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CHEVILLY-LARUE : 150 ans   
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HĂ©ritage de figures spiritaines

Le Frère Ubald Weiss (1890-1985)
Né le 5 février 1890 à Thann (diocèse de Strasbourg), il fait l’apprentissage du métier de menuisier après l’école primaire. Ensuite, il entre au noviciat spiritain à Knechsteden (Allemagne). Affecté à Chevilly-Larue en 1928, il y passera le reste de sa vie (cinquante-sept ans). Il travaille pour les constructions neuves, les agrandissements, les aménagements, et réalise des chefs-d’œuvre en ébénisterie et en marqueterie. Les stalles de la grande chapelle à Chevilly-Larue, notamment, portent la signature de son savoir-faire. Les nombreux apprentis qu’il a formés constituent son plus beau chef-d’œuvre. À tous, il a inculqué le sens du travail bien fait, le goût de la beauté. Aujourd’hui, si aux quatre coins de France et dans plusieurs pays africains, des chapelles de brousse, des cathédrales, des écoles et des dispensaires ont vu le jour, c’est grâce à ceux qu’il a si bien formés. Le Frère Ubald n’a jamais mis les pieds en Afrique, mais on peut le considérer comme un grand missionnaire par la formation qu’il a donnée. Même après avoir pris sa retraite à partir des années soixante-dix, il a continué à bricoler et à rendre service, jusqu’à son décès, le 22 mai 1985.
À travers son engagement, nous rendons un hommage appuyé à tous les Frères qui ont œuvré à Chevilly ou ailleurs dans le monde, et grâce à qui plusieurs projets de la Congrégation du Saint-Esprit ont été menés à terme.
 
Le P. Charles Sacleux (1856-1943)
 
Né le 5 juillet 1856 à Enquin (Pas-de-Calais), Charles Sacleux est ordonné prêtre spiritain en 1879. Parti à Zanzibar, il se lance dans l’écriture. Entre 1888 et 1891, il compose, dans sa propre imprimerie, un dictionnaire français-swahili de près de 1000 pages. Il publie divers ouvrages profanes ou religieux rédigés en swahili : syllabaire, catéchisme, arithmétique, histoire sainte, vie des saints. Il publie aussi d’autres documents sur les dialectes swahili parlés dans les différentes régions d’Afrique de l’Est, jusqu’aux Comores. Ses ouvrages sont encore étudiés par les chercheurs de nos jours. Professeur à Chevilly-Larue de 1898 à 1940, il enseigne la linguistique et les sciences. Botaniste renommé et correspondant du musée d’histoire naturelle de Paris, il s’y rend chaque semaine. Il y classe les herbiers concernant l’Est africain, en particulier son propre herbier qui contient 200 plantes qu’il a découvertes. Pendant ses cours sur l’hygiène et la botanique, il joint la pratique à la théorie en entretenant son jardin à Chevilly-Larue. Il se soigne avec les plantes qu’il cultive. Vers la fin de sa vie, il prend sa retraite à Grasse (Alpes-Maritimes), où il meurt le 16 mai 1943.
 
Le P. Lucien Deiss (1921-2007)

Né le 2 septembre 1921 en Alsace, le P. Lucien Deiss fait ses études à Chevilly-Larue où il sera ordonné prêtre en 1945. Il part au Congo pour fonder le grand Séminaire Libermann de Brazzaville. Sa santé ne lui permet pas d’y rester longtemps. Il rentre en France et enseigne l’Écriture sainte et la liturgie au Séminaire des missions à Chevilly-Larue en 1948.
C’est dans la chapelle de la maison qu’il enregistre avec les scolastiques ses premiers disques de chants grégoriens, puis de chants français tirés des psaumes. Après le concile Vatican II, il travaille à la réforme du lectionnaire et est chargé de choisir des psaumes pour l’Église universelle. Son audience traverse les océans. Victime de la crise qui divise la congrégation après le concile, il se retire chez les Sœurs spiritaines de Vaucresson.
Le P. Deiss a mis Ă  la disposition des chrĂ©tiens du monde entier plus de 400 chants traduits en plusieurs langues. D’après une note du P. Gabriel Myotte Duquet, ancien provincial des spiritains en France, il y a eu des tĂ©moignages forts et unanimes de chrĂ©tiens Ă  son sujet. Ces tĂ©moignages pourraient se rĂ©sumer dans ces quelques lignes : « Lucien Deiss n’est pas seulement un musicien qui apprend aux fidèles Ă  bien chanter. Son travail de composition est celui d’un thĂ©ologien. Le parfait Ă©quilibre se retrouve jusque dans le choix des titres de ses livres de thĂ©ologie et de ses cantiques. Merci pour vos chants qui inspirent Ă  prier, Ă  rencontrer le Seigneur, Ă  anticiper mĂŞme le bonheur Ă©ternel. Votre spiritualitĂ©, votre respect de l’Église, votre ouverture Ă  l’Esprit Saint sont des Ă©lĂ©ments perceptibles dans toute votre vie ! »
Ce musicien compositeur, l’un des spiritains les plus connus dans l’Église, prend sa retraite à Chevilly où il entre dans la vie en Dieu, le 9 octobre 2007, après avoir soufflé ses 86 bougies. « J’ai cherché à faire de ma vie un chant de joie », a-t-il dit un jour !


Chevilly-Larue en quelques dates
 
1863 : Le P. Ignace Schwindenhammer achète la propriété de Chevilly au baron Von Schikler, banquier d’origine suisse.
1864 : Arrivée à Chevilly-Larue des spiritains, des scolastiques, des novices et des orphelins. Le château – seul bâtiment existant à l’époque – devient la nouvelle Maison généralice.
1868 : Construction d’une chapelle au fond du parc pour accueillir les restes du P. Libermann.
1870 : La guerre fait fuir les spiritains. Les Allemands occupent le Séminaire. Les spiritains y retournent après la guerre.
1872 : Construction du bâtiment (actuellement foyer Caris).
1875 : Sur une soixantaine d’orphelins qui se trouvaient encore à Chevilly-Larue, trente deviendront spiritains.
1877 : Construction d’un canal de 12 mètres de profondeur pour drainer l’eau.
1879 : 150 scolastiques viennent occuper un nouveau bâtiment.
1880 : Construction du cloître.
1885 : Construction de deux ailes : la première reliant le nouveau bâtiment au château et la seconde à l’autre extrémité, servant d’infirmerie.
1887 : Les novices clercs quittent Chevilly-Larue pour Orly.
1895 : Des terrains de sport sont créés.
1896 : L’ancienne porterie est abattue et remplacée par celle qui existe encore aujourd’hui.
1923 : Les philosophes quittent Chevilly-Larue pour Mortain (Basse-Normandie).
1928 : Première pierre de la grande chapelle (le 28 janvier).
1930 : Bénédiction de la grande chapelle (le 1er juin).
1931 : Construction du bâtiment qui abrite actuellement les archives.
1932 : Ajout d’un 3e étage au bâtiment du scolasticat (actuellement communauté des aînés).
1934 : Construction de l’actuel bâtiment du centre d’accueil.
1964 : Centenaire (un monument à la Vierge est érigé dans la cour d’accueil).
1967 : Transfert des restes du P. Libermann de Chevilly-Larue à la rue Lhomond (Paris).
1976 : Vente au département de la partie des terres au fond de la propriété.
1980 : Transfert des archives générales de la rue Lhomond à Chevilly-Larue.
2014 : 150e anniversaire avec célébrations, exposition, dévoilement d’une plaque et bénédiction de la croix du jubilé.

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