monde.
Située au sud de Paris, la ville de Chevilly-Larue doit son nom, Civiliacum, à un certain Civilis. Plus tard, le nom de l’un des villages voisins – Larue – y a été ajouté pour la distinguer de Chevilly, dans le Loiret (47). Sur la propriété de Chevilly-Larue se trouve un château – dit de La Pompadour – qui remonte aux années 1760. Avant l’arrivée des spiritains, le domaine a été aux mains de la noblesse jusqu’en 1791 puis des banquiers, jusqu’à sa mise en vente en 1863 à la suite d’un problème d’inondation.

Le P. Ignace Schwindenhammer (1818-1881), Supérieur général de la Congrégation à ce moment-là , cherche un lieu, non loin de Paris, pour y établir la maison généralice, un noviciat et un séminaire pour les futurs spiritains. Les trois frères Schwindenhammer – spiritains – vendent leurs biens patrimoniaux en Alsace et font un emprunt à l’État. Ils achètent la propriété de 22 hectares de Chevilly-Larue pour 300 000 francs, le 23 juillet 1863. Toutefois, l’emménagement ne se fait que l’année suivante.
Dès son installation, le P. Schwindenhammer met la maison sous le patronage du Saint Cœur de Marie, en mémoire de la congrégation fondée par le P. Libermann. Pendant plus de cent ans, le Séminaire se concentre principalement sur la formation des étudiants.
D’autres œuvres se succèdent rapidement sous son mandat de Supérieur général. Lui-même et ses premiers successeurs vont investir beaucoup en France dans les collèges, les orphelinats et les maisons d’éducation surveillée pour enfants.
À part la philosophie, la théologie et l’Écriture sainte, les futurs spiritains apprenaient les métiers de forgeron, cultivateur, couvreur, électricien, maçon ou plombier pour rendre service à la population dans leur pays d’affectation respective.
Aidés par des orphelins, les Frères construiront les bâtiments tels qu’ils sont encore aujourd’hui. Au départ, les locaux n’avaient ni eau, ni électricité, ni chauffage. L’électricité n’y sera installée qu’en 1912 et le chauffage en 1934. Plusieurs scolastiques qui souffrent de tuberculose pourront être soignés et bénéficier de meilleures conditions de vie.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, des bâtiments sont réquisitionnés pour accueillir des troupes coloniales au repos. Puis, à la débâcle, les Allemands occupent encore le château. À la fin de la guerre, ces bâtiments deviennent un centre de rassemblement de l’armée américaine.
Le 24 août 1944 dans la soirée, le P. Laurent Mazurié
part chez les Sœurs de Thiais assurer un salut du Saint-Sacrement. Le lendemain matin, au carrefour de la nationale 7, on retrouve son corps criblé de balles. C’est en sa mémoire que la rue où se situe la propriété porte son nom. Tous les bâtiments actuels ont été construits avant 1945, à part un bâtiment à usage locatif. À terme, 350 personnes pourront loger dans la maison.